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Anthologie poétique sur le thème : Éros

Publié le 12/04/2014

Extrait du document

 

L'érotique est une science individuelle.

ROBERT DESNOS

Tous les raffinements de l'érotisme ne font qu'en souligner les dimensions spirituelles.

THIERRY MAULNIER

Il ne s'agit pas d'échapper au péché, mais d'intégrer l'érotisme à la vie sans qu'il perde cette force qu'il devait au péché, de lui donner tout ce qui, jusqu'ici, était donné à l'amour... Il s'agit de faire de l'érotisme une valeur.

ANDRÉ MALRAUX

... L'érotisme est l'approbation de la vie jusque dans la mort.

GEORGES BATAILLE

LOUISE LABÉ

SONNET

Baise m'encor, rebaise moi et baise :

Donne m'en un de tes plus savoureux,

Donne m'en un de tes plus amoureux :

Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise.

Las, te plains-tu ? ça que ce mal j'apaise,

En t'en donnant dix autres doucereux.

Ainsi mêlant nos baisers tant heureux

Jouissons nous l'un de l'autre à notre aise.

Lors double vie à chacun ensuivra ;

Chacun en soi et son ami vivra.

Permets m'Amour penser quelque folie :

Toujours suis mal, vivant discrètement,

Et ne me puis donner contentement

Si hors de moi ne fais quelque saillie.

 

PIERRE DE RONSARD

SONNET POUR HÉLÈNE DE SURGÈRES

Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi,

Haleine contre haleine, échauffe-moi la vie,

Mille et mille baisers donne-moi, je te prie ;

Amour veut tout sans nombre, Amour n'a point de loi.

Baise et rebaise-moi ; belle bouche, pourquoi

Te gardes-tu, là-bas, quand tu seras blêmie,

A baiser de Pluton ou la femme ou l'amie,

N'ayant plus ni couleur, ni rien semblable à toi?

En vivant presse-moi de tes lèvres de roses ;

Bégaye en me baisant, à lèvres demi closes,

Mille mots tronçonnés, mourant entre mes bras.

Je mourrai dans les tiens, puis, toi ressuscitée,

Je ressusciterai ; allons ainsi là-bas ;

Le jour, tant soit-il court, vaut mieux que la nuitée.

« PIERRE DE RONSARD SONNET POUR HÉLÈNE DE SURGÈRES Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi, Haleine contre haleine, échauffe-moi la vie, Mille et mille baisers donne-moi, je te prie ; Amour veut tout sans nombre, Amour n'a point de loi.

Baise et rebaise-moi ; belle bouche, pourquoi Te gardes-tu, là-bas, quand tu seras blêmie, A baiser de Pluton ou la femme ou l'amie, N'ayant plus ni couleur, ni rien semblable à toi? En vivant presse-moi de tes lèvres de roses ; Bégaye en me baisant, à lèvres demi closes, Mille mots tronçonnés, mourant entre mes bras.

Je mourrai dans les tiens, puis, toi ressuscitée, Je ressusciterai ; allons ainsi là-bas; Le jour, tant soit-il court, vaut mieux que la nuitée.

JEAN-ANTOINE DE BAIF SONNET 0 doux plaisir plein de doux pensement, Quand la douceur de la douce mêlée Étreint et joint l'âme en l'âme mêlée, Le corps au corps accouplé doucement.

O douce vie, ô doux trépassement, Mon âme alors de grand joie troublée, De moi dans toi s'écoulant à !'emblée, Puis haut, puis bas, quiert son ravissement Quand nous ardents, Méline, d'amour forte, Moi d'être en toi, toi d'en toi tout me prendre, Par cela mien, qui dans toi entre plus, 11 i;. »

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