Apollinaire fiche
Publié le 01/07/2022
Extrait du document
«
Alcools, Guillaume Apollinaire
Fait en mai 2022
Léo Ferré aura indubitablement conforté l’essor populaire de Guillaume Apollinaire au XXe
siècle.
Il s’agissait en effet pour le musicien-poète « d’apporter la musique avec la poésie dans l’oreille
des gens » ; un mélange des genres et une « popularisation » – au sens strict, donc – qui n’en
demeurent pas moins intellectuellement artistique, en témoigne l’oratorio qu’il compose entre 1952 et
1953 sur « La Chanson du mal-aimé » ; une réalisation tout à fait bouleversante qui marque par
ailleurs un tournant dans sa carrière.
Ces éléments suffisent à esquisser l’inspiration apollinarienne
chez Léo Ferré, laquelle se fait notamment sentir dans son texte « La Mémoire et la mer » qui déjà par
la forme s’inspire du plus célèbre poème d’Apollinaire, tous deux composés d’octosyllabes ; et dans le
fond bien que ceci soit davantage implicite et supposerait une analyse.
Toutefois les inspirations se
confondent çà et là :
« Mon beau navire ô ma mémoire
Avons-nous assez navigué
Dans une onde mauvaise à boire
Avons-nous assez divagué
De la belle aube au triste soir »
Ces quelques vers témoignent en effet d’une certaine appétence commune et de surcroit surréaliste
pour la mer et le vaste thème du désir lyrique.
À ce propos, deux femmes, Annie Playden et Marie
Laurencin ont particulièrement inspiré Guillaume Apollinaire.
Rencontrées avant la Grande Guerre,
elles ont animé sa fureur poétique, ronsardienne à bien des égards.
Ces éléments participent au
rapprochement que l’on peut établir entre les deux hommes.
Toujours est-il qu’à défaut d’une véritable
inspiration, on peut à tout le moins parler d’admiration : le texte « Guillaume, vous êtes toujours là ! »
publié dans le journal Le Monde en 1980 atteste du respect de Léo Ferré pour l’œuvre dudit « poète de
la modernité ».
***
Guillaume Apollinaire en véritable « alchimiste » – pour paraphraser Rimbaud – s’érige en
précurseur du Surréalisme, mouvement qui introduit la montée d’images poétiques précises et quelque
peu « impromptues » (hermétiques il faut dire parfois) sur le littéral, la rigueur et la factualité.
Rimbaud justement, poète on ne peut plus subversif pour qui la transgression est invétérée pourrait en
un sens être qualifié d’artiste précurseur du Surréalisme en rapport aux nombreuses allusions
mystiques ainsi qu’à une inspiration poétique en transgression avec son temps, notamment ses poèmes
« Adieu » d’Une saison en enfer et « Voyelles » de Poésies.
Ainsi, le Surréalisme – tel
qu’officiellement définit par André Breton1 quelques décennies après la mort de Rimbaud – suppose
un renouveau artistique singulier et de grande précision.
Breton donne le nom « Surréalisme » par
hommage à Apollinaire et son texte : Texte Surréaliste.
L’unique alexandrin du poème « Chantre »
pourrait être l’expression de la multiplicité de ce mouvement.
« Et l’unique cordeau des trompettes marines »
En effet bien que ce vers non-ponctué paraisse énigmatique, il demeure que sa compréhension réside
dans la signification ambivalente que l’on peut envisager : le poème est vraisemblablement
indissociable de son titre si l’on admet qu’il s’agit d’un jeu de mot ; en effet l’on constate un subtil
usage de la fonction poétique en ceci que le titre et les premiers mots se complètent et donnent
phonétiquement « chanterelle », laquelle est bel et bien « l’unique cordeau des trompettes marines ».
Faut-il sinon comprendre le poème littéralement ? Apollinaire ne donna jamais la « clé » de lecture.
André Breton est écrivain et poète français du XXe siècle.
Il est notamment connu pour avoir
théorisé le Surréalisme dans son manifeste en 1924.
Il publie en juin 1932 un recueil de poèmes Le
Revolver à cheveux blancs.
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