Au début du livre V des Fables, La Fontaine définit son ouvrage comme «une ample comédie à cent actes divers / Et dont la scène est l'Univers ». En vous appuyant sur une lecture précise des Fables, vous apprécierez la valeur et la portée d'une telle définition.
Publié le 27/03/2015
Extrait du document
«
LES FABLES DE LA FONTAINE
-On observera aussi les entrées et sorties des personnages principaux (le
Lion, le
Renard etc.) de second plan.
-
On pourra aussi repérer dans certaines fables un «lever de rideau» : le
poète converse avec un auditoire (réduit souvent à une personne nommée
dans la dédicace) puis le rideau se lève.
Ce lever de rideau est très visible
dans «Le Pouvoir des Fables» (VIII, 4) où il est signalé par un brusque
changement de mètre et un blanc typographique (voir aussi IX, 1, v.
43-
44; XII, 15, v.
53-54); ailleurs il est plus progressif, on entrevoit les acteurs
du drame comme en coulisses avant que celui-ci ne commence (VIII, 13,
v.27à30).
Un ton (la gaieté) et un objectif (la satire).
Définir les Fables comme
« comédie » donne une indication sur leur ton et leur visée spécifiques:
- la
légèreté du ton: la fable peut traiter de sujets graves mais avec légè
reté.
Ce
ton particulier défini par le terme de «gaieté» (voir Approche 3,
p.
18) est sensible
dans le traitement d'un motif dramatique comme la
mort (voir Thème d'entretien 4, p.
94);
-la portée satirique.
Comme la comédie, qui représente les travers de cer
tains caractères
ou comportements humains, la fable a une portée sati
rique: c'est l'homme et la société humaine qu'elle dépeint sous le traves
tissement animal.
On notera comment le récit habille l'homme en animal
Ueu sur le double registre -voir Texte 4, p.
56 et Approche 5, p.
32) et
comment la moralité en désignant parfois nommément la cible qu'elle
vise, dépouille l'acteur de son costume de scène, de sa peau de bête (VIII,
3,
V.
34-35).
El ~Ile conception du monde
Chaque fable offre un fragment du spectacle du monde.
La juxtaposition
des divers fragments compose un ensemble qui rend compte de la totalité
de l'Univers.
Mettre en scène la totalité de l'Univers...
On relèvera les aspects de
l'œuvre où ce souci de totalité est perceptible.
-une vision panoramique et fantaisiste qui rassemble des créatures mul
tiples (dieux,
hommes, bêtes ...
), pariant sur d'improbables rencontres
(voir les titres de fables); qui nous fait parcourir de vastes espaces exo
tiques (l'Orient, le Mogol, le Monomotapa) ou plus connus (Paris,
l'Angleterre ..
), réunit le proche et le lointain, nous mène d'un bord de
rivière à un bord de mer ...
; une œuvre qui fait voisiner les époques, la plus
lointaine antiquité avec le temps présent.
- une œuvre qui organise une ample polyphonie: «tout parle dans
l'Univers» (voir Approche 3, p.
18).
À chacun la parole est donnée.
-.
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