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Publié le 29/03/2014
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LA CULTURE DE L'AVENIR
Nous devons briser les vieilles routines de l'humanisme classique pour être à sa taille. Et je pense que l'Université doit être un des moteurs du progrès. C'est d'elle que l'anthropologie prospective qui mettra en circulation les nouvelles données modernes du savoir, doit recevoir ses lettres officielles. Je considère comme très impor¬tant que ce soient des hommes de science qui méditent aujourd'hui sur les fins dernières, qui s'interrogent sur les raisons de vivre, qui proposent de nouvelles définitions de l'homme. Cette situation n'a pu s'établir que grâce au rayonnement de la culture universitaire.
Or, les hommes qu'elle a formés, les produits qu'elle a mis en circulation, doivent maintenant revenir en son sein et l'enrichir. Les savants et les chefs d'entreprise doivent proposer à l'Université la nouvelle forme de son ambition : former les hommes de l'avenir. En échange, cette science et ces entreprises recevront une sagesse, une culture qui accroîtront leur vrai pouvoir sur le monde. Le nouvel humanisme ne peut croître que de cette union.
Est progrès ce qui accroît le pouvoir lucide de l'homme, sa maîtrise sur lui-même et sur les lois de la nature, ce qui lui permet de triompher des forces de l'absurde, ce qui suscite son enthousiasme, sa joie de vivre, sa qualité d'être... Je crois que l'Occident doit faire un palier. Il ne s'agit plus maintenant pour les meilleurs esprits de ce temps d'accroître la productivité, de multiplier les biens de consommation, de développer l'information et le confort. Ce stade primaire du progrès va atteindre son seuil, dans une durée très prévisible. Le temps est passé où l'on pouvait parler de l'homme en termes de consommation ou de production, d'électeur ou de prolétaire, de sous-développé ou de ploutocrate. L'humanité a atteint un état complexe supérieur où toutes les données de l'écono¬mie, de la culture, de la politique s'interpénètrent. Toutes les courbes se rejoignent et « quelque chose « apparaît à ce point ultime : un certain homme se profile. L'homme du progrès, juste¬ment, que la prospective veut définir, qu'elle s'efforce de concevoir totalement avec ses exigences intimes, en opposition à cet homme écartelé, mutilé, spécialisé, que notre époque a installé dans des cases qui se nomment école, usine, magasin, etc. Le progrès c'est quand nous cesserons d'entrer dans l'avenir à reculons, pour le vouloir.
Dans tous les lieux où des hommes responsables ont pris conscience de la relativité de nos connaissances, de la faiblesse de notre style de vie, de la pauvreté de nos ambitions, il existe une classe de civilisés qui a décidé de ne pas assister les bras croisés à la mort des cités. La prospective leur proposera une discipline d'exploration du futur. Une sorte de cartésianisme pour spéculer sur le temps, avec d'infinies précautions certes, de nombreuses réserves, mais une possibilité certaine d'extrapolation, de prévisions, de déter-minisme. Et cet élan, ce dynamisme fera partie, un jour, du sens culturel de certains esprits.
La culture n'est pas une fin en soi, c'est un capital qu'il s'agit de mettre en circulation, une expérience de la qualité qui n'a de valeur que si elle vous rend plus libre, plus assuré de vos incertitudes, plus grand pour triompher des erreurs. La culture doit seulement vous préparer au voyage vers tous les «peut-être «. L'art, et spé¬cialement la peinture, m'apparaît comme le film des états d'âme
de l'humanité ; le livre d'heures de ses angoisses, de ses rêves, de ses erreurs rien n'est plus prospectif que la confrontation d'un esprit même non préparé avec une oeuvre. S'il peut s'établir un dialogue, même subconscient, entre une toile et un cerveau, c'est un voyage dans le temps qui s'opère, une confrontation qui oblige
à s'évader hors des limites de l'espace. C'est, en quelque sorte, le premier indice d'un pouvoir sur le temps. La contemplation artis¬tique est un élément de l'éducation telle que je la conçois. C'est même sur un certain plan un exercice intellectuel indispensable à l'équilibre d'un esprit. L'art, qui peut aussi être considéré comme de la culture mise en forme, est un grand catalyseur. L'avenir est en esquisse dans l'intuition des créateurs. Une grande synthèse prospective ne peut négliger le mouvement artistique comme force prophétique, cristallisation des aspirations, noeud des forces conser¬vatrices et dynamiques.
Je rêve de faire asseoir ensemble artistes, ingénieurs, chefs d'entreprises, universitaires, hommes de science pour rechercher un langage commun. Ce serait là un travail éminemment prospectif.
Gaston BERGER, Le Monde en devenir (P.U.F.).
RÉSUMÉ
Pour briser l'humanisme classique, il faudrait que s'instaure une collaboration entre l'université et les hommes qu'elle a formés : ceux-ci, engagés dans la vie active, aideraient celle-là à définir un nouvel humanisme. L'homme se cultivera de tout ce qui le fera progresser, au-delà des catégories idéologiques dans lesquelles on l'enferme : dominant sa spécialisation, il voudra son avenir au lieu de le subir. Cette nouvelle prospective s'appuiera sur la culture, sur l'art, celui-ci constituant une synthèse dynamique du passé de l'humanité et de son avenir. Artistes, ingénieurs, chefs d'entreprises, universitaires et savants devraient collaborer à ce travail prospectif.
«
LE MOYEN-ORIENT
• Le mouvement palestinien : en 1958 naît le « Fatah », qui
proclame l'indépendance du mouvement national palestinien et la nécessité de mener une guérilla révolutionnaire.
En 1964 naît l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine ), qui fédère le Fatah et
d 'autres groupes, et commencera la lutte armée (terrorisme, détour
nement d'avions ) vers 1965.
L'OLP sera :
- peu à peu reconnue par l'opinion internationale (Yasser Arafat, leader de l'OLP, à l'ONU en 1974),
- soutenue par le peuple palestinien de Cisjordanie,
- attaquée par ses « alliés » syriens, jordaniens, libanais.
La Syrie a
soutenu en 1982 une rébellion contre Yasser Arafat.
• L'OLP a lentement évolué : du refus de reconnaître Israël, inscrit
dans sa charte, elle est passée en novembre 1988, malgré les réticences
de son aile droite,
à une reconnai ssance implicite de l'État juif.
De ce
fait, les États-Unis, alliés fidèles d'Israël, ont estimé pouvoir entamer
des contacts avec
l'OLP.
En mai 1989, Yasser Arafat a, à Paris, déclaré
caduque la charte de l'OLP .
IV.
- Israël : guerre ou paix ?
• En 1989, par son refus obstiné de tout contact avec l'OLP, Je gouvernement israélien (coalition entre la droite Itzhak Shamir et les
travaillistes de Shimon Peres) s'est isolé sur la scène internationale.
• La droite israélienne multiplie les implantations de colonies juives
en Cisjordanie, habitée par des Palestiniens, et où l'OLP pourrait, avec
l'accord international, installer un pays palestinien.
Désespérée, la
population de Cisjordanie a entamé en décembre 1987 contre une
occupation de
20 ans une longue « révolte des· pierres • (Intifada),
qu'Israël réprime avec énergie (3 à 400 morts en un an).
V.
- Le Liban explose
• Dans ce petit État indépendant depuis 1943 coexistaient musulmans
et chrétiens de diverses obédiences (chiites, sunnites, druzes d'un côté,
orthodoxes et surtout maronites de l'autre
).
• La présence palestinienne a fait éclater la guerre civile en 1975.
Combats, massacres et tables rondes entre Libanais des deux confessions
se succèdent depuis lors, les Syriens, qui occupent l'Est du pays,
soute nant tantôt
l'un tantôt l'autre camp, et visant à terme l'annexion.
Le pays est de fait divisé, et exsangue.
• L'influence iranienne sur une partie de la communauté chiite s'est
affirmée (mouvement du Hezbollah).
Certains États (Iran, Syrie, Libye )
utilisent certaines factions libanaises ou palestiniennes pour pratiquer terrorisme et enlèvements d'otages, souvent occidentaux..
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