Andromaque acte 3 scène 4
Publié le 27/05/2024
Extrait du document
«
L’anaphore
I.
Définition :
La cohésion du texte repose en partie sur la répétition.
Divers éléments linguistiques y contribuent;
les groupes nominaux, en particulier, assurent, par leur articulation et leurs relations au fil du texte, la
reprise de l'information.
La notion d’anaphore permet de décrire cet aspect de l'organisation du
texte.
L'anaphore se définit traditionnellement comme toute reprise d’un élément antérieur dans un
texte.
Plus précisément, une expression est anaphorique si son interprétation référentielle dépend
nécessairement d'une autre expression qui figure dans le texte:
Depuis trois jours la seule distraction de Mme de Rénal avait été de tailler et de faire faire en toute
hâte par Élisa une robe d'été, d'une jolie petite étoffe fort à la mode.
À peine cette robe put-elle
être terminée quelques instants après l'arrivée de Julien ; Mme de Rénal la mit aussitôt.
Dans cet
extrait de Stendhal, deux termes sont anaphoriques:
Le référent du groupe nominal cette robe et du pronom personnel la s'identifient à partir d'une robe
d'été.
Afin de mieux répondre à la question quels sont Les différents types d’anaphore en grammaire de
texte? nous opèrerons une répartition, et opposerons anaphores nominales et anaphores
pronominales, celles-ci pouvant être vues comme des variations de certaines sous-catégories des
premières.
I.
Anaphores nominales
I.1.
Anaphore fidèle
Nous parlerons d’anaphore fidèle lorsque la reprise anaphorique reprend, outre la composante
référentielle de la source, son identité sémantique : par excellence, il s’agit de reprendre un groupe
nominal antécédent avec ses potentielles expansions, éventuellement avec un changement de
déterminant (2)
(2) Une petite fille jouait près de la balançoire.
Cette petite fille s’appelait Nadia.
Ce type de reprise est, vraisemblablement, la plus simple et la plus facile à mettre en œuvre dans le
cadre de la dynamique anaphorique.
Le jeu des déterminants, en français tout du moins, facilite
l’identification de la source de l’anaphore, du moins, crée des schémas de repérage :
traditionnellement, l’antécédent est identifié par un déterminant indéfini comme un ou une, tandis
que sa reprise sera signalée par un déterminant défini, possessif ou démonstratif qui présuppose, du
moins dans leurs emplois les plus courants, que la source est déjà connue du locuteur ou de la
locutrice.
I.2.
Anaphore infidèle
À l’inverse de l’anaphore fidèle, l’anaphore infidèle ne reprend dans le lien entre les expressions
linguistiques que la composante référentielle.
L’anaphore s’établit alors, par exemple, grâce à une
relation d’ordre (para)synonymique, hyper- ou hyponymique, ou d’autre ordre encore.
(3) Une petite fille jouait près de la balançoire.
La fillette/La chipie/La chérie de ses parents…
I.3.
Anaphore conceptuelle
Cette évaluation, plus ou moins complexe, se lit d’autant plus dans le cadre des anaphores dites
conceptuelles, ou résomptives, qui ne s’indexent pas sur une expression référentielle particulière
mais sur un ensemble de celles-ci ou, encore, sur une interprétation, d’ordre attributive ou
prédicative existentielle.
Ainsi, l’on peut réunir plusieurs antécédents grâce à un nom collectif,
comme équipe :
(5) Pierre, Jean et Marie partent en ville.
La fine équipe fera régner la terreur.
Mais l’on peut également subsumer l’intégralité d’un extrait au moyen d’un GN :
(6) Heureusement, des citoyens et des citoyennes se ligueront pour arrêter les exactions commises
par ces malfrats.
Cette victoire marquera à jamais les esprits.
Le GN Cette victoire, ne pouvant s’interpréter référentiellement qu’en prenant en compte le contexte
antécédent, est bien une expression anaphorique.
Comme on le voit cependant, elle laisse la place à
une interprétation de la dynamique anaphorique, et de l’orientation sémantique et/ou rhétorique de
la reprise : en effet, il suffit de remplacer dans l’exemple (6) Cette victoire par Cet événement ou
Cette catastrophe pour influencer notablement l’interprétation.
Ainsi, il n’y a pas dans l’anaphore
qu’une sélection d’ordre morpho-syntaxique, mais également une sélection d’ordre interprétatif qui
influence la perception des évènements.
Pour ainsi dire, l’anaphore ne fait....
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