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ANDROMAQUE : Commentaire de la tirade de Pyrrhus Acte III, scène VII.

Publié le 12/09/2018

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andromaque

Comme précédemment où il fallait, \"ou périr ou régner\", Pyrrhus sera \"soumis ou furieux\" et Andromaque sera couronnée ou son fils perdu à ses yeux. Chez Racine les choix possibles ne sont pas indépendants, ils sont toujours contraires, opposés. Les choix consistent entre la vie ou la mort, entre l'amour ou la haine.

 

Au vingt-cinquième vers Pyrrhus rappelle les douloureux moments par lesquels Andromaque l'a fait passer durant l'année précédente, où sans cesse elle refusait de décider et de répondre aux sentiments du roi.

C'est craindre, menacer et gémir trop longtemps.

\"Craindre, menacer et gémir\", la crainte entraîne le doute de soi, gémir c'est exprimer sa souffrance dont on demande par la prière à être délivré, et menacer est la conséquence du dépit ressenti d'être rejeté. On retrouve dans ce vers les trois articulations, les trois temps de la tirade de Pyrrhus. Cela fait donc un an que Pyrrhus passe par ces trois phases et son monologue vient finalement, comme en une contraction du temps, de nous en faire l'illustration.

C'est pour sortir du cercle de ces trois phases qui se suivent et se renforcent l'une l'autre que Pyrrhus profite de la venue d'Oreste pour tenter de forcer le sort, autrement dit de forcer Andromaque à l'épouser.

 

Mais peut-on forcer le sort, peut-on échapper à son destin? Il semble que le héros Racinien soit trop ligoté par ses passions pour pouvoir le faire.

andromaque

« 13 Faut-il qu’en sa faveur j’embrasse vos genoux ? 14 Pour la dernière fois, sauvez-le, sauvez-vous. 15 Je sais de quels serments je romps pour vous les chaînes, 16 Combien je vais sur moi faire éclater de haines. 17 Je renvoie Hermione, et je mets sur son front, 18 Au lieu de ma couronne, un éternel affront. 19 Je vous conduis au temple où son hymen s’apprête, 20 Je vous ceins du bandeau préparé pour sa tête. 21 Mais ce n’est plus, Madame, une offre à dédaigner : 22 Je vous le dis, il faut ou périr ou régner. 23 Mon cœur, désespéré d’un an d’ingratitude, 24 Ne peut plus de son sort souffrir l’incertitude. 25 C’est craindre, menacer et gémir trop longtemps. 26 Je meurs si je vous perds, mais je meurs si j’attends. 27 Songez -y : je vous laisse, et je viendrai vous prendre 28 Pour vous mener au temple où ce fils doit m’attendre. 29 Et là vous me verrez, soumis ou furieux, 30 Vous couronner, Madame, ou le perdre à vos yeux.Jusqu'à ce moment Andromaque est restée insensible aux propositions de Pyrrhus au point que celui- ci semble être décidé à répondre favorablement à la demande de ses alliés grecs en leur livrant Astyanax. Mais après un jeu d'évitement dans la scène précédente où Pyrrhus et Andromaque se cherchent et se croisent, et où tout semble être définitivement joué, Pyrrhus reprend espoir et tente une dernière argumentation. Bien que l'exposition des méandres des arguments et des sentiments ne se fasse pas de façon tranchée, sa stratégie va se développer en trois temps.

En dernier, le temps de la menace, précédé d'un temps de prière, voir de supplique désespérée par laquelle une grâce est sollicitée.

Mais avant cela, du tout début jusqu'à "trahir" Pyrrhus se présente hésitant, plaintif, comme désappointé.

Bien sûr, il est le roi et il donne toujours des ordres :. »

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