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Analyse Linéaire Nuit Rhénane

Publié le 04/01/2024

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« Lecture linéaire 4 : « Nuit rhénane » Poème inaugural de la section « Rhénanes », cycle de 9 poèmes écrits en Rhénanie entre 1901 et 1902, période où il rencontre Annie Playden, une des deux femmes évoquées dans le recueil Alcools paru en 1913. Trois quatrains et un monostiche composés d’alexandrins : début d’un sonnet mais fin inédite. Titre  Nuit : obscurité et apparition de phénomènes mystérieux /moment de l’amour/ moment de l’inspiration poétique (cf. Baudelaire « Crépuscule du matin « ou les Nuits d’A.

de Musset)  rhénane : de Rhénanie, land allemand où Apollinaire a connu Annie Playden / région viticole/ région de légendes (cf.

les Nibelungen, la Loreley…) Pbtique : →en quoi ce poème exprime-t-il ces différents thèmes, s’il les exprime ? →Quelle expérience relate cette nuit rhénane ? Comment le poète évoque-t-il la création poétique ? En quoi ce poème illustre-t-il la modernité d’Apollinaire ? … Mouvements du texte : 1§ : L’ivresse, le chant du batelier ou l’inspiration poétique ; 2§ : la révolte ou le rejet du chant du batelier ; §3 : la résignation ou le poète vaincu par son inspiration ; §4 : la chute, fin du poème et de l’inspiration 1/ L’ivresse, le chant du batelier ou l’inspiration poétique Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme Écoutez la chanson lente d'un batelier1 Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes2 Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu'à leurs pieds Dét.

possessif qui traduit la présence du poète, en proie à une grande (« plein ») ivresse (personnification du vin avec « trembleur »+ comparaison avec la flamme qui vacille, dont le vin peut avoir la couleur et qui réchauffe comme le vin) ; le « verre » est aussi par homophonie le « vers » poétique, et le vin serait la métaphore de l’écriture qui « tremble » sur la feuille ou de l’inspiration (d’où la comparaison avec la flamme, l’élan du cœur ou ici l’élan créateur) foisonnante (« plein ») et hésitante, voire effrayante ( « trembleur »). Ordre à l’impératif présent adressé à ceux qui l’entourent ou au lecteur/ ordre d’entendre le poète ; allitération en « l » qui fait écho au Rhin, au glissement sur l’eau ; on comprend alors que le poète devient ce batelier (effet de mise en abyme) qui a vu ce que les autres ne voient pas et qui le chante (idée du poète voyant) ; Un chant mystérieux qui met en scène une légende germanique : les sept ondines à l’aspect inquiétant (cheveux verts et longs), dans un cadre nocturne propice aux phénomènes mystérieux ( sous la lune ») ; la longueur des cheveux évoque le pouvoir de séduction fatale de ces nymphes ; allitération en « l » et « r » du dernier vers : l’eau et la souffrance, évoquée aussi par «tordre », se mélangent.→ l’inspiration fait souffrir le poète ? D’ailleurs le mot « pied » rappelle la syllabe en poésie ; c’est donc le travail de la forme qui torture le poète. 2/ Le rejet du chant Debout chantez plus haut en dansant une ronde Que je n'entende plus le chant du batelier Et mettez près de moi toutes les filles blondes Au regard immobile aux nattes repliées 1 Deux ordres qui contredisent le précédent et accélèrent le rythme du poème ; appel au chant (noter l’assonance en « en ») de ses compagnons de boisson qui doit recouvrir le sien (prop.sub .circ.

de but à la forme négative du vers 6) et à la danse traditionnelle (la ronde). Nouvel ordre pour faire venir à lui des femmes qui s’opposent aux ondines : « toute » (≠ sept) ; ce sont de filles (+ rassurantes donc), blondes ; leur regard est immobile (≠ tordre + longueur qui suggère le mouvement) et leurs nattes sont repliées ( ≠longs jusqu’à leur pied ») batelier : pilote de bateau sur un fleuve. sept femmes : Ondines qui, dans la mythologie germanique, sont les sept divinités vivant au fond des fleuves dans un palais de cristal.

La légende veut qu’elles y attirent les marins afin de les garder prisonniers. 2 → effrayé par la légende ou par son inspiration, le poète en appelle à une présence rassurante et réelle (celles des jeunes allemandes qui l’entourent ?), et à une forme de tradition (du chant et de la ronde). 3/ La résignation et la victoire du chant ou de la poésie nouvelle Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent Tout l'or des nuits3 tombe en tremblant s'y refléter La voix chante toujours à en râle-mourir4 Ces fées aux cheveux verts qui incantent5 l'été L’ivresse a gagné le poète : répétition du « Rhin » qui montre à la fois l’ivresse et l’élan poétique, double personnification (Rhin et vignes) car le paysage s’anime sous le regard de l’homme ivre et le langage poétique retrouve sa liberté ; après la strophe 2, le mouvement revient plus fort ; allitération en « r » et assonance en « i », c’est aussi le retour de la musicalité. «tout l’or des nuits » : métaphore pour désigner les étoiles qui se reflètent dans l’eau qui rappelle l’opéra de Wagner ; métaphore pour désigner la richesse de son inspiration (« tout », déterminant indéfini, rappelle « plein » du vers 1) qui tombe sur la feuille, d’où la reprise de «.... »

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