ANIMAUX - CINÉMA - HISTOIRE dans Les Fleurs bleues (INDEX THÉMATIQUE)

Dans l'oeuvre

Le propre des animaux dans Les Fleurs bleues est d'être souvent humanisés lors même que, par un renver­sement carnavalesque, les humains sont animalisés, vic­times de leurs instincts, couverts de noms d'animaux, voire rendus au langage animal : Phélise, la fille demeu­rée du duc, bêle. Le langage n'est donc plus le propre des humains puisque les animaux parlent, et parlent bien. C'est un fil conducteur du récit : les chevaux, Stèphe et Sthène, meilleurs amis de l'homme, sont en effet savants, doués de parole et même de parole pro­phétique. C'est un des rebondissements de l'histoire (pp. 34, 139, 181, etc.), qui permet même la transition de la réalité au rêve (p. 132). Actants du récit, ces ani­maux qui parlent constituent en même temps un sujet de dialogue, de discussion et de controverse, au Moyen Âge (p. 44) comme à l'époque moderne (p. 46). Ces chevaux ouïs et inouïs vont permettre, dans la dernière partie du roman, à la fois une variation sur leur sacrali­sation moderne dans le tiercé (pp. 257, 260) et la justifi­cation finale du nom de la péniche, l'Arche, quand ils montent enfin à bord (p. 274).

Rapprochements

Les animaux qui parlent font partie de l'univers humoristique et étrange de Queneau, dont le spécimen le plus célèbre est le perroquet de Zazie dans le métro. La question des animaux parlants est à la fois l'objet d'un questionnement théologique (débat effectif du Moyen Âge) et d'une réflexion philosophique (dont celle de Descartes, sur les animaux-machines, qui intéresse