Andromaque de Racine : Les moments forts de l'acte IV
Publié le 13/03/2012
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Scène 1 : Andromaque dévoile progressivement son dessein.
Le procédé est fort simple : Racine use du silence d’Andromaque comme d’un langage en soi. La veuve laisse Céphise s’exprimer, et largement. Elle la coupe une première fois (« vous avez promis… - Oui, je m’y trouverai. Mais allons voir mon fils. «), la laisse parler une deuxième fois puis lui répond avec presque la même phrase (« Céphise, allons le voir pour la dernière fois «) ; le simple ajout de « la dernière fois « traduit la décision d’Andromaque.
I. Scène 1 : Andromaque dévoile progressivement son dessein.
II. Tout l’acte contient les éléments prémonitoires d’une catastrophe annoncée
III. Le langage
a) Réalisme dans le résumé brusque que fait Cléone (scène 2).
b) Le ton d’Hermione réclamant l’assassinat immédiat de Pyrrhus (scène 3).
IV. Le personnage d’Andromaque
a) Le portrait de Pyrrhus par Andromaque dans la scène 1
IV. La seule scène entre Hermione et Pyrrhus, dans toute la pièce
a) La déclaration
«
personnages.
Céphise, en tant que confidente excellente, réagit à la moindre
sollicitation venant de sa maîtresse.
Elle interpr ète aussi bien ses silences que
ses paroles : Céphise n’a pas d’autre existence en soi que cette fonction à la
fois réactive et d’écoute.
Céphise est également u ne « survivante » potentielle
: Andromaque, en lui confiant la garde de son fils , lui impose de lui survivre
et de témoigner (les mots déchirants : « quel quefois aussi parle-lui de sa
mère »).
Céphise accepte aussitôt.
Elle ne peut que répondre par la
lamentation du chœur antique : « Hélas ! ».
Tout l’acte contient les éléments prémonitoires d’u ne catastrophe annoncée
Les desseins des principaux protagonistes avai ent été jusque-là
purement virtuels.
L’acte IV voit certains de ces desseins se préciser, quant à
leurs circonstances, à leurs modalités.
Cela com mence avec l’intention
d’Andromaque de se suicider (1093- 1094) : le l ieu, l’instant, le mode sont
définis.
Ce pragmatisme s’oppose à l’irréalisme d’ Oreste (vers 1202 : « que
faut-il que je fasse ? »).
Les atermoiements d’Oreste poussent Hermion e à
dévoiler un projet, celui d’assassiner elle-même Py rrhus au lieu et à l’instant
précédemment définis par Andromaque.
Cette con tinuité, qui va de
personnage en personnage, permet de décrire le lieu extérieur à l’action du
plateau (le temple), lieu qui sera le centre hors- scène de l’acte V.
Hermione va
plus loin : elle enchaîne le meurtre de Pyrrhu s avec son propre suicide
(vers 1244-1247) ; cette description s’applique ra à son suicide à la fin de
la pièce.
Aussitôt Oreste parti, Hermione ajo ute encore un élément
dilatoire : il faut qu’Oreste informe Pyrrhus mourant qu’elle seule est la
cause du meurtre.
On le voit, l’acte IV oppos e deux clans bien distincts.
Le premier (Andromaque, Céphise) a pris une déci sion ferme, précise, et rien
ne peut la contredire.
Le second (Hermione, Orest e) a pris une décision
confuse, qui laisse porte ouverte à tous les accidents de parcours.
Cela
tient bien sûr au « faux couple » que forment Oreste et Hermione,
toujours en désaccord profond sur tous les détails de l’opération.
Hermione
envoie Cléone poursuivre Oreste : c’est trop tard, elle ne le rattrapera pas, et
nous le savons.
Encore un élément annonciateur de c atastrophe.
Andromaque
est bien une tragédie de la confusion.
Le langage
Réalisme dans le résumé brusque que fait Cléone (sc ène 2).
Les confidents ont le privilège d’exprimer sans dé tour leurs sentiments.
Cléone assène des vérités dures : le cruel mépris, frémir au seul nom.
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