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ARCHITECTURE SECRÈTE DES FLEURS DU MAL DE CHARLES BAUDELAIRE

Publié le 10/07/2011

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Le livre était mis, dès 1857, sous le patronage de Théophile Gautier par une dédicace où l'admiration pour le « Maître et ami « s'exprimait « avec les sentiments de la plus profonde humilité «. Cinq ans après la publication d'Émaux et Camées et l'année même où allait paraître dans L'Artiste la célèbre réponse A Théodore de Banville (connue par la suite sous le titre de L'Art), ces formules, aux yeux du public, devaient impliquer une adhésion à la doctrine du culte de la forme et de l'art impassible. Il y avait là peut-être une précaution de Baudelaire, dans le vain espoir de prévenir les interprétations abusives. Il y avait aussi l'hommage sincère à un aîné dont le nom respecté pouvait « couvrir « cette publication en volume si longtemps différée. Mais la première rédaction de cette dédicace, rejetée par Gautier, parce « qu'une dédicace ne devait pas être une profession de foi «, est pour nous fort intéressante à examiner, précisément dans la mesure où elle est une profession de foi. Or celle-ci oppose très nettement Les Fleurs du Mal à l'esthétique du dédicataire : « Bien que je te prie de servir de parrain aux Fleurs du Mal, ne crois pas que je sois assez perdu, assez indigne du nom de poète pour m'imaginer que ces fleurs maladives méritent ton noble patronage. Je sais que dans les régions éthérées de la véritable Poésie, le Mal n'est pas, non plus que le Bien, et que ce misérable dictionnaire de mélancolie et de crime peut légitimer les réactions de la morale, comme le blasphémateur confirme la religion. «

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