Au début du XIXème siècle, les dramaturges, fatigués des règles strictes du théâtre classique, suppriment ces dernières et inventent un nouveau genre, moins rigide et inspiré des pièces de Shakespeare, le drame romantique.
Publié le 27/04/2020
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Au début du XIXème siècle, les dramaturges, fatigués des règles strictes du théâtre classique, suppriment ces dernières et inventent un nouveau genre, moins rigide et inspiré des pièces de Shakespeare, le drame romantique. Victor Hugo, chef de file de ce nouveau genre l’introduit et le développe, en écrivent de nombreuses pièces. Donc Hernani, écrit en 1830, en vers, fait parti. Cette pièce, ne répondant pas aux critères classiques déclencha une violente bataille de la première représentation, entre les partisans classiques et romantiques. Hernani met en scène un proscrit du même nom, décrit dans la pièce comme un héros. Ce dernier aime Doña sol d'un amour réciproque, elle est malheureusement destinée à un autre, Ruy Gomez. Hernani pense alors que Doña Sol ne l’aime plus et l’accable de reproches. Doña Sol lui montre alors un couteau, lui disant qu’elle veut se suic...
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Tout d'abord, Hernani, bien que criminel, reconnaît ses fautes et les regrette même, faisant de lui un
personnage franc et aimable.
En effet, dès le début de sa tirade, Hernani fait un autoportrait porté vers le blâme.
Il fait part de ce qui est
arrivé à ses anciens compagnons à Doña Sol, en utilisant de nombreuses répétitions pour insister,
“ils sont morts !” (v.4) “Ils sont morts ! ils sont tous tombés” (v.6).
Cette répétition traduit aussi
un grand sentiment de culpabilité et une certaine colère envers lui-même, renforcée par l'affirmation
“voilà ce que je fais de tout ce qui m'épouse !” (v.9).
Il se rabaisse on se compare à ses compagnons
d'armes “les plus vaillants” (v.5), “braves” (v.7) pour accentuer son blâme.
De plus, Hernani porte un amour inconditionnel à Doña Sol, et semble prêt à tout pour elle.
Ainsi, il est déterminé à abandonner son amour pour qu'elle vive.
Le rythme binaire du vers “Doña
Sol,/prends le duc,//prends l'enfer,/prends le roi” (v.11) marque une augmentation et semble être une
injonction, donnant un sentiment d'urgence.
En outre, cette anaphore paraît aussi préparer le rejet
d'Hernani.
Hernani, en grand héros romantique, insiste sur le fait qu'il doit être seul, sous peine de blesser les
personnes qui l'entoure.
Il rejette donc Doña Sol en utilisant le devoir “je dois être seul” (v.15), comme si il en était obligé.
De
plus, pour faire fuir Doña Sol, il utilise le mot fort “contagion” (v.15) appuyé par une diérèse, le
désignant comme potentiellement dangereux.
Il utilise ensuite l'impératif “fuit” (v.17) en la suppliant
“par pitié” (v.17) pour la faire réagir.
Pour finir, il casse l'image que Doña Sol a de lui
“Détrompe-toi” (v.20) et la remplacer par une plus funèbre “âme de malheur” et
“ténèbres” (v.22).
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