Andromaque De Racine Acte 3 Scène 7
Publié le 12/09/2018
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Cependant, si c'est bien Pyrrhus qui « mène les négociations » et qui semble imposer sa loi à Andromaque, le roi d'Epire semble, dans cette tirade, également au bord de la défaite, abattre sa dernière carte : « Je vous le dis, il faut ou périr, ou régner ». Au bord de l'épuisement après plusieurs mois de « guerre », il remet sa vie à la décision de son amante : « Mon coeur ne peut plus (…) de son sort souffrir l'incertitude ». Il en vient même à se menacer lui-même de mort : « Je meurs si je vous perds, mais je meurs si j'attends ». Si bien que c'est lui qui par moment, semble en position de vaincu : « Au nom de votre fils », « Faut-il qu'en sa faveur j'embrasse vos genoux ? ».
Ainsi, malgré son apparent pouvoir, Pyrrhus joue dans cette tirade son avenir et s'en remet à la décision d'Andromaque. C'est donc elle qui, dans un sens, a le pouvoir sur Pyrrhus.
Conclusion :
Dans ce passage, Pyrrhus tente de convaincre sa captive de l'épouser, en expliquant qu'il sera en échange prêt à tout pour protéger la vie d'Astyanax, même si cela doit le conduire à la guerre. Mais derrière son apparence de « prince tout puissant », il révèle une relative faiblesse, d'une part par rapport à la politique, et par rapport à lui-même. Cette scène est cruciale, dans le sens qu'elle lance l'action finale de la tragédie. Pyrrhus se sent en danger et est désespéré ; cet ultimatum annonce la dernière partie du conflit.
«
De son côté, Andromaque n'est invoquée qu'avec des verbes de perception : « voyez », « vous me verrez
», « songez-y » qui tendent à la rabaisser à son stade de - future - vaincue.
2) l’expression d’une faiblesse
a) la volonté d’émouvoirDans sa tirade, Pyrrhus laisse entendre une longue supplication à Andromaque, afin d'émouvoir sa
tendresse.
Il recherche constamment les yeux de celle-ci afin de lui exprimer son émotion par son regard : «
Madame, du moins tournez vers moi les yeux », « voyez si mes regards », « vous me verrez », « le perdre à
vos yeux ».
Il utilise également le vocabulaire de la perception, qui peigne en sa faveur ses bons sentiments :
« Je sens à regret », « je croyais », « mon coeur ne peut ».
La présence constante de termes de négation
font appel à la pitié d'Andromaque.
Le champ lexical de la souffrance est également régulièrement invoqué :
« pleurez », « larmes », « soupirs », « gémir », « meurs », « désespéré ».
Pyrrhus a aussi recours à de
nombreuses questions rhétoriques pour émouvoir Andromaque : « Pourquoi me forcez-vous à vous déplaire
? », « Faut-il que mes soupirs demandent sa vie ? ».
b) l’expression du désespoir
Cependant, si c'est bien Pyrrhus qui « mène les négociations » et qui semble imposer sa loi à
Andromaque, le roi d'Epire semble, dans cette tirade, également au bord de la défaite, abattre sa dernière
carte : « Je vous le dis, il faut ou périr, ou régner ».
Au bord de l'épuisement après plusieurs mois de «
guerre », il remet sa vie à la décision de son amante : « Mon coeur ne peut plus (…) de son sort souffrir
l'incertitude ».
Il en vient même à se menacer lui-même de mort : « Je meurs si je vous perds, mais je
meurs si j'attends ».
Si bien que c'est lui qui par moment, semble en position de vaincu : « Au nom de votre
fils », « Faut-il qu'en sa faveur j'embrasse vos genoux ? ».
Ainsi, malgré son apparent pouvoir, Pyrrhus joue dans cette tirade son avenir et s'en remet à la
décision d'Andromaque.
C'est donc elle qui, dans un sens, a le pouvoir sur Pyrrhus.
Conclusion :
Dans ce passage, Pyrrhus tente de convaincre sa captive de l'épouser, en expliquant qu'il sera en
échange prêt à tout pour protéger la vie d'Astyanax, même si cela doit le conduire à la guerre.
Mais derrière
son apparence de « prince tout puissant », il révèle une relative faiblesse, d'une part par rapport à la
politique, et par rapport à lui-même.
Cette scène est cruciale, dans le sens qu'elle lance l'action finale de la
tragédie.
Pyrrhus se sent en danger et est désespéré ; cet ultimatum annonce la dernière partie du conflit..
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