analyse linéaire Walden de Thoreau
Publié le 10/04/2025
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«
Henry David Thoreau, 1854 - Extrait du 1er chapitre « Économie » Traduit de
l’américain par Jacques Mailhos
Vers la fin de mars 1845, j’ai emprunté une hache et je suis descendu dans les bois près de l’étang de
Walden, non loin de l’endroit où j’avais prévu de construire une maison, puis j’ai entrepris de couper
quelques grands pins blancs, encore jeunes et droits comme des flèches, pour me procurer du bois de
construction.
Il est difficile de se lancer sans commencer par emprunter, mais peut-être est-ce le processus le
plus généreux qui soit, par lequel vous offrez à vos frères humains la possibilité de jouer un rôle dans votre
entreprise.
En me la confiant, le propriétaire de la hache me fit savoir qu’il y tenait comme à la prunelle de
ses yeux - et je la lui rendis plus affûtée qu’il ne me l’avait prêtée.
L’endroit où je travaillais était un joli flanc
de collines boisé de pins entre les troncs desquels j’apercevais l’étang, et il y avait aussi une petite clairière
où poussaient de tout jeunes rejetons de pins et de noyers.
La glace de l’étang n’avait pas encore fondu
partout ; elle était sombre et comme saturée d’eau.
Il y eut quelques légères chutes de neige durant le temps
où je travaillai là, mais le plus souvent, lorsque j’émergeais des bois pour déboucher sur la voie de chemin de
fer, alors que je rentrais chez moi, son talus de sable jaune luisait chaudement en s’étirant vers l’horizon dans
l’atmosphère brumeuse, et les rails brillaient sous le soleil du printemps ; j’entendais le chant des alouettes,
des piouis1 et autres oiseaux déjà sur place pour commencer une nouvelle année avec nous.
Ce furent de
belles journées de printemps, où cours desquelles l’hiver du mécontentement des hommes 2 dégelait aussi
assidûment que dégelait la terre, et la vie sortait de son sommeil en s’étirant doucement.
Un jour, alors que la
tête de ma hache s’était détachée et que j’avais coupé puis enfoncé à coups de pierre une cale en jeune noyer,
avant de plonger le tout dans un trou d’eau pour faire gonfler le bois, je vis un serpent filer se mettre à l’eau
puis rester immobile sur le fond, apparemment sans aucune gêne, tout le temps que je restai sur place, soit un
peu plus d’un quart d’heure.
Peut-être n’avait-il pas encore totalement émergé de sa torpeur hivernale.
Il me
vint à l’esprit que, pour une raison semblable, l’homme demeurait en son actuelle condition, vile et
primitive ; mais que s’il pouvait sentir monter en lui l’influence de l’élan du printemps, il s’élèverait
nécessairement vers une vie plus haute et plus éthérée.
Notes : 1.
Oiseau qui appartient à la famille des passereaux – 2.
Allusion aux premiers vers de Richard III
de W.
Shakespeare.
Ce discours révèle la jalousie et l'ambition de Richard, alors que son frère, le roi
Édouard IV gouverne le pays avec bonheur.
Richard laissera par la suite son frère mourir et fera assassiner
de nombreux membres de sa famille qui viendront le hanter.
Cette pièce propose une réflexion sur la tyrannie
qui découle d’une frustration.
Henry David Thoreau, 1854 - Extrait du 1er chapitre « Économie » Traduit de
l’américain par Jacques Mailhos
[ Vers la fin de mars 1845, j’ai emprunté une hache et je suis descendu dans les bois près de l’étang de
Walden, non loin de l’endroit où j’avais prévu de construire une maison, puis j’ai entrepris de couper
quelques grands pins blancs, encore jeunes et droits comme des flèches, pour me procurer du bois de
construction.
Il est difficile de se lancer sans commencer par emprunter, mais peut-être est-ce le processus le
plus généreux qui soit, par lequel vous offrez à vos frères humains la possibilité de jouer un rôle dans votre
entreprise.
En me la confiant,....
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