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analyse marceline Le mariage de Figaro, III, 16

Publié le 08/12/2024

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« Le mariage de Figaro, III, 16 Pièce de théâtre qui eut maille à partir avec la censure, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais dénonce, sur le ton de la comédie la société d’ancien Régime, inégalitaire et injuste.

Si le personnage de Figaro se fait le porte-parole des opprimés, il n’est pas le seul.

En effet, Marceline, séduite dans son plus jeune âge par Bartholo, a été abandonnée par ce dernier alors qu’elle était enceinte de Figaro, qu’elle dut abandonner.

Bien des années plus tard, au cours d’un procès destiné à obliger Figaro à épouser Marceline, chacun des protagonistes apprend quels sont leurs liens de parenté.

C’est l’occasion pour Marceline de se faire l’avocat de la condition féminine. BARTHOLO. Des fautes si connues ! une jeunesse déplorable. MARCELINE, s'échauffant par degrés. Oui, déplorable, et plus qu'on ne croit ! Je n'entends pas nier mes fautes ; ce jour les a trop bien prouvées ! mais qu'il est dur de les expier1 après trente ans d'une vie modeste ! J'étais née, moi, pour être sage, et je la suis devenue sitôt qu'on m'a permis d'user de ma raison.

Mais dans l'âge des illusions, de l'inexpérience et des besoins, où les séducteurs nous assiègent pendant que la misère nous poignarde, que peut opposer une enfant à tant d'ennemis rassemblés ? Tel nous juge ici sévèrement, qui, peut-être, en sa vie a perdu dix infortunées ! FIGARO. Les plus coupables sont les moins généreux ; c'est la règle. MARCELINE, vivement. Hommes plus qu'ingrats, qui flétrissez2 par le mépris les jouets de vos passions, vos victimes ! C'est vous qu'il faut punir des erreurs de notre jeunesse ; vous et vos magistrats, si vains du droit de nous juger, et qui nous laissent enlever, par leur coupable négligence, tout honnête moyen de subsister.

Est-il un seul état pour les malheureuses filles ? Elles avaient un droit naturel à toute la parure des femmes : on y laisse former mille ouvriers de l'autre sexe3. FIGARO, en colère. Ils font broder jusqu'aux soldats4 ! MARCELINE, exaltée. Dans les rangs même plus élevés, les femmes n'obtiennent de vous qu'une considération dérisoire ; leurrées5 de respects apparents, dans une servitude réelle ; traitées en mineures pour nos biens, punies en majeures pour nos fautes ! Ah ! sous tous les aspects, votre conduite avec nous fait horreur ou pitié ! FIGARO. Elle a raison ! LE COMTE, à part. Que trop raison ! BRID'OISON. Elle a, mon-on Dieu, raison ! 1 D’en payer les conséquences Qui corrompez, dépouillez de leur innocence 3 Cela fait allusion à la difficulté que pouvaient avoir les femmes de travailler, et au risque qu’elles encouraient de tomber dans la misère, voire la prostitution. 4 Même les soldats exercent les travaux de couture 5 Trompées par des 2 Marceline, séduite dans son plus jeune âge par Bartholo, a été abandonnée par ce dernier alors qu’elle était enceinte de Figaro, qu’elle dut abandonner.

Bien des années plus tard, au cours d’un procès destiné à obliger Figaro à épouser Marceline, chacun des protagonistes apprend quels sont leurs liens de parenté. Nous verrons que ce procès est l’occasion pour Beaumarchais, à travers le personnage de Marceline, de se faire l’avocat de la condition féminine. 1er mouvement : Marceline montre les raisons qui rendent les femmes vulnérables. BARTHOLO. Des fautes si connues ! une jeunesse déplorable. MARCELINE, s'échauffant par degrés. L’émotion monte.

Ce qu’elle va dire est important et contenu depuis longtemps.

Elle va parler, devant une cour de justice au nom de toutes les femmes. Oui, déplorable, et plus qu'on ne croit ! Je n'entends pas nier mes fautes ; ce jour les a trop bien prouvées ! En reconnaissant ses fautes, elle suscite la bienveillance de son auditoire et rend son propos plus sincère. mais qu'il est dur de les expier6 après trente ans d'une vie modeste ! la conjonction adversative met en valeur la force des mots « expier », la durée « 30 ans » et l’adjectif « modeste »… en cela, elle prouve que ni le temps, ni l’humilité ne permettent de racheter ses « fautes ». J'étais née, moi, pour être sage, et je la suis devenue sitôt qu'on m'a permis d'user de ma raison. Elle revient alors sur son parcours afin d’expliquer l’origine de ces « fautes ».

le pronom tonique, « moi » est isolé, pour bien insister qu’elle se différencie des autres, notamment de Bartholo ou du Comte.

Les termes « sage » et « raison », fortement mélioratifs + adverbe « sitôt » mettent en valeur les qualités de cette femme, qui, dès l’enfance, a su avoir une attitude louable. Mais dans l'âge des illusions, de l'inexpérience et des besoins, où les séducteurs nous assiègent pendant que la misère nous poignarde, que peut opposer une enfant à tant d'ennemis rassemblés ? La conjonction adversative « mais » marque une rupture, un tournant, évoquant le passage, la transition vers l’âge adulte, que l’on devine à travers les « illusions », « l’inexpérience », mais aussi le passage vers l’indépendance et des « besoins » matériels ; les « séducteurs » font référence aux hommes en recherche de femmes appétissantes… Ces 3 éléments réunis en font des proies faciles.

Marceline parle au nom de toutes les femmes, en utilisant le pronom « nous ».

La femme est victime : d’un côté de la pauvreté, de l’autre, des prédateurs, comme en attestent les termes « assiègent » « ennemis » (assorti de la locution « tant de ») « poignarde »… La question rhétorique met en valeur le désarroi de ce qu’elle qualifie encore d’« enfant », créant une antithèse forte. Tel nous juge ici sévèrement, qui, peut-être, en sa vie a perdu dix infortunées ! 6 D’en payer les conséquences Elle accuse indirectement les hommes présents dans cette cour avec l’antithèse « nous juge sévèrement » et « a perdu » antithèse renforcée par le pronom indéfini « tel » et l’expression « 10 infortunées » = un seul homme a peut-être causé la perte de 10 femmes, qui ont manqué de chance en le rencontrant.

La modalité exclamative exprime son émotion et sa colère. FIGARO. Les plus coupables sont les moins généreux ; c'est la règle. Figaro abonde en son sens avec lui aussi, une antithèse au niveau du superlatif « les plus » « les moins » et les termes qui les accompagnent.

Le présent de vérité.... »

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