analyse linéaire Les Caractères V, 9 (portrait d'Arrias)

« Lecture linéaire : Les Caractères, V, 9 Intro : Les Caractères consiste essentiellement en une série de fragments à valeur morale, ayant pour ambition de tendre aux courtisans un miroir susceptible de leur faire prendre conscience de leurs travers.

Cette œuvre qui fait partie du mvt classicisme a été publié en 1687 par Jean de La Bruyère (écrivain moraliste) càd un homme qui raisonne à partir des critères moraux.

Le portrait d’Arrias issu de la 5eme section de l’ouvrage « De la société et de la Conversation » ressemble à un apologue (court récit apportant une morale, même si elle n’est pas explicite) très satirique qui décrit un courtisan du XVIIème s.

Arrias incarne ainsi la pose, la vanité et l’artifice, trois traits qui contreviennent au modèle classique de l’honnête homme. ---Lecture--Structure: Le fragment prend la forme d’une saynète (courte pièce comique) fondée sur une chute dépourvue de morale explicite.

Après un portrait moral (éthopée) => l1 à 2, La Bruyère procède à un portrait en actes et en paroles=> l2-9.

Il finit par une chute qui ridiculise le personnage. Problématique : En quoi Arrias peut-il être pensé comme le contre-modèle de la figure de l’honnête homme ? 1er mvt L1 : hyperbole + asyndète (pas de mots de liaison, segment de phrases juxtaposés) => confère au lecteur grde importance car c’est à lui de faire les liens ; fondée sur l’inversion de l’illusion et de la vérité (parallélisme + paronomase « a tout lu, a tout vu »=> ironie + présent de l’indicatif prend dimension vérité générale Arrias représente donc un caractère, La Bruyère place donc d’emblée son personnage dans le registre satirique ce qui l’inscrit ds la démesure et l’excès, des vices opposés à l’idéal classique (l’honnête homme ne doit être ni pédant, ni inculte, mais posséder un savoir de bon ton) « , » sous-entend un « [du moins] il veut le persuader ainsi »=> suggère son caractère inculte + verbe vouloir utilisé => distance critique, LB marque différence entre vouloir et être + isotopie de l’apparence « persuader, donner pour tel, mentir, paraitre »=> Arrias est vaniteux « c’est un homme universel »=>hyperbole ironique car montre sa fierté d’être pédant et se confond avec Dieu donc LB dénonce la démesure. « il se donne pour tel » => encore distance critique « : »=> implique conséquences mais ici paradoxe car il préfère mentir que de se taire car le silence est assimilé à la bêtise ds ce milieu mondain Ainsi, avt mm que le perso ne soit mis en action, ns sommes avertis et devenons complices du moraliste, aux dépend du tour qu’il va jouer à son perso. 2eme mvt La multiplication du « il » parmi un seul « on » montre que LB se moque de sa soi-disant grandeur, Arrias se place dc ds la comédie sociale – entendue comme observance de règles morales telles que la bienséance – pour porter jusqu’à l’absurde le topos du theatrum mundi : Arrias sature la cour de toute son être-paraître, au point de se substituer aux autres figures, d’incarner leurs rôles ; il n’imite pas, mais s’empare la place des Grands, devenant l’acteur, le spectateur et le metteur en scène de cette dramaturgie. L2 :« table d’un grand »=> décor imposant, activité socialement valorisée, la table est un lieu codifié, où il convient de se comporter en honnête homme or Arrias manque ts ces devoirs puisqu’il saute sur l’occasion pour confisquer la parole, de manière brutale, sans savoir-vivre : il « prend » il « ôte » cette parole à d’autres qui « savent »=> vanité et le désir de saturer l’espace de la parole (pas honnête homme) L3-l5 => structure asyndétique avec groupes syntaxiques de plus en plus longs => dénoncent à la fois interruption être-paraitre et une fatuité (satisfaction de soi-même) poussée jusqu’à la bouffonnerie et l’absence de bienséance (« jusqu’à éclater »l5) + LB montre la diversité de ses soi-disant connaissances. Arrias semble être une réminiscence du miles gloriosus de la comédie latine (qui s’attribue des exploits et des fonctions qui n’ont jamais été les siennes) l3-4 :« comme s’il en était originaire »=>invraisemblance (improbabilité) domine dans un discours qui prend le parti pour la raison. « Récite »=> dénonce la dimension artificielle du savoir universel dont Arrias se donne comme l’incarnation, se met en scène + « historiettes » LB le montre inventif, habile conteur mais gâté par manque de courtoisie car « il.... »