Analyse linéaire Cyrano - Scène du balcon
Publié le 26/02/2024
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Cyrano de Bergerac, E.
Rostand, Acte III, scène 7 (la scène en vidéo, c’est par là)
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ROXANE, entrouvrant sa fenêtre.
Qui donc m'appelle ?
CHRISTIAN Moi.
ROXANE Qui, moi ?
CHRISTIAN Christian.
ROXANE, avec dédain.
C'est vous ?
CHRISTIAN Je voudrais vous parler.
CYRANO, sous le balcon, à Christian.
Bien.
Bien.
Presque à voix basse.
ROXANE Non ! Vous parlez trop mal.
Allez-vous-en !
CHRISTIAN De grâce !
ROXANE Non ! Vous ne m'aimez plus !
CHRISTIAN, à qui Cyrano souffle ses mots.
M'accuser, - justes dieux ! De n'aimez plus...
quand...
j'aime plus !
ROXANE, qui allait refermer sa fenêtre, s'arrêtant.
Tiens, mais c'est mieux !
CHRISTIAN, même jeu.
L'amour grandit bercé dans mon âme inquiète...
Que ce...
cruel marmot prit pour...
barcelonnette !
ROXANE, s'avançant sur le balcon.
C'est mieux ! - Mais, puisqu'il est cruel, vous fûtes sot
De ne pas, cet amour, l'étouffer au berceau !
CHRISTIAN, même jeu.
Aussi l'ai-je tenté, mais...
tentative nulle :
Ce...
nouveau-né, Madame, est un petit...
Hercule.
ROXANE C'est mieux !
CHRISTIAN, même jeu.
De sorte qu'il...
strangula comme rien...
Les deux serpents...
Orgueil et...
Doute.
ROXANE, s'accoudant au balcon.
Ah ! c'est très bien.
- Mais pourquoi parlez-vous de façon peu hâtive ?
Auriez-vous donc la goutte à l'imaginative ?
CYRANO, tirant Christian sous le balcon, et se glissant à sa place.
Chut ! Cela devient trop difficile ! ...
ROXANE
Aujourd'hui...
Vos mots sont hésitants.
Pourquoi ?
CYRANO, parlant à mi-voix, comme Christian.
C'est qu'il fait nuit,
Dans cette ombre, à tâtons, ils cherchent votre oreille.
ROXANE
Les miens n'éprouvent pas difficulté pareille.
CYRANO
Ils trouvent tout de suite ? oh ! cela va de soi,
Puisque c'est dans mon cœur, eux, que je les reçois ;
Or, moi, j'ai le cœur grand, vous, l'oreille petite.
D'ailleurs vos mots à vous, descendent : ils vont plus vite.
Les miens montent, Madame : il leur faut plus de temps !
ROXANE Mais ils montent bien mieux depuis quelques instants.
CYRANO De cette gymnastique, ils ont pris l'habitude !
ROXANE Je vous parle, en effet, d'une vraie altitude !
CYRANO
Certes, et vous me tueriez si de cette hauteur
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Vous me laissiez tomber un mot dur sur le cœur !
ROXANE, avec un mouvement.
Je descends !
CYRANO, vivement.
Non !
ROXANE, lui montrant le banc qui est sous le balcon.
Grimpez sur le banc, alors, vite !
CYRANO, reculant avec effroi dans la nuit.
Non !
ROXANE Comment...
non ?
CYRANO, que l'émotion gagne de plus en plus.
Laissez un peu que l'on profite...
De cette occasion qui s'offre...
de pouvoir
Se parler doucement, sans se voir.
ROXANE Sans se voir ?
CYRANO
Mais oui, c'est adorable.
On se devine à peine.
Vous voyez la noirceur d'un long manteau qui traîne,
J'aperçois la blancheur d'une robe d'été :
Moi je ne suis qu'une ombre, et vous qu'une clarté !
Vous ignorez pour moi ce que sont ces minutes !
Si quelquefois je fus éloquent...
ROXANE Vous le fûtes !
CYRANO
Mon langage jamais jusqu'ici n'est sorti
De mon vrai cœur...
ROXANE Pourquoi ?
CYRANO
Parce que...
jusqu'ici
Je parlais à travers...
Christian aime Roxane →....
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