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Analyse linéaire de l'extrait du chapitre 17 de GARGANTUA de "Quelques jours après qu'il se furent rafraîchis" à "C'est à dire fier d'en parler"

Publié le 11/05/2023

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« 103 Analyse linéaire de l'extrait du chapitre 17 de GARGANTUA de "Quelques jours après qu'il se furent rafraîchis" à "C'est à dire fier d'en parler" Introduction Rabelais est un auteur humaniste du 16ème siècle, moine puis médecin réputé, il a effectué de nombreux déplacements et plusieurs séjours en Italie.

C'est un érudit passionné de culture antique. Il est connu notamment pour Pantagruel (1532) et Gargantua (1534), des œuvres comiques et satiriques relatant les aventures d'une famille de géants et leurs amis. Mais derrière l'exubérance et le rire de ces œuvres se cache une réflexion humaniste sur l'homme. Gargantua narre l'histoire du personnage éponyme, le jeune fils du géant Pantagruel. L'auteur affirme dès le prologue le double objectif de son roman : divertir le lecteur mais lui permettre également d'accéder au sens philosophique, la « substantifique moelle » de l'œuvre. Dans l'extrait soumis à notre étude, tiré du chapitre 17, après l'échec de l'éducation menée par ses précepteurs sophistes, Gargantua part avec un nouveau précepteur, Ponocrates, qui représente les idéaux humanistes de Rabelais.

Mais, arrivé à Paris, Gargantua est confronté à un véritable harcèlement de la part des habitants de Paris, décrit dans l'extrait soumis à notre étude.

Il se réfugie alors sur les tours de NotreDame. En quoi Rabelais livre-t-il dans ce chapitre 17 une satire de ses contemporains parisiens ? Dans un premier temps, du début du chapitre XVII à « prêcheur de l'Évangile », Rabelais souligne la bêtise des habitants de Paris. Dans un deuxième temps, de «et tant importunément ils le poursuivaient » à « dames du dit-lieu », l'auteur propose une explication comique au nom de la ville de Paris. Enfin, dans un troisième temps, de « Et par autant que cette nouvelle imposition » jusqu'à la fin de l'extrait, Rabelais conclut par un portrait satirique des parisiens. 1er mouvement : La bêtise des habitants de Paris Le début du texte nous situe dans le temps, et dans l’espace : « quelques jours après… il visita la ville ».

Le géant est vu de tous les habitants, qui sont en « admiration ».

On pourrait relever une forme oxymorique, car lorsque l’on voit un géant, la peur est le premier sentiment qui nous vient à l’esprit.

On pourrait penser que les personnes en admiration ne se rendent pas compte de quel risque pourrait représenter Gargantua ou supposer que c’est sa taille qui suscite cette admiration. La suite nous confirme que les habitants de la ville de Paris ne sont pas conscients de la présence du géant, et Rabelais nous propose une explication satirique, en effet, les qualifie de « sots », « badauds » et « inepte de nature ».

Le choix de ces trois adjectifs péjoratifs est renforcé par l’adverbe d’intensité « tant ». Il brosse donc un portrait dévalorisant des habitants, leur étonnement est donc dû à leur bêtise. Mathyas Fila 103 L’auteur les compare ensuite, à l’aide d’une métaphore à des rapaces appelés « bateleurs ».

L’auteur continue sur les métaphores et les comparaisons en faisant une énumération, tout cela pour décrire l’ignorance et l’aveuglement de ces personnes. Rabelais va ainsi plus loin en montrant que les parisiens accordent plus de crédit à « un bateleur, un porteur de rogatons, un mulet avec ses sonnettes, un vielleux » qu'à « un bon prêcheur de l’Évangile ». L'assonance en « eur » dans l'énumération « un bateleur, un porteur de rogatons, un mulet avec ses sonnettes, un vielleux » montre le brouhaha des jeux auxquels s'adonne les parisiens. L’expression est utilisée affirme aussi que les Parisiens se regroupent devant les choses les moins intéressantes.

Ce qui laisserait entendre que l’auteur ne considère pas la présence du géant comme une chose foncièrement intéressante. Le comparatif de supériorité (plus...que) décrie le peuple pour son mauvais goût, son ignorance, sa crédulité, et son absence de foi. 2ème mouvement : explication comique au nom de la ville de Paris. L’adverbe « importunément » nous révèle l’agacement du géant et fait ressortir l’insistance du public qui va jusqu’à le poursuivre. Les Parisiens semblent dépourvus de bienséance : ils importunent Gargantua qui est « contraint de se reposer sur les tours de l'église Notre-Dame ». L'image est comique.

En effet, l'ascension qui devrait coûter des efforts à n'importe qui, est au contraire source de tranquillité pour Gargantua qui fuit la foule. Il s’arrête à l’église notre dame, bâtiment aussi grand que lui, afin de constater le nombre personnes autour de lui. Il décide alors de s’adresser indirectement à elles, mais surtout à lui-même. L'insertion du discours direct fonctionne comme un soliloque.

Cela nous renvoie à l’image d’un géant plutôt solitaire, qui ne parle qu’à sa propre personne. Il réfléchit à ce que peuvent bien lui vouloir tous ces gens.

Il commence par les comparer, par une métaphore, de « maroufles » qui est une colle tenace. Le mépris du géant se traduit donc par l’insulte « ces maroufles ». Il se met cependant de leur côté, et en vient à la conclusion, qu’il doit payer sa place parmi eux. Il explique donc l'étonnement de cette foule par un impôt qu'il n'aurait pas payé : « que je leur paye ici ma bienvenue », « mon droit d'entrée ». Mais Gargantua précise que sa récompense sera « par ris ». Le géant fait un jeu de mot en fin de phrase, représentant le nom de la ville : « par ris » (ce qui désigne.... »

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