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Analyse linéaire Cyrano - Scène du balcon

Publié le 26/02/2024

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« Cyrano de Bergerac, E.

Rostand, Acte III, scène 7 (la scène en vidéo, c’est par là) 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 ROXANE, entrouvrant sa fenêtre.

Qui donc m'appelle ? CHRISTIAN Moi. ROXANE Qui, moi ? CHRISTIAN Christian. ROXANE, avec dédain.

C'est vous ? CHRISTIAN Je voudrais vous parler. CYRANO, sous le balcon, à Christian.

Bien.

Bien.

Presque à voix basse. ROXANE Non ! Vous parlez trop mal.

Allez-vous-en ! CHRISTIAN De grâce ! ROXANE Non ! Vous ne m'aimez plus ! CHRISTIAN, à qui Cyrano souffle ses mots. M'accuser, - justes dieux ! De n'aimez plus...

quand...

j'aime plus ! ROXANE, qui allait refermer sa fenêtre, s'arrêtant.

Tiens, mais c'est mieux ! CHRISTIAN, même jeu. L'amour grandit bercé dans mon âme inquiète... Que ce...

cruel marmot prit pour...

barcelonnette ! ROXANE, s'avançant sur le balcon. C'est mieux ! - Mais, puisqu'il est cruel, vous fûtes sot De ne pas, cet amour, l'étouffer au berceau ! CHRISTIAN, même jeu. Aussi l'ai-je tenté, mais...

tentative nulle : Ce...

nouveau-né, Madame, est un petit...

Hercule. ROXANE C'est mieux ! CHRISTIAN, même jeu. De sorte qu'il...

strangula comme rien... Les deux serpents...

Orgueil et...

Doute. ROXANE, s'accoudant au balcon.

Ah ! c'est très bien. - Mais pourquoi parlez-vous de façon peu hâtive ? Auriez-vous donc la goutte à l'imaginative ? CYRANO, tirant Christian sous le balcon, et se glissant à sa place. Chut ! Cela devient trop difficile ! ... ROXANE Aujourd'hui... Vos mots sont hésitants.

Pourquoi ? CYRANO, parlant à mi-voix, comme Christian. C'est qu'il fait nuit, Dans cette ombre, à tâtons, ils cherchent votre oreille. ROXANE Les miens n'éprouvent pas difficulté pareille. CYRANO Ils trouvent tout de suite ? oh ! cela va de soi, Puisque c'est dans mon cœur, eux, que je les reçois ; Or, moi, j'ai le cœur grand, vous, l'oreille petite. D'ailleurs vos mots à vous, descendent : ils vont plus vite. Les miens montent, Madame : il leur faut plus de temps ! ROXANE Mais ils montent bien mieux depuis quelques instants. CYRANO De cette gymnastique, ils ont pris l'habitude ! ROXANE Je vous parle, en effet, d'une vraie altitude ! CYRANO Certes, et vous me tueriez si de cette hauteur 55 60 65 70 75 Vous me laissiez tomber un mot dur sur le cœur ! ROXANE, avec un mouvement.

Je descends ! CYRANO, vivement.

Non ! ROXANE, lui montrant le banc qui est sous le balcon.

Grimpez sur le banc, alors, vite ! CYRANO, reculant avec effroi dans la nuit.

Non ! ROXANE Comment...

non ? CYRANO, que l'émotion gagne de plus en plus. Laissez un peu que l'on profite... De cette occasion qui s'offre...

de pouvoir Se parler doucement, sans se voir. ROXANE Sans se voir ? CYRANO Mais oui, c'est adorable.

On se devine à peine. Vous voyez la noirceur d'un long manteau qui traîne, J'aperçois la blancheur d'une robe d'été : Moi je ne suis qu'une ombre, et vous qu'une clarté ! Vous ignorez pour moi ce que sont ces minutes ! Si quelquefois je fus éloquent... ROXANE Vous le fûtes ! CYRANO Mon langage jamais jusqu'ici n'est sorti De mon vrai cœur... ROXANE Pourquoi ? CYRANO Parce que...

jusqu'ici Je parlais à travers... Christian aime Roxane →.... »

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