Analyse linéaire contemplations
Publié le 16/03/2022
Extrait du document
«
Victor Hugo, “A Villequier”, Les contemplations, 1847
Ce poème est extrait du livre IV (Pauca meae) du recueil de poèmes Les
Contemplations.
Dans ce livre, Victor Hugo dédie 17 poèmes à sa fille disparue,
Léopoldine, morte noyée dans la Seine à Villequier le 4 septembre 1843.
Par le biais
de ces poèmes, il aborde les thèmes de l’enfance, notamment des enfants dont il
parle en termes toujours élogieux ainsi que de la mort, du deuil, de la douleur liée à
celui-ci et la peine provoquée par la remémoration des souvenirs du passé.
Dans
cet extrait du 15ème poème que nous allons commenter, le poète s’approprie ces
thèmes en leur donnant une dimension émotionnelle forte grâce à son expérience
personnelle vécue : le décès de sa fille.
Nous étudierons les étapes du deuil de
l’auteur : la perte et le souvenir de la mort de sa fille, la soumission au destin et à
Dieu malgré une douleur qui reste insurmontable puis sa vision de l’enfant.
L’ouverture du poème (v.140 à 147) est une entrée sur l’étape précédant
le deuil : la perte subite.
Tout d’abord l’entrée se fait brutalement avec l’interjection « Hélas », exprimant la
peine et la douleur suivie de l’hypallage « un œil d’envie » marquant la nostalgie
provoquée par la mort de Léopoldine.
L’auteur veut retourner au passé heureux où
elle était encore vivante comme il l’a fait dans le poème IX « O souvenirs ».
En
digne auteur romantique, Victor Hugo utilise le lyrisme avec le pronom personnel
de la première personne du singulier « je » v.(142) pour parler de ces sentiments.
Puis par le biais de la métaphore « Où je l’ai vue ouvrir son aile et s’envoler », il
compare sa fille à un oiseau s’envolant vers les cieux signifiant sa mort et un départ
supposément paisible.
Ensuite, Victor Hugo revit l’instant où il réalise que sa fille est morte et ce souvenir
s’impose à sa conscience pour ne plus la quitter comme le montre le complément
circonstanciel de temps « jusqu’à ce que je meure ».
Cet instant est suivi d’une
confusion intense exprimée par la modalité exclamative du vers 147 « Quoi donc je
ne l’ai plus ! ».
Cette confusion est opposée à l’image du départ supposément
paisible d’un oiseau s’envolant vers les cieux au vers 143.
Du vers 148 au vers 155, il passe à l’étape suivante du deuil, la soumission
et une acceptation difficile
La répétition de « Ne vous irritez pas » (v.148 et 153) induit dans le premier vers
une soumission à Dieu auquel il s’adresse qu’il implore de tolérer son chagrin,
faiblesse humaine.
Cependant sa souffrance est toujours présente et même
immuable comme le montre l’utilisation du superlatif « la plus » v.150 ainsi que la
négation « n’est pas résigné », vers 151.
Dans la seconde utilisation de « Ne vous irritez pas !», Victor Hugo s’adresse cette
fois ci à tous les hommes par le biais du pronom « nous » v.154, dont il exprime la
douleur.
Cela nous renvoie à la préface du recueil dans laquelle il affirme « (…)
quand je vous parle de moi, je vous parle de vous ».
Ils les exhortent à ne pas se
mettre en colère contre Dieu avec la modalité exclamative.
Vers 156 à fin : l’enfant à travers le regard du poète.
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