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Apollinaire, Alcools, section Rhénanes, « Les Femmes »

Publié le 14/01/2024

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« Apollinaire, Alcools, section Rhénanes, « Les Femmes » Introduction :[Auteur, œuvre, date, place et importance des Rhénanes] Forme : neuf quatrains d’alexandrins, rimes embrassées.

Une versification régulière, donc (mais on verra que le rythme des vers est rendu très libre par l’emploi du discours direct). Propos : une scène de genre, c’est à dire un tableau typique de ce qui se passe dans un endroit pittoresque ; ici, c’est la maison du vigneron, peuplée par des femmes. Apollinaire cite leurs propos.

Mais un poème inquiétant, aussi. Problématique (quelques questions possibles à l’oral) : quel est l’intérêt de cette scène de genre, dans un recueil plein de magie et de merveilleux ? En quoi y a-t-il ici une nouvelle forme de lyrisme ? Est-ce un poème lyrique ? Y a-t-il un lien entre ce poème et le reste des Rhénanes ? Pour ce qui nous concerne ici, trois axes (à remodeler selon la question, comme d’habitude) : 1) C’est une scène de genre montrant le quotidien rassurant ; 2) mais l’inquiétude et la mort s’invitent dans cette scène. 3) Le lyrisme particulier du poème, radicalement moderne, souligne ce mélange. 1) Une scène de genre : le quotidien rassurant. - Les personnages sont simples et familiers : cf.

prénoms typiques (Lenchen, Gertrude, etc.), cf. métiers et noms d’activités communes (le facteur, le nouveau maître d’école, le sacristain, etc.) ; - Les activités des femmes sont simples et habituelles : remplir le poêle, faire le café, bavarder bien sûr, raccommoder des bas (etc.), cf.

aussi l’insistance sur des objets très quotidiens (v.

17-18 par exemple : « - Apporte le café le beurre et les tartines / La marmelade le saindoux un pot de lait ») ; - Les sentiments sont paisibles, au départ, dans la maison : cf.

« Gertrude et son voisin enfin s’épousent » (donc, pour paraphraser, leurs peines sont finies, tout s’arrange) ; cf.

aussi les strophes 6 et 7 : Lotte est « triste », certes, à cause de son amour, mais la tendresse des femmes (« O petit cœur »), l’humour (« Pour ma part je n’aime que moi-même ») et la protection de Dieu (« Dieu garde », « Chut [aux peines de cœur] A présent grand-mère dit son chapelet ») adoucissent tout.  Une scène de genre très paisible, décrite par Apollinaire avec beaucoup de tendresse.

Le monde quotidien, en opposition totale avec la magie de « La Loreley », avec les marginaux de « Schinderhannes ».

Aurait-on ici un refuge préservé, au milieu des Rhénanes ? 2) L’inquiétude et la mort, malgré tout, s’invitent dans ce quotidien. - L’étrange et l’inquiétant commencent à l’extérieur de la maison : la strophe 1 est paisible, mais dès les v.5-6, on a un « rossignol aveugle », « dans sa cage » (image de la paix des femmes qui bavardent, emprisonnées dans la cage de la maison ?) ; ce rossignol « essaya de chanter » (idée de contrainte, d’effort : pas de liberté), « Mais l’effraie ululant il trembla dans sa cage » (audehors, il y a un autre oiseau, inquiétant celui-ci : la chouette, le rapace nocturne, l’oiseau magique).

Ainsi, du dehors, une menace arrive. - A la strophe 4, le chant inquiétant s’étend à la forêt tout entière (« La forêt là-bas / (…) chantait ») ; noter que c’est « Grâce au vent » (cf.

le reste des Rhénanes : c’est le vent qui cause la magie, toujours) ; noter aussi que c’est « à voix grave de grand orgue » qu’elle chante : chant sacré, magique, écrasant. - Puis, à la même strophe, l’inquiétude pénètre dans la maison grâce à une personnification surprenante : « Le songe Herr Traum » (littéralement, « Monsieur Songe »), « survint ».

Il entre vraiment dans la maison.

Il vient avec « sa sœur Frau Sorge » (« Madame Souci ») : c’est un songe inquiétant.

Noter aussi la très nette allitération en [r], aux v.13 à 15 : la forêt, le chant du vent, Herr Traum et Frau Sorge sont liés par les sonorités et par le sens. - Après cela, des détails « clochent » : Lenchen s’impatiente (répétition des v.19 et 21), tristesse de Lotte, prières subites de la grand-mère, la toux au v.25 qu’il faut calmer. - La magie du dehors continue : « Le vent faisait danser.... »

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