André Maurois écrit : « Les Confessions sont le meilleur des romans picaresques. [...] Tous les éléments du romanesque lui étaient donnés. [...] C'était de quoi faire un Gil Blas sentimental, et Rousseau n'y a point manqué. L'étrange est qu'il veut, lui, que la peinture des sentiments passés soit plus vraie dans son livre que celle des événements. » En quoi ce jugement vous paraît-il caractériser les quatre premiers livres des Confessions ?
Publié le 17/01/2022
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À travers les romans picaresques circule le monde des vagabonds. On retrouve autour de Jean-Jacques des aventuriers et des déclassés. Le narrateur peint avec le couple Sabran, La Tribu, Bâcle, Venture ou le faux archimandrite* des personnages de Lesage. Mais il ne craint pas de présenter aussi des anormaux, comme le taffetader de Bellecour ou l'abbé homosexuel de Lyon.
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- Mauroy: « Les Confessions sont le meilleur des romans picaresques. [ ... ] Tous les éléments du romanesque lui étaient donnés. [ ... ] C'était de quoi faire un Gil Blas sentimental, et Rousseau n'y a point manqué. L'étrange est qu'il veut, lui, que la peinture des sentiments passés soit plus vraie dans son livre que celle des événements. »
- Quelques mois avant de rédiger son autoportrait dans les Lettres à Malesherbes, Rousseau écrit à Dom Deschamps, bénédictin de la Congrégation de Saint-Maur : « Je suis persuadé qu'on est toujours très bien peint quand on s'est peint soi-même, quand même le portrait ne ressemblerait point. » Dans quelle mesure cette formule peut-elle s'appliquer aux quatre premiers livres des Confessions ?
- Après le premier des aveux que fait Jean-Jacques Rousseau dans Les Confessions, il écrit: «J'ai fait le premier pas (...) dans le labyrinthe obscur et fangeux de mes confessions.» Une telle image pourrait-elle rendre compte de l'impression que vous a laissée la lecture des quatre premiers livres ?
- Commentez et discutez ce jugement d'André Gide : «J'ai écrit, et suis prêt à récrire encore, ceci qui me paraît d'une évidente vérité : «C'est avec les beaux sentiments qu'on fait de la mauvaise littérature.»Je n'ai jamais dit ni pensé, qu'on ne faisait de la bonne littérature qu'avec les mauvais sentiments. J'aurais aussi bien pu écrire que les meilleures intentions font souvent les pires oeuvres d'art et que l'artiste risque de dégrader sont art à le vouloir édifiant.» (Journal, 2 se
- Au Livre IV des Confessions, Jean-Jacques Rousseau écrit : « Je voudrais en quelque façon rendre mon âme transparente aux yeux du lecteur, et pour cela je cherche à la lui montrer sous tous les points de vue, à l'éclairer par tous les jours, à faire en sorte qu'il ne s'y passe pas un mouvement qu'il n'aperçoive, afin qu'il puisse juger par lui-même du principe qui les produit. » Vous direz si vous vous reconnaissez dans le portrait d'un tel lecteur.