Devoir de Philosophie

Aristophane Poète comique grec (Athènes)

Publié le 24/04/2014

Extrait du document

aristophane

Aristophane Poète comique grec (Athènes, v. 445 - id., v. 386 av. J.-C.). La vie de l'homme de théâtre le plus engagé dans l'actualité n'est paradoxalement connue que par son oeuvre. Mais cette oeuvre porte la marque de chaque moment décisif du destin d'Athènes, de la gloire du siècle de Périclès à l'effondrement militaire et moral au lendemain de la défaite devant Sparte.L'oeuvre d'Aristophane est une oeuvre militante, qui mène de front deux batailles: pour la paix et pour la tradition. C'est à une apologie de la paix que se consacre sa première comédie conservée, les Acharniens (425), comme sa dernière pièce de combat, Lysistrata (411). Entre-temps, Aristophane dénonce la politique des démagogues (les Cavaliers, 424) dont le bellicisme a ruiné les paysans de l'Attique et les a livrés à toute les formes de désespoir, mais aussi toutes les nouveautés qui s'insinuent dans les esprits, les moeurs et les arts, et qu'il présente comme une vaste entreprise de corruption. S'il rêve de retrouver une vie patriarcale (la Paix, 421) ou de bâtir une cité idéale (les Oiseaux, 414), Aristophane s'acharne plus volontiers sur ceux qui, selon lui, ont détruit les forces vives d'Athènes: les sophistes - au rang desquels il place Socrate -, qui ont démoralisé la jeunesse (les Nuées, 423); les juges, qui caricaturent le droit (les Guêpes, 422). Même la tragédie, entre les mains d'Euripide, a perdu sa puissance sombre et grandiose par laquelle elle tenait aux temps mythiques (les Thesmophories, 411; les Grenouilles, 405): le jeu des passions humaines a remplacé l'exercice de la justice divine. La déroute d'Athènes semble détacher Aristophane des problèmes contemporains: ses deux dernières pièces traitent, sur le mode de la farce, l'idée d'une mise en commun des femmes et des biens (l'Assemblée des femmes, 392) et, dans une tonalité plus allégorique, les conséquences d'une nouvelle répartition de la richesse grâce à la lucidité inopinée d'un dieu qui, contre toutes les habitudes, prend fait et cause pour les braves gens (Ploutos, 388). Aristophane est ainsi passé de la «comédie ancienne», agressive et usant de l'attaque personnelle, à la «comédie moyenne», plus modérée de ton et qui s'attache davantage aux caractères; mais toujours avec une habilité à manier la fantaisie, voire le fantastique, et une inventivité verbale qui va du lyrisme au trivial et qui fait de lui un des plus grands créateurs de mots de la littérature grecque.

aristophane

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Aristophane (vers 445-386 av.

J.-C.) Auteur de comédies grecques.

On lui attribue quarante-quatre pièces dont onze nous sont parvenues.

Elles sont particulièrementreprésentatives de la vie et du destin d'A thènes pendant et après le siècle de Périclès.

Platon le mit en scène dans son oeuvre intitulée le Banquet. Quelques oeuvres: - les Acharniens (425) ;- les Cavaliers (424), contre le bellicisme des démagogues ;- les Nuées (423), mise en cause virulente des sophistes, qu'il assimile à Socrate ;- les Guêpes (422), dans laquelle il stigmatise les juges ;- la Paix (421) ;- les Oiseaux (414), qui décrit la C ité idéale ;- les Thesmophories (411) ;- Lysistrata (411) ;- les Grenouilles (405) ;- l'Assemblée des femmes (392) ;- Ploutos (388). Quelques citations: "Avant d'avoir entendu les deux parties on ne saurait juger."(les Guêpes, 422 av.

J.-C.)"Jamais tu ne feras qu'un crabe marche droit."(la Paix, 421 av.

J.-C .)"Où l'on est bien, là est la patrie."(Ploutos, 388 av.

J.-C .)Le plus grand auteur comique grec fit rire la populace ; il fut aussi activement engagé dans une époque troublée.Le « grand » siècleNé vers 445 avant J.-C ., Aristophane vécut et écrivit son oeuvre pendant une période particulièrement importante de l'histoire grecque.

Il connut en effet lafin de la brillante période du siècle de P ériclès (mort en 429) et les trente années de la guerre du Péloponnèse, ainsi que la décadence qui s'ensuivit.

Ilcommença donc à écrire dans un climat exceptionnel de paix, et même d'insouciance, où la liberté pouvait s'exprimer sans restrictions.

Ou presque, car ilsemble qu'en 415, un décret interdit aux auteurs de comédie de ridiculiser ou d'insulter nommément un citoyen.

Il faut croire que la comédie était un genretrès vivant et fort prisé pour qu'il fût nécessaire d'en limiter les effets par trop ravageurs.

V oilà pour le climat général.

Quant à la vie même d'Aristophane,comme celle des autres grands écrivains de son temps (Euripide, Sophocle), et contrairement à celle des hommes politiques, ce qu'on en sait se limite àdes anecdotes ; pour en savoir plus, il faut se référer à son oeuvre, c'est-à-dire aux onze pièces complètes qui nous sont parvenues. Une bonne éducation et une grande cultureOn imagine qu'Aristophane passa une bonne partie de son enfance et de sa jeunesse à la campagne, qu'il connaissait bien et qu'il décrivit avec amour.

Sonpère avait pour nom Philippe et sa mère Zénodora, et sa famille appartenait, sans aucun doute, à la classe aisée de la société athénienne.

A ristophane reçutune excellente éducation et se consacra avec sérieux à de solides études littéraires et philosophiques.

A cette époque, Sophocle dominait l'art dramatique,tandis qu'Euripide essayait de placer ses premières pièces.

Les poètes qui constituaient la base culturelle de la jeunesse d'alors étaient Homère (pour lesdieux et les héros),Hésiode (pour les hommes de tous les jours), Eschyle (pour la tragédie) et Esope (pour les fables).

Les enfants consacraient aussi beaucoup de temps à lamusique et au chant : chant choral, parthénées pour les cortèges de jeunes filles, panégyriques, chants funèbres, chants bachiques en l'honneur du dieu duvin (Bacchus), chansons de table (scolies), etc.

On chantait beau- coup à Athènes, y compris dans la comédie antique, qui, en fait, n'avait pas grand-choseà voir avec ce que nous appelons comédie.

Aristophane fut un jeune homme d'une très vaste culture, comme en témoignent ses oeuvres, qui s'adressaient àun public averti, apte à comprendre son humour, ses allusions et ses références culturelles.

Il ne semble pas avoir fréquenté l'une des académiessupérieures qui étaient alors en vogue à Athènes.

En revanche, on sait qu'il s'inspira très tôt d'un thème de discussion favori des Athéniens : le traitementdes fonctionnaires.

Périclès, en vertu des idées démocratiques qu'il défendait, avait octroyé une véritable souveraineté à tous les citoyens, qui pouvaientdès lors, par tirage au sort, devenir employés de l'État.

Il fut nécessaire d'établir des rétributions pour les différents services de l'État, selon des barèmesqui provoquèrent des discussions et des querelles sans fin entre les Athéniens.

Il n'est pas étonnant, par conséquent, qu'Aristophane se soit plu, commedans Les Guêpes, à se moquer des fonctionnaires et des candidats fonctionnaires. Pour les « anciens »En 431, la fa- mille d'A ristophane s'installa à Égine, les habitants de l'île ayant été expulsés au profit des familles athéniennes, sous prétexte de leurresponsabilité dans le déclenchement de la guerre du Péloponnèse (431).

O n pense que l'écrivain y passa l'essentiel de sa vie, commençant à y écrire sespremières pièces et faisant preuve aussitôt d'un talent indéniable d'amuseur public, d'esprit critique et même caustique.

Sa première comédie, LesDétaliens (ou Les Convives, dont il ne nous reste que des fragments), voit s'affronter des « anciens » et des « modernes », un thème qui allait devenir unclassique du théâtre grec.

M ais Aristophane, contrairement à ses confrères, ne prend pas parti pour la jeunesse, le changement et la révolution, mais pour lavieillesse, la stabilité et l'esprit conservateur.

Ses héros sont des vieillards, même si cela ne l'empêche nullement de les ridiculiser.

En brocardant lajeunesse, il dénonçait aussi la décadence spirituelle des années de guerre.

Cette première oeuvre, qui devait être jouée devant quinze ou vingt millespectateurs, A ristophane l'attribua à un certain Callistrate, chef de choeur, car, comme il le dit plus tard, « étant une jeune fille encore et n'ayant pas le droitd'enfanter, j'exposai mon premier-né qu'une autre jeune femme adopta ».

La pièce obtint un prix lors de sa création en 427 et fut ainsi la première d'unelongue série de quarante-quatre comédies (au dire des anciens), dont le ton, du comique au grinçant, allait refléter l'évolution de la situation politique.

Laguerrefinit en effet par casser quelque peu le ressort de sa verve et marqua le passage de « ancienne comédie attique » — engagée, allégorique, mettant en causedes personnes — à la « moyenne comédie attique », moins virulente et plus impersonnelle.NOTES DE L'ÉDITEUR Les onze comédies complètes d'A ristophane qui nous sont parvenues sont : Les A charniens (425), La Paix (421) et Lysistrata (411), dans lesquelles ilplaide pour la paix, Les Cavaliers (424), Les Guêpes (422) et Les Oiseaux (414), dénonciation des abus de la démocratie athénienne, Les Nuées (423),Les Thesmophories (411) et Les Grenouilles (405), contre le modernisme en littérature et en philosophie, L'A ssemblée des Femmes (392), sur les femmesau pouvoir, et Ploutos (388), sur la répartition des richesses. « La parodie est la forme de satire la plus achevée et l'outil dramatique le plus parfait d'A ristophane.

» A.

Solomos, Aristophane vivant, Éditions Hachette,1972. « les mêmes hommes qui appuient les politiciens démagogues sont aussi leurs victimes, car ils sont leurs dupes.

Dénoncer cette duperie, c'est la vocationd'Aristophane, et ainsi s'explique qu'il soit à la fois si sévère et si indulgent pour ses compatriotes ; que, dans la même pièce et presque dans le mêmeinstant, il les fustige et les plaigne.

J' entends bien que, ne fût-ce que par tactique pour obtenir le prix au concours, il ne fallait pas cabrer sans contre-partiele public, ni les juges...

» V .-H.

Debidour, Aristophane par lui-même, Éditions du Seuil, 1962.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles