Andromaque de Racine Les moments forts de l'acte I
Publié le 13/03/2012
Extrait du document
Les informations distillées tout au long de cet acte sont nombreuses.
Il s’agit de situer l’époque de l’action.
Racine égrène les informations relatives à la guerre de Troie. L’action de la pièce se situe quelques années après la chute de Troie. La longue tirade d’Oreste (vers 37-104) donne un grand nombre d’informations sur des événements consécutifs à cette guerre : première apparition du nom de Ménélas, père d’Hermione (vers 41), puis d’Astyanax, fils d’Hector (vers 71), enfin d’Andromaque (vers 74).
L’information essentielle porte sur le supplice supposé du fils d’Hector, remplacé par un autre enfant (73-76). La suite du discours d’Oreste relate la conférence entre Grecs pour déterminer l’ambassade d’Oreste. On voit qu’Oreste est peu loquace sur les événements troyens ; ils ne sont donnés que dans la mesure où ils le concernent directement. Pour l’information essentielle, à savoir la fausse mort d’Astyanax, Racine place un « j’apprends que… « dans la bouche d’Oreste pour relier, assez artificiellement, cette information au personnage ; en effet, on ne saura jamais comment il l’a appris, pourtant, un tel secret aurait dû être bien gardé.
Plan
Il s’agit de situer l’époque de l’action.
Il s’agit ensuite de donner des informations concernant les liens entre les différents personnages.
Le personnage d’Oreste.
Chez Oreste, espoir et désespoir alternent.
Les termes précieux dans la tirade d’Oreste (vers 37-56).
La dramaturgie de la scène 1
Acte I, scène 4
Il faut observer comment Oreste évoque Hermione
Le marché proposé à Andromaque par Pyrrhus (I, 4).
L’argumentation d’Oreste ambassadeur (I, 2).
Pyrrhus cherche à « manoeuvrer « Oreste.
Les termes du langage galant ou précieux
Termes guerriers
Andromaque et le registre pathétique.
On peut invoquer la mise en scène d’une tension qui se remarque par l’accélération du rythme des répliques (I, 2).
«
amis ne se sont pas revus.
Cela permet à Pylade de décrire une situation présente
quOreste ignore partiellement.
Oreste et Hermione sont cousins germains, et doublement, puisque leurs pères
sont frères, leurs mères sont surs.
Mais cet te information est trop connue du public
cultivé de lépoque pour que Racine la répèt e.
En revanche, lauteur insiste sur les
mépris dHermione envers son soupirant et sur sa te ntative de séduire Pyrrhus (vers 50).
Ainsi
lindifférence dHermione envers Oreste et son amou r pour Pyrrhus, qui na jamais été
clairement explicité par Oreste, bien que le specta teur le devine aisément, sont aussi des
données fondamentales de la pièce, contre lesquelle s Oreste va vainement lutter.
Andromaque est une captive attribuée à Pyrrhus lors du partage des esclaves, après la
chute de Troie.
Pylade ne sembarrasse pas d e détours verbaux : « il laime » (vers
109).
Encore une donnée définitive, aussitôt contrebalancée par la « haine »
dAndromaque (vers 110).
En langage précieux, « hai ne » peut simplement signifier
indifférence envers une flamme amoureuse.
Les menac es de Pyrrhus qui seront la trame de
la pièce à venir sont en germe dans les vers 111- 114.
Hermione a été promise à Pyrrhus par Ménélas (vers 41-42) ; la princesse a tenté de
séduire Pyrrhus (vers 50) en vain, et a vu « reveni r sous ses lois
plus de cent fois » un
Pyrrhus éconduit par Andromaque.
L « amour » et la « rage » qualifient le lien
dHermione envers son fiancé (vers 118).
Le personnage dOreste.
Quant à Oreste, mandaté par la confédération des Grec, sa mission consiste
officiellement à ramener en Grèce le fils dHecto r, Astyanax.
Mais le terme « mélancolie »
intervient dès la première tirade de Pylade (vers 17) pour qualifier un trait du caractère
dOreste.
Au XVIIe siècle, la mélancolie est consi dérée comme une maladie, un dérèglement
des « fluides » qui gouvernent les mouvements du c orps de lâme (le sang, la bile, la
lymphe, la bile noire).
La mélancolie est un penchant à tomber dans une tristesse
profonde et à sy complaire.
Le mélancolique crée donc les circonstances de son
propre malheur.
Pylade redoute quOreste, débarr assé de son amour funeste pour
Hermione par les éloignements de temps et de space, ne retombe dans les mailles dun
amour impossible avec entêtement : nous dirions auj ourdhui « avec masochisme ».
Pylade conseille donc à Oreste de faire son ambassa de comme prévu à savoir
demander que lon remette Astyanax entre ses mains mais avec une insistance maladroite
afin de ne « rien obtenir ».
On voit que Pyl ade a bien compris le caractère emporté de
Pyrrhus.
En revanche, il se leurre complètement sur Hermione, qui « appelle Oreste à son
secours » : cette phrase anodine est immédiatement amplifiée par Oreste.
Chez Oreste, espoir et désespoir alternent.
Dès les premiers vers, le registre propre à Oreste se construit sous nos yeux.
Le « oui »
qui ouvre la pièce montre un personnage qui reçoit la présence de son ami Pylade
comme un signe positif du destin, jusquici défavorable : Oreste se plaira, pendant
toute la pièce, à juger des événements selon leur caractère favorable ou non (à ses
desseins).
Cette attitude, quon peut qualifie r dattentiste, est révélatrice du personnage.
Une bonne nouvelle lexcite, une mauvaise dét ruit aussitôt sa joie : la deuxième tirade
dOreste commence par « Hélas ! ».
Lalternance au cours de cette première scène de mouvements positifs et de
mouvements négatifs sappuie sur un mécanisme de qu estionnements sans adresse, ou peut-
être adressés à des dieux sévères.
On ne compte plu s, dans cette première scène, les questions
restées sans réponse.
Oreste est le personnage le plus bavard de la pièce (et de loin).
Cest que son
personnage demeure essentiellement un être de parol e.
Lindécision qui le caractérise résulte.
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