Andromaque de Racine: Les moments forts de l'acte V
Publié le 13/03/2012
Extrait du document
Le monologue d’Hermione
Il est émaillé de nombreuses antithèses qui montrent les mouvements entre haine et amour.
Il s’agit du plus long monologue de la pièce. Il contient un nombre important de questions et d’invectives, 16 points d’interrogation et 10 points d’exclamation. Les antithèses portent évidemment sur les actions à commettre, opposées aux actions faites, sur une opposition amour-haine, sur la considération de sa propre attitude : Hermione oppose son « intérêt « pour Pyrrhus aux marques de son mépris. Le premier tiers de la tirade est construit essentiellement sur ces mouvements. Racine se plaît évidemment à rassembler dans le même vers les termes opposés : « ne puis-je savoir si j’aime ou si je hais «, « prête à me venger je lui fais déjà grâce «…
Plan :
Le monologue d’Hermione
Le monologue d’Oreste (scène 4)
Le récit
Le récit de Cléone (V, 2) livre des informations fondamentales.
Le réalisme dans le récit d’Oreste (V, 3) et celui de Pylade (V, 5).
Le vocabulaire lié au sang, à la violence et à la mort (V, 3)
Analyse dans les textes d’Hermione et d’Oreste les indices de la défaite de la raison.
Fatalité
Comparaison du résumé qu’Hermione fait des conséquences de l’ambassade d’Oreste (V, 3), et celui d’Oreste lui-même (V, 4).
Analyse de la dernière tirade d’Oreste
«
Le récit
Le récit de Cléone (V, 2) livre des informations fondamentales.
Cléone décrit l’attitude de Pyrrhus entrant dans le temple au côté d’Andromaque.
Elle donne
peu de détails sur le décorum, l’espace, les person nages.
Un point important : Pyrrhus a placé sa
garde personnelle autour du fils d’Andromaque, « dans un fort éloigné ».
Il est donc seul,
exposé.
Le réalisme dans le récit d’Oreste (V, 3) et celui de Pylade (V, 5).
Le récit d’Oreste est bien plus concret que celui de Cléone.
Certains détails, comme
l’expression de Pyrrhus, le diadème posé sur le front d’Andromaque, et le discours solenn el
qui suit cette action, sont quasi cinématographique s.
La narration du meurtre est encadrée par deux
passages sanglants (« il expire », « lavé dans son sang » ; « tout sanglant », « couvert du sang ») :
l’absence de circonlocution accentue le réalisme de la description.
Pylade reprend le flambeau
pour décrire la mort d’Hermione.
Avec brutali té et concision, il expose crûment les détails de
la mort d’Hermione, les circonstances (Pyrrhus porté par des soldats), l’outil (le poignard), le
lieu exact.
La narration est dénuée, elle auss i, d’éléments superflus.
Le vocabulaire lié au sang, à la violence et à la m ort (V, 3).
Les occurrences sont nombreuses de termes comme expire, mort, sang, rage, frapper,
abattre, sanglant, coups, tomber, épouvanté, c ouvert du sang, premiers coups, expirait,
ardeur, mort, bras, exécuter, coups, fureur, horreur, tranché, cruels, immoler, assassiner,
trépas… Folie
Analyse dans les textes d’Hermione et d’Ores te les indices de la
défaite de la raison.
Les études des monologues des deux personnages livr ent certains de ces indices.
La folie
racinienne est de type schizophrénique.
Le pe rsonnage est tiraillé entre deux discours
opposés, qui trouvent tous deux des arguments invincibles.
Hermione, dans son monologue de
la scène 1, découvre que son amour pour Pyrrhus es t constitué à parts égales d’amour et de haine et
qu’elle refuse de rester au bord du chemin.
Une pa rtie d’elle-même réclame la mort de Pyrrhus, une
autre l’envisage avec épouvante : le « qui te l’a dit ? » qu’elle adresse à Oreste trahit cette
dichotomie.
De son côté, Oreste a accepté d’abando nner tous ses principes, tout ce qui lui
permettait de se respecter lui-même en suivant les injonctions d’Hermione.
Lorsque celle-ci le
rejette, il n’a plus de personnalité où se réfugier .
« J’étouffe en mon cœur la raison qui m’éclaire » :
il s’agit bien d’une opposition entre la lum ière (de la raison) et l’obscurité de la folie.
Quand
Oreste devient fou, il perd la lumière (« quelle ép aisse nuit tout à coup m’environne ? »).
Fatalité
Comparaison du résumé qu’Hermione fait des conséqu ences de
l’ambassade d’Oreste (V, 3), et celui d’Oreste lui- même (V, 4).
Hermione accuse l’ambassade d’Oreste d’être à l’origine de tous les maux.
Elle oublie bien
sûr qu’elle est elle-même l’origine de cette ambass ade, conséquence d’une lettre à son père
Ménélas.
La position d’Hermione est simple : il aur ait mieux valu demeurer sur le statu quo,
l’équilibre instable du début de la pièce (« il le feindrait du moins »), plutôt que d’aboutir à cett e.
»
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