ARGENS, Jean-Baptiste de Boyer, marquis d' : sa vie et son oeuvre
Publié le 15/11/2018
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ARGENS, Jean-Baptiste de Boyer, marquis d' (1704-1771). Philosophe, critique littéraire et romancier, le marquis d’Argens naquit à Aix-en-Provence, dans une famille de robe. D’abord militaire, il s’établit en Hollande et se consacra aux lettres. Remarqué par Frédéric II, nommé chambellan du roi, puis directeur de la classe des belles-lettres à l’Académie de Berlin, il participa, en compagnie de Voltaire, Formey, Prades, La Met-trie, aux activités de la « coterie frédéricienne » : propagande déiste et divertissements anticléricaux. Chassé par son protecteur après vingt-cinq ans de bons services, il revint s’établir dans le midi de la France où il mourut.
Voltairien d’obédience, d’Argens n’a ni l’imagination ni la verve de son maître; mais il excelle dans la fonction de diffuseur et de vulgarisateur. Sa Philosophie du bon sens (1737) s’adresse « aux cavaliers et au beau sexe »; ses Lettres juives (1736), cabalistiques (1737), chinoises (1739), impressions de voyage fictives à la manière des Lettres persanes, traitent en vrac d’histoire, de littérature et de religion : ironie sur les miracles, banalisation du christianisme confronté aux autres doctrines. Sur le plan
«
littéraire
(Mémoires secrets de la république des lettres,
1737-1748), il s'efforce de concilier l'esprit nouveau et
la déférence aux Anciens : écho d'une «querelle» mal
éteinte.
Imitant cette fois Prévost et Marivaux, d'Argens
cultive également le genre des mémoires fictifs : le Soli
taire philosophe (1739), les Mémoires du comte de
Vaxère ( 1749) mêlent avec habileté les détails réalistes
et le romanesque le plus débridé.
On lui attribue enfin la
célèbre Thérèse philosophe ( 1748), dont « la violence
subversive annonce les œuvres de Sade » (H.
Coulet).
L'importance de d'Argens tient d'abord à l'écho ren
contré : une douzaine d'éditions pour les Lettres juives.
Grâce à ce « bon sens » opposé à « l'incertitude des
connaissances humaines », le combat des Lumières
devient l'affaire de chacun.
BIBLIOGRAPHIE Thérèse Philo.I'O{Jire se tr ouve dans Romans libertins du
XVII� siècle, Laffont, « Bouquins>>, 1993, éd.
R.
Trousson; Cor
respondance entn· Prosper Marchand et le marquis d'Argens,
Oxford, The Voltaire Foundation, 1984.
A consulter.
-J.
Molino.
Le Bon Sens du marquis d'Argens,
thèse, Paris IV.
1972; colloque le Marquis d'Argens, Aix-en
Provence, Publ.
dt: l'université de Provence, 1990.
J.-P.
DE BEAUMARCHAIS.
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