Anne de noailles: « Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain, / Étendre ses désirs comme un profond feuillage » ,« Être le jour qui monte et l’ombre qui descend »
Publié le 07/04/2022
Extrait du document
«
Les poètes romantiques entretiennent une relation particulière avec la nature.
Anna de Noailles
évoque une proximité harmonieuse, une communication sensorielle avec la nature allant jusqu’à la
symbiose.Elle y fait part dans l’intégralité de son poème ce qui nous permet d’explorer des aspects
de sa vie intérieure et de sa personnalité.De nombreuses métaphores végétalisent l’humain, tandis
que les personnifications humanisent la nature, brouillant ainsi les frontières entre ces deux mondes
que la poétesse ne distingue pas complètement dans son poème.En s’identifiant à la nature, elle
peint un portrait d’une nature enviable.Pourtant il serait étonnant d’affirmer que les arbres ont bel et
bien , selon elle , une existence meilleure que la nôtre.Après tout, ils n’ont pas conscience de leur
forme , de leur vie contrairement aux Hommes.En quel sens peuvent-ils être enviables si ils ne
ressentent pas qu’ils vivent ?Que veut dire Anne de Noailles et pourquoi nous le fait-elle croire ?
Nous pouvons nous demander comment Anne de Noailles exprime son désir de s’approcher le plus
possible de la frontière entre les deux décors (l’humanité et la nature) qui ne font qu’un .
Dans une
première partie ,Anne de Noailles nous fait part de sa volonté d’échapper à la réalité pour se
reconvertir dans la beauté de la nature, elle nous témoigne du privilège qu’on pourrait acquérir en
ayant accès au mystère de l’envers du décor de l’humanité dans une deuxième partie et ensuite aux
sensations acquises de cette résurrection , nous permettant de découvrir d’autres facettes d’ellemême.
Dans le poème d’Anne de Noailles, l’être s’identifie à la nature jusqu’à se fondre en elle,
comme en témoigne certains passages qui compare l’Homme à la nature : « Être dans la nature
ainsi qu’un arbre humain, / Étendre ses désirs comme un profond feuillage » ,« Être le jour qui
monte et l’ombre qui descend » .Le champs lexical de la végétation et de la nature construit une
métaphore filée sur sa transformation .L’Homme ne se contente pas de se transformer en simple
arbre pour voir passer l’hiver et le printemps mais devient un « arbre humain » , un arbre qui a
conscience de ses désirs et du temps qui passe.Anne de Noailles se représente sous une autre forme
vivante , non-humaine , qui lui permettrait de s’épanouir complètement en toute liberté
naturellement « d’étendre ses désirs comme un feuillage ».Elle n’a plus de limite , souhaite se
tendre jusqu’à l’univers et prendre toute la place dont elle a besoin .
Cela justement nous informe
sur l’état d’esprit d’Anne de Noailles .
Elle envie la nature qui , elle , est maîtresse de ses volontés :
elle s’étend , elle est en communion avec l’univers entier et vit sans être restreint .
Elle grandit et se
développe continuellement selon le principe de la nature , continuelle.Cette idée peut deviner un
caractère rebelle d’Anne de Noailles .
Elle ne veut pas être soumise , dictée sur sa conduite , ses
actes , son développement, sur sa vie , ce qui peut nous faire envisager qu’elle puisse être
notamment révoltée par des normes qui pourraient souhaiter la renfermer .
L’empêcher de
« s’étendre » comme elle le voudrait.Son besoin de renouveau , de découverte , de liberté , de
sensations est ressenti tout au long du poème.
La nature lui paraît enviable notamment puisqu’elle
peut vivre intensément avec richesse comme nous pouvons le constater par l’utilisation du champ
lexical de la vie ( « vivre », « sentir » ; « goûter » ; « boire ») .
En étant un arbre humain , elle pourrait encore plus combler parfaitement ses besoins mêmes
nutritifs , vitaux.La poétesse insinuerait que la meilleure forme de vie sur Terre, qui nous
permettrait de percevoir l’essence même de notre monde, serait si nous ne faisions qu’un avec la
nature .
Elle serait la plus plaisante des incarnations vivantes sur Terre .La fusion avec celle ci serait
donc un idéal de vie pour l’Homme sur Terre , nous ouvrant un panel de sensations
complètes .
« boire » « goûter » , ces termes ramènent à nouveau la nature au statut d’entité
supérieure qui se nourrit même des « sels ardents des embruns et des pleurs » ( de la mélancolie des
saisons , du froid et de la pluie ) tout en savourant « la chaleur des rayons du soleil » (la quiétude et
la douceur) .
En s’imaginant dans un état végétal , elle parvint à s’échapper à sa nature d’être , à ce
que lui impose les limites de l’humain et d’une femme dans la société grâce à la voie que lui ouvre
l’imagination et qui lui laisse penser que sous une autre forme elle pourrait accéder à une vie
supérieure , des sensations comblées qui tend la volonté de la poétesse d’atteindre le divin et par là
les secrets d’une entité supérieure..
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