Anthologie de poèmes sur le thème du voyage et de l'exotisme

« premier poème, Baudelaire invite cette personne à partager un voyage dont la destination n'existe que par elle.

Il associe le corps de la femme avec le lieu, sans elle il est impossible de partir.

Le voyage décrit et raconté par Leconte de Lisle nous fait découvrir un personnage : Leilah, symbole de l'archétype féminin oriental dont le poète est tombé amoureux.

Il la célèbre tout au long du poème en décrivant d'abord ce qui l'entoure puis la met en avant en utilisant la nature afin de la sublimer. Dans le dernier poème, le poète ferme les yeux lorsqu'il est auprès d'elle et il se transporte ainsi dans un paysage exotique et paradisiaque.

L'odeur de la femme devient l'élément déclencheur du du voyage. Le voyage est également très bien illustré avec le thème de la mer.

En effet, l'océan donne une dimension infini au voyage, poète et lecteur « mettent les voiles » vers un ailleurs parfois inconnu, l'important est le fait de partir.

L'océan est d'ailleurs un univers si immense qu'il en devient énigmatique même imprévisible.

C'est un monde obscur que les poètes du 18ème et 19ème siècles ne connaissent pas comme nous à notre époque.

Le thème de la mer permet donc au poète d'ajouter une dimension mystérieuse, voire lae notion de peur à certains poèmes.

Naviguer, c'est aussi choisir d'aller ou bon nous semble, gagner une certaine liberté à laquelle on ne peut accéder sur terre. Ainsi, Rimbaud choisit de voyager sur les mers à travers la personnification d'un bateau « Le bateau Ivre » qui souhaite se délivrer de ses entraves et accéder à la liberté, tout comme le poète à la recherche de l'écriture absolue.

Il vogue vers un lieu inconnu, probablement imaginaire, sur un fleuve symbolisant la vie et la mort puis sur la mer, qui nous apparaît bienveillante et malveillante à la fois, tout en restant très obscure.

« Le navire mystique » d'Artaud reprend cette idée d'obscurité, et de mystère.

Le poète décrit un bateau sombre évoluant sur une eau agitée, un naufrage semble se profiler.

Mallarmé, quant à lui, souhaite prendre la mer et partir voyager vers un lieu inconnu, probablement l'Orient, afin de quitter sa vie ennuyeuse et dont le paysage ne l'émeut plus.

Le poète fait un parallèle avec lui-même : c'est une période sombre pour Mallarmé, l'inspiration le fuit. L'exotisme et l'orientalisme sont des courants artistiques et littéraires très développés au 19ème siècles par les occidentaux.

Ils s'inspirent de la culture turque, maghrébine et arabe, mais ne répondent pas à un style particulier.

Les poètes et les peintres de cette époque brossent le tableau d'un Orient exotique oscillant entre rêve et réalité, et n'ont d'ailleurs pas tous visiter l'Orient lorsqu'ils nous le dépeignent.

C'est le cas de Victor Hugo au moment ou il rédige « Clair de lune ».

Il nous décrit un Orient inventé et de convention.

Le cadre semble calme, précieux, raffiné et mystérieux.

Le témoin de l'histoire est une femme orientale, une sultane, recluse dans un harem; ce personnage reprend l'image du raffinement, du luxe, et de la beauté que peut avoir lu ou entendu l'auteur.

Cendrars dans le poème « Iles » place un cadre exotique mystérieux, qui semble inaccessible mais le dernier vers montre que le poète ne désespèrepas d'accéder un jour à ces îles qu'il idéalise. Ainsi, à travers la célébration de la femme, l'évocation de la mer ou la représentation d'un Orient exotique, le thème du voyage se trouve illustré comme en témoignera la lecture de ces neufs poèmes composant cette anthologie. »