Anatole France a cru qu'on ne pouvait pas juger de la valeur absolue d'une œuvre d'art et qu'un critique ne pouvait donner que ses impressions personnelles : « Il n'y a pas plus de critique objective qu'il n'y a d'art objectif, et tous ceux qui se flattent de mettre autre chose queux -mêmes dans leurs œuvres sont dupes de la plus fallacieuse philosophie. La vérité est qu'on ne sort jamais de soi-même. » Que pensez-vous de cette opinion ?
Publié le 14/03/2011
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L'opinion d'Anatole France est en contradiction absolue avec la critique dogmatique du XVIIe siècle, avec celle de Taine; et même avec celle de Sainte-Beuve, pour qui la critique contient au moins une part d'explication historique objective. Plus directement elle s'opposait à la critique dogmatique, dont Brunetière défendait alors avec éclat les méthodes. Pour Brunetière, le droit et le devoir du critique était (comme au XVIIe siècle) de juger, de discerner des mérites et des défauts certains, de donner des rangs.
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- Victor Hugo écrit dans la Préface de Cromwell : « La vérité de l'art ne saurait être la réalité absolue ». Que pensez-vous de cette opinion ?
- Alors que Sainte-Beuve déclare que pour juger équitablement les chefs-d'œuvre il ne faut pas les séparer « de la société dont ils furent les plus belles décorations », et que Renan affirme que « la véritable admiration est historique », Anatole France dit au contraire que « comprendre un chef-d'œuvre, c'est le recréer soi-même à nouveau. Chaque génération d'hommes cherche une émotion nouvelle dans les ouvrages des vieux maîtres ». Dans quelle mesure ces diverses conceptions peuvent-ell
- Que pensez-vous de cette opinion d'un critique contemporain : « Une danse, une belle mise en scène sont depuis six mille ans miracle d'un jour. Le cinéma promet l'éternité à la danse, à la lumière d'un projecteur, à l'ombre fugitive d'un visage, à l'intonation perdue, au soupir unique d'un artiste, au bruit qui naît de la rue... Aucun autre art ne peut sauver l'expression d'un visage ou le chant d'un oiseau perdu dans un marais... Le cinéma donne l'éternité à l'éphémère. »
- À des journalistes qui l'interrogeaient sur ses conceptions en matière d'art cinématographique, le metteur en scène Alfred Hitchcock répondit en ces termes : «Quand je fais un film, je m 'intéresse non pas à l'histoire en elle-même, mais à la "manière". Qu'on ne me parle pas de l'histoire, seule la "manière" compte. C'est comme si l'on demandait à un peintre de dire si la pomme qu'il peint est acide ou non. » En vous référant au roman, au théâtre, par exemple, aux œuvres étudiées en cl
- « Face à l'histoire, et à la prise de possession du cosmos par la science et la technologie modernes, la littérature paraît désarmée. Les plus belles œuvres du monde n'empêchent pas la faim, la violence et la guerre, elles n'effacent pas l'empreinte de la misère humaine. Mais, privé de l'art, l'homme serait amputé de sa meilleure part. » Vos rencontres avec de «belles œuvres», littéraires et artistiques, vous conduisent-elles à partager sans réserve cette opinion d'un critique contempo