Anthologie sur la mort
Publié le 09/12/2012
Extrait du document
«
siècles.
J’ai trouvé judicieux de rechercher des poètes actuels, vivants , pour intégrer leurs
poèmes à ce travail.
En ce qui concerne les deux autres siècles, ce sont les deux époques qui
me touchent le plus : le XIX e siècle parce que c’est le siècle du Romantisme, et le XXe parce
que de nouvelles formes, une nouvelle approche apparaissent grâce aux mouvements Dada et
surréaliste .
Pour les trois formes poétiques que nous devions choisir, le sonnet, (ici, un poème
d’Arthur Rimbaud), m’a paru un choix évident parce qu’il illustre l’une des formes de la
poésie classique; la prose, (un poème de Paul Eluard), était un choix intéressant pour la
liberté qu’elle offre au poète ; le calligramme, (emblème de la poésie de Guillaume
Apollinaire), quant à lui, allie la forme et le fond.
Le premier poème de cette anthologie est d’Arthur Rimbaud, et s’intitule Le Mal .
Dans ce poème, le thème de la mort est explicite : il parle des morts innocents de la guerre
(sans la citer, ce qui donne un écho universel à son propos), et questionne la présence de Dieu
face au massacre.
La plume de Rimbaud a réussi à transmettre toute l’horreur de la guerre en
quatorze vers, la douleur des mères face à la mort de leurs fils.
C’est pour cette raison que ce
poème m’a attirée.
Pour La Mort des Pauvres de Charles Baudelaire, tiré de la section Mort
des Fleurs du mal , c’est ce poème que j’ai préféré aux deux autres car il est le plus noir et le
plus « cru ».
En effet, les deux autres sont beaucoup plus suggestifs, beaucoup plus raffinés,
alors que celui-ci décrit l’attente de la mort comme la seule raison de vivre, usant du procédé
de l’antithèse dès le premier vers.
Le poète enchaîne les métaphores, à la fois célestes et
terrestres, abstraites et concrètes, afin de démontrer au lecteur que la mort est partout dans nos
vies.
Cauchemar de Paul Verlaine, évoque un mauvais rêve qu’il a fait.
En le lisant, mon
esprit avait une vision apocalyptique, comme si le cavalier dont il parle était un des cavaliers
de l’Apocalypse dont la venue, dans la Bible, annonce la fin du monde.
J’ai également pensé à
la légende du Cavalier sans tête.
C’est pour cela, pour cette vision funeste, et son pouvoir
évocateur, que j’ai choisi ce poème.
En ce qui concerne les poètes du XX ème siècle, j’ai choisi, en premier lieu, un poème
de l’écrivain dadaïste, Tristan Tzara, qui se nomme Je sors de mon appartement somptueux .
Ce poème parle de la vie et du temps qui passe et donc évoque la mort.
Il parle du froid et des
gens qui ont juste l’air de vivre et qui ne font que passer, finalement, devant le sourire de la
Joconde, éternelle et stoïque.
Il parle d’une cigarette, comme si la vie se résumait à quelque
chose qui se consume.
Comme si la vie se consumait, petit à petit, et que personne ne s’en
rendait vraiment compte.
Contrairement aux poètes du XIX ème siècle, le thème de la Mort est
ici suggéré par la nostalgie et le caractère inéluctable de notre condition mortelle.
Pour La fin
du monde de Paul Eluard, j’ai été attirée par ce poème parce qu’il reprend le paradoxe de la
Mort dont je parlais plus haut, l’ambiguïté entre la beauté et la noirceur.
Il est face à
quelqu’un qui meurt, personne pas même le médecin peut enrayer le processus.
La voix se
tait.
La parole meurt.
Pour clore le XX ème siècle, j’ai choisi un calligramme de Guillaume
Apollinaire nommé La cravate et la Montre .
Le thème de la Mort est, ici encore, associé au
temps qui fuit.
Les aiguilles semblent en suspens dans l’attente de l’heure fatidique… Minuit.
La cravate symbolique de l’homme civilisé et pressé, est vue comme un instrument
d’étouffement.
Le poète appelle à se libérer et à profiter de la vie avant que l’heure sonne.
Pour le XXI ème siècle, j’ai choisi de commencer par un texte d’une poétesse nommée
Valérie Rouzeau, tiré de son recueil Quand je me deux .
Dans ce poème, elle compare des
choses innocentes et légères à leur contraire (figure de l’antithèse) : le berceau et la tombe, par
exemple.
Elle parle du manque qui empêche l’équilibre… Elle évoque la mort de son père.
Elle parle de la vie et de la mort, confondues.
Le second texte est une chanson de l’artiste
Damien Saez, connu, notamment, pour ses textes engagés contre le système politique de la
France et la société actuelle, comme par exemple J’accuse ou encore Cigarette .
Cet artiste est
un de mes favoris, ses textes me touchent profondément, bien que celui-ci soit encore plus
intense que les autres pour moi.
Il remue beaucoup de choses dans mon âme et c’est pour.
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