Arthur Rimbaud commentaire MA BOHEME
Publié le 14/09/2018
Extrait du document
«
II L'autoportrait du personnageRimbaud qui a quitté le domicile familial pour se réfugier à Douai chez son professeur de Lettres nous
fait ici dans les deux premiers quatrains, avec l'emploi du "Je", son autoportrait, celui d'un artiste coureur
de chemins à la recherche d'espace et de liberté, une sorte d'orphelin qui cherche une protection auprès de
la nature.
Sa révolte apparaît dès les premières lignes du poème avec des "poings", mains fermées par la
colère dans ses poches.
La première strophe est toute en mouvements rapides, il s'en va, il va.
Ces deux
verbes traduisent la multitude et la longueur de ses déplacements.
Dans la seconde strophe "ma course"
ajoute à son déplacement l'absence de motivation, de buts apparents.
On peut penser qu'il poursuit
plusieurs routes ne sachant laquelle est la bonne, il est perdu et s'assoit souvent au bord des routes pour
faire en quelque sorte un cap.
Son univers habituel, la campagne monotone est relayé par la présence de
l'imparfait temps de la répétition ou de l'habitude "je m'en allais", "j'égrenais", "je les écoutais", "je sentais".
Ajouté à son errance, son aspect physique l'apparente également à un vagabond, son pantalon est troué, il
dort à la belle étoile en contemplant le ciel, immense horizon qui s'offre à lui et est synonyme de liberté.
En
s'assimilant à un pauvre orphelin il redevient l'enfant effaré regardant le boulanger par le soupirail.
Il
reprend l'image du petit Poucet perdu dans la forêt mais ses repères ne sont pas des petits cailloux mais les
étoiles dans le ciel.
Ce ciel le nourrit, la grande ourse lui rappelle une auberge.
Cette marche sans
destination précise est probablement le souvenir de sa fugue de 1870 qui l'a conduit de Charleville ou il est
né à Bruxelles puis à Douai.
Le titre "La Bohème" pourrait faire allusion à la vie insouciante et libre des
artistes, il n'en est rien, sa bohème à lui c'est une errance dans la nature, s'opposant ainsi à la sédentarité
urbaine des artistes parisiens.
Que va donc chercher Rimbaud dans cette communion avec la nature ? Une
nourriture spirituelle dans laquelle le narrateur va puiser sa force.
Car la nature est bienveillante, elle
pourvoit aux nourritures terrestres avec la grande ourse qui ressemble à une auberge, alors pourquoi ne pas
y ajouter les nourritures spirituelles.
La nature a une autre fonction maternelle, cette fois qui n'est pas sans
déplaire à notre petit orphelin.
Mais il la veut toute pour lui, pour cela il va multiplier les possessifs et les
pronoms personnels.
On notera 8 fois "je" et 8 fois l'adjectif possessif mon, ma ou mes.
"Mes étoiles", "Mon
auberge", "mes souliers" sont comme une accaparassions, une filiation avec sa nouvelle mère, la nature .
Son rapport avec la nature, est purement .
III/ Rêves plein d'émotion et d'humour
L'auteur se moque de lui-même "Oh ! Là ! Là" (vers 4) annonce cette ironie.
Il plaisante sur le
caractère "splendide" de ses "amours".
"Petit Poucet rêveur" est une forme de plaisanterie (Rimbaud laisse tomber des vers derrière lui et se
considère comme un enfant rêveur).
"Comme des lyres" se rapporte aux élastiques de ses souliers : c'est une symbolisation de la poésie (car
la lyre est un instrument de musique).
D'autres comparaisons "comme un vin de vigueur" et "mes étoiles au ciel" transfigurent aussi la réalité.
"Un pied près de mon coeur" apporte un certain fond de tristesse.
Avec "les souliers blessés" on pense.
»
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