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Analyse linéaire Colette, SIDO, Sido et le merle

Publié le 21/06/2023

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« En 1930, l’écrivaine française Gabrielle-Sidonie Colette publie un recueil de souvenirs d’enfance qu’elle intitule Sido, du surnom de sa mère Sidonie.

Cette œuvre a été écrite dans les années 1920 en France, une période marquée par des changements sociaux, culturels et artistiques importants. Colette y raconte avec humour, poésie et lyrisme, des épisodes de son enfance heureuse qu’elle a passée dans un petit village en Bourgogne.

Elle évoque son amour pour la nature, sa famille, et son rapport, admiratif et fasciné, à sa mère. Le premier chapitre, “Sido”, est consacré à sa mère et donne le titre à l’ensemble du roman.

Il et nous présente un portrait de la mère de Colette et quelques traits de sa personnalité. Dans cet extrait, Colette se souvient avec amusement du jour où elle a trouvé sa mère en pleine contradiction avec elle-même lorsqu’il s’agissait de protéger les cerises de l’appétit des merles. Nous étudierons dans un premier mouvement, de “Je la chante” à “commun des mortels”, un trait de personnalité de la mère : sa “clarté instinctive”. Nous analyserons ensuite, de “Je l’ai vue suspendre” à “Ah ! oui, les cerises…”, l’anecdote et le dialogue qui illustre la personnalité de Sido. Puis, de “Dans ses yeux” à “C’est vrai, les cerises...” nous mettrons en évidence la façon dont Colette analyse le comportement de sa mère, sur le moment, et avec le recul. Enfin, nous verrons comment, de “Le merle était parti” à “gibus vide.”, Colette finit l’anecdote en montrant que la mère a privilégié la nature aux façons de faire de tout le monde. Nous chercherons alors à comprendre comment la relation entre Sido et le merle révèle la double personnalité de la mère ainsi que la transmission de son amour pour la nature à sa fille Colette. Dès la première phrase du passage, Colette évoque sa mère.

Elle affirme : “Je la chante", puis “je célèbre” : On a ici un texte qui va nous parler de la mère en la célébrant.

Colette montre son attention, elle veut parler de sa mère et montrer tout ce qu’elle était et tout ce qu’elle lui a apporté.

Il y a donc célébration : nous allons voir une présentation élogieuse et lyrique, qui va virer à la prose poétique : Colette va exprimer des sentiments d’admiration vis-à-vis de sa mère. La virgule qui sépare, “Je la chante” de “de mon mieux.” change le sens et nous montre que Colette a peur de ne pas avoir assez de moyens poétiques ou d’écriture pour la célébrer, sa mère est un sujet qui l’impressionne. Colette va souligner une qualité de sa mère : sa “clarté originelle” : une sorte de compréhension instinctive.

Sa mère avait de manière innée une clairvoyance pour voir les choses importantes.

Donc une sorte d’intelligence, de compréhension et de vision instinctive de la beauté du monde dans ses spectacles les plus familiers.

Sa mère voit la beauté du monde dans les choses qui sont dans l’environnement, des choses qu’en général, on ne voit pas. Cette “clarté originelle” est opposée aux “petites lumières péniblement allumées au contact de ce qu’elle nommait “le commun des mortels”.” Sido avait des idées, puis les refoulait pour suivre sa “clarté originelle”, la façon dont elle voyait les choses, qu’elle trouvait toujours mieux. Sido identifie ses voisins, ici, “l’Ouest”, par rapport au points cardinaux.

Pour elle, son jardin est le centre du monde, elle est la reine du jardin. Ce voisin “ne manquait pas de déguiser ses cerisiers en vieux chemineaux” et de “coiffer ses groseillers de gibus poilus.” On comprend par cette présentation amusée, qui apporte une tonalité comique au récit, qu’il cherche à effrayer les oiseaux pour protéger les cerises. Colette voit sa mère “sous l’arbre, passionnément immobile, la tête à la rencontre du ciel”, la mère se relie, en se plaçant sous l’arbre, au ciel, au cosmos.

Elle est en osmose avec la nature et le monde.

La position qu’elle choisit : la tête orientée vers le ciel, montre sa dimension cosmique, précisée par “d’où elle bannissait toutes les religions” : elle ne cherche pas Dieu dans le ciel, mais la nature. Dans le dialogue suivant, le parallélisme de construction entre “Mais maman, l’épouvantail...” et “Mais maman, les cerises ! ...” renforce l’incompréhension exprimée par la petite fille, l’étonnement, la surprise.

Elle ne s’attendait pas à une telle réaction de la part de sa mère vu que qu'elle trouvait que mettre un épouvantail dans le jardin pour protéger les cerises était une bonne idée. Il y a quand même une différence entre ces deux phrases qui sont pourtant symétriques : le point d’exclamation en plus sur la deuxième.

Il met en évidence une incompréhension croissante face aux réponses de la mère et insiste sur le fait que Colette ne s’attendait pas à ça. On voit dans ce dialogue que la mère est en admiration devant ce qu’elle voit : un simple merle qui mange des cerises.

On a donc un vocabulaire qui exprime son émerveillement devant ce spectacle de la nature très simple, sur lequel personne ne s’arrêterait, mais dans lequel, elle, voit la beauté. L’expression l’émerveillement de la mère est marqué par l’interjection “Chut” puis l’impératif “regarde...” qui imposent un climat de calme et un silence propice à la contemplation. On voit également l’émerveillement à la phrase exclamative “Qu’il est beau ! ...” avec l’appréciation valorisante de l’adjectif “beau” se rapportant au spectacle du merle qui mange la cerise.

Les points de suspension continuent d’exprimer cet émerveillement Puis l’éloge du comportement du merle est exprimé par “comme il se sert de sa patte” puis “les mouvements de sa tête”, ainsi que par la ponctuation expressive avec les points de suspension et les points d’interrogation qui n’en sont pas réellement. Le fait qu’elle regarde et qu’elle admire est également marqué grâce au déterminant démonstratif : “cette arrogance”, puis “ce tour de bec”. Toute l’admiration de la mère réside dans la négation restrictive “il n’attrape que les plus mûres”. Ensuite, la répétition des “tu vois” avec “tu vois comme il se sert de sa patte ?” et “tu vois les mouvements de sa tête ?”, puis la variante “remarque” expriment une véritable transmission. Sido veut transmettre à sa fille la manière dont elle voit les choses, elle veut.... »

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