Analyse linéaire entièrement rédigé - Malade Imaginaire (Troisième intermède)
Publié le 29/05/2024
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Lecture linéaire n°8 : La malade imaginaire, Extrait du troisième intermède.
Introduction
Dans ses comédies, Molière applique le principe du « castigat ridendo mores »( châtier les
mœurs par le rire).
On comprend que le rôle de la comédie est de corriger les hommes tout en
les divertissant.
Dans Le Malade imaginaire, son ultime comédie qui date de 1673, le
dramaturge prend plaisir à mettre en scène un véritable spectacle.
Il s’agit d’une comédieballet dont la spécificité est d’allier le chant, la danse et le théâtre pour réjouir tous les sens
artistiques de Louis XIV mais aussi du public en général (comme il l’a déjà fait auparavant
dans Le Bourgeois gentilhomme par exemple).
Le diverstissement est aussi l’occasion de faire
passer une critique avec légèreté et plaisir.
Le troisième intermède vient clôturer la pièce dans
une atmosphère très festive : il s’agit d’une cérémonie burlesque au cours de laquelle un
homme est fait médecin.
Dans cette mise en abyme, Argan se prête au spectacle et joue le rôle
central du futur médecin.
On verra comment cet intermède donne l’occasion de faire la satire des médecins et de leurs
pratiques.
Dans un premier temps, on assiste à l’examen auquel est soumis le bachelier puis au serment
qu’il prête devant la faculté de médecine.
____________________________
La première partie de ce texte traite de l’examen du futur médecin.
Dès le début de cet extrait, on remarque l’utilisation du latin de cuisine qui est réalité une
quatrième question posée au bachelier, c’est à dire au futur médecin.
L’interrogation du
bachelier est faite en latin.
Il s’agit d’un latin de cuisine qui révèle le caractère pédant des
médecins qui aiment s’exprimer dans un langage savant et inaccessible.
Cependant, les
approximations de langage révèlent aussi le caractère superficiel de leur savoir.
Par exemple,
le mot “maladias” est créé par Argan car en réalité maladie en latin se dit “morbus”.
De plus, on remarque également l’utilisation de majuscule qui révèle la fierté associée au titre
de médecin “Doctus Bachelierus”.
L’hyperbole “Doctus Bachelierus dixit maravillas” quant à
elle souligne la grandeur prétendue de son savoir.
Ensuite, on repère la conjonction de coordination “mais”.
Or, cette conjonction en français
contraste avec le reste du texte en latin.
Par ailleurs, l’utilisation de titres hyperboliques
relevant du pléonasme “Dominium praesidem” signifiant seigneur président souligne l’art de
la rhétorique employé par les médecins.
Cela donne l’illusion d’une argumentation construite
mais creuse en réalité.
Le superlatif “doctissimam Facultatem” signifiant “la plus savante
faculté” prouvent l’autosuffisance du corps médical qui aime étaler ses titres.
Cependant, la citation “si non ennuyo” à recours au néologisme.
En effet, cette citation est
calquée sur le français ce qui créé un paradoxe car le néologisme révèle le savoir très limité
du docteur qui interroge puisque lui-même ne connait pas le latin.
On retrouve également le recours au néologisme dans le mot “hiero” quelques lignes
suivantes et cela souligne aussi le savoir très approximatif du docteur qui interroge.
En plus de cela, la métaphore “tombavit in meas manus” qui signfie “tomber entre mes
mains”' laisse penser que le docteur est une sorte de prédateur et que c’est un hasard
malheureux qui conduit le patient entre ses mains.
Comme précédemment, le savoir approximatif du docteur va encore être pointé au travers du
polyptote “grandam, grandum, granda”.
De même, le néologisme va encore être utilisé
“malum au costé” et est d’ailleurs accompagné d’une périphrase “au costé”.
Tous ces
éléments vont renforcer le caractère simpliste/approximatif et très flou de la consultation.
La phrase interrogative à la ligne suivante indique que le quatrième docteur se livre ici à une
évaluation du savoir du bachelier.
Ce à quoi va répondre le bachelier “Clysterium donare, postea seignare, ensuitta purgare”.
Dans sa réponse, on peut repérer premièrement un parallélisme de construction avec trois
verbes à l’infinitif “donare, seignare, purgare” qui sonne comme une sorte de formule
magique ce qui enlève le caractère sérieux et rationnel du traitement.
Deuxièmement, on a
également le retour du néologisme “ensuitta” qui est un lien logique calqué sur le français.
Le
lien logique prouve le caractère rhétorique et creux du discours du bachelier.
A la suite de cette réponse, c’est cette fois le cinquième docteur qui se met à....
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