Analyse Linéaire Anthony d'Alexandre Dumas
Publié le 12/05/2024
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“Oh oui ! cette mort […] tes bras…” :
○ allitération en [t] (son = rythme saccadé t, t, t,) : peut rappeler le tic tac d’une horloge (notion du
temps et donc de l’éternité de la mort ?)
○ interjection qui introduit la tirade d’Adèle = exclamation ! avec “Oh oui !
○ ”éternité dans tes bras” = évoque l’infini de la mort, hyperbole avec “éternité”
○ points de suspension = comme si elle n’a pas fini son idée (comme si elle voulait que cela se
réalise), ralentit ses propos mais qui reprennent directement avec les exclamations
“Oh !” :
○ 2ème interjection avec exclamation 9
○ répétition pour appuyer/donner de l’importance à ses propos
○ utilisation des “Oh oui !” et “Oh !” montrent comme si Adèle était enthousiaste et heureuse de
mourir
“ça serait le ciel si ma mémoire pouvait mourir avec moi” :
○ antithèse entre "le ciel" (symbole traditionnel de paix et de bonheur) et la notion de mémoire
qui persiste après la mort
○ référence au paradis (ciel = hauteur = paradis) donc au bonheur
○ condition avec si, donc utilisation du conditionnel et donc cette phrase exprime un souhait
énoncé par Adèle
○ paradoxe de cette phrase : une mémoire ne peut pas mourir
○ second paradoxe : le ciel est généralement associé à quelque chose de positif, mais l'idée que
le ciel dépend de la mort de la mémoire suggère une complexité et une dualité d'émotions.
○ petite allitération en [m] (son) : produit une sorte de mélodie douce, évoquant peut-être la
notion de calme ou de quiétude qu’a Adèle envers la mort de sa mémoire
“Mais, comprends-tu, Antony ?…” :
○ adversatif qui marque un changement de ton et de registre : le “mais” coupe le fil de ses
pensées (comme si Adèle voulait être sûr qu’Antony l’écoute et la comprend)
○ apostrophe qui interpelle Antony directement
○ question rhétorique qui exprime le doute et l’angoisse d’Adèle
○ points de suspension qui indiquent une hésitation ou une interruption
“cette mémoire, elle restera vivante aux cœurs de tous ceux qui nous ont connus…” :
○ l'absence de majuscule montre qu’Adèle reprend le fil de ses idées
○ reprise anaphorique du mot “mémoire” qui souligne son importance (répétition du sujet : rend
la phrase un peu lourde, montre l’importance de ses propos)
○ antithèse entre “mémoire” et “vivante” qui crée un contraste
○ personnification de la mémoire (avec le mot “vivante”, or une mémoire n’a pas de vie et donc
n’a pas de mort : rajoute une couche sur le paradoxe évoqué plus haut) qui la rend plus
menaçante
○ opposition entre “nous” (renvoie au couple d’amants donc à Adèle et Antony) et “tous” (renvoie
à la société en générale)
“on demandera compte à ma fille de ma vie et de ma mort…” :
○ la fille sera appelée à rendre compte, personnifiant ainsi la vie et la mort (comme si elles
étaient des personnes vivantes capables de demander des comptes)
○ pronom indéfini “on” qui désigne la collectivité anonyme et hostile (renvoie au “tous” énoncé
juste avant)
○ expression “demander compte” : évoque jugement moral ou religieux (extrait de la Bible :
“Chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui”)
○ parallélisme entre “ma vie” et “ma mort” qui montre que Adèle se sent coupable de ses actes (il
s’agit aussi d’une antithèse entre “vie” et “mort”)
“On lui dira : Ta mère… elle a cru qu’un nom taché se lavait avec du sang… enfant, ta mère s’est
trompée, son nom est à jamais déshonoré, flétri ! et toi, toi… tu portes le nom de ta mère…” :
○ “On lui dira” : utilisation de la narration dans la tirade d’Adèle (montre une certaine distance
entre Adèle et les paroles prononcées)
○ discours indirect : rapporte les propos que la société tiendra à sa fille
○ métaphore du “nom taché” qui se “lavait avec du sang” qui évoque la faute d’Adèle
○ “se lavait avec du sang” pourrait exprimer un probable suicide d’Adèle (elle est peut-être en
train de dire de manière sous-entendue qu’elle souhaite se donner elle-même la mort)
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gradation descendante avec les adjectifs “déshonoré” et “flétri” : accentuent la dégradation de
la réputation d’Adèle
○ répétition du mot “mère” qui insiste sur le lien de filiation et de transmission
○ anaphore du pronom “toi” qui interpelle la fille d’Adèle et lui fait porter le poids de sa faute (cela
pourrait montrer que sa fille sera portée seule responsable si Adèle meurt, donc une
transmission du fardeau de la mère vers la fille )
○ “tu portes le nom de ta mère” : cette phrase pourrait montrer la rupture entre l’échelle mère-fille
d’Adèle et de sa fille (“tu portes le nom de ta mère” = tu es autant responsable qu’elle car tu es
sa fille)
“On lui dira : elle a cru fuir la honte en mourant… et elle est morte dans les bras de l’homme à qui elle
devait sa honte ; et, si elle veut nier, on lèvera la pierre de notre tombeau, et l’on dira : Regarde… les
voilà !” :
○ répétition de “On lui dira” (comme si s’était une autre personne ou groupe de personnes qui lui
dira autre chose)
○ discours indirect qui continue à rapporter les propos que la société tiendra à sa fille
○ paradoxe entre “fuir la honte” et “mourir” qui montre que le suicide est considéré comme une
honte par la société
○ antithèse entre “la honte” et “l’homme à qui elle devait sa honte” qui montre que Adèle a
sacrifié sa réputation pour son amour
○ condition avec si qui exprime l’hypothèse que la fille d’Adèle veuille défendre sa mère (“si elle
veut nier” : le elle rapporte à Adèle mais qui serait morte dans ce discours : donc paradoxe ?)
○ hyperbole avec “on lèvera la pierre de notre tombeau” qui évoque la violence et la cruauté de
la société
○ “notre tombeau” : l’utilisation de “notre” rend le discours difficile, selon moi, à comprendre car
on passe de la 3ème personne du singulier (elle) à la 1ère personne du pluriel (notre = nous), il
y a donc un changement de personne (comme si ce bout de la phrase n’était qu’une
description ajoutée par Adèle au discours de la société)
○ le “notre” renverrai aux cadavres d’Adèle et d’Antony
○ impératif avec “regarde” qui force la fille d’Adèle à voir le spectacle de leur cadavre (il s’agit
d’une imagination, pousse notre cerveau à essayer d’inventer la scène qui représenterait
Adèle et Antony, morts, l’un à côté de l’autre), “regarde” : utilisation de l’un des 5 sens (ici la
vue avec “regarde”)
○ "les voilà" peut être interprétée de manière à la fois physique (montrant les cadavres) et
symbolique (révélant la vérité) : donc donne un effet de double sens
○ Ambiguïté du pronom “elle” : est-ce Adèle ou sa fille qui est le sujet du dernier paragraphe ?
(ajoute une couche de mystère et de complexité à l'intrigue)
“Oh ! nous sommes donc maudits ! ni vivre ni mourir enfin !” :
○ La réplique est imprégnée d'un champ lexical de la fatalité et du destin inévitable ("maudits",
"ni vivre, ni mourir", et même "enfin" suggèrent une inflexibilité, contribue à renforcer la tension
dramatique)
○ “ni vivre, ni mourir” : paradoxe (comme si Adèle et Antony sont dans une phase de trans, entre
la vie et la mort : c’est donc peut-être la définition de la malédiction dans la pièce)
○ interjection qui exprime le désespoir d’Antony
○ adverbe “donc” qui marque la conséquence de la situation
○ adjectif “maudits” qui évoque le destin fatal qui pèse sur le couple d’amants
○ négation renforcée “ni… ni” qui exprime l’impossibilité de choisir entre la vie et la mort
○ adverbe “enfin” qui exprime l’exaspération ou la résignation d’Antony
“Oui… oui, je dois mourir seule… tu le vois, tu me perds ici sans espoir de me sauver… tu ne peux plus
qu’une chose pour moi… va-t’en, au nom du ciel, va-t’en !”:
○ répétition de "oui" : souligne une affirmation convaincante, mais elle peut également suggérer
une sorte de résignation.
○ Paradoxe "mourir seule" : L'expression "je dois mourir seule" crée un paradoxe, soulignant une
sorte de destin inévitable et solitaire.
Ce paradoxe renforce un sentiment de tragédie et
d'isolement.
○ Anaphore avec "tu" : La répétition de "tu" crée une anaphore, soulignant l'interlocuteur et
renforçant le caractère personnel du discours.
Cela crée également une intimité, faisant de
cette déclaration un dialogue direct.
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Contraste entre "tu me perds" et "tu ne peux plus qu’une chose pour moi" : Ce contraste
souligne la nature irréversible de la situation.
La première partie de la phrase exprime une
perte inévitable, tandis que la seconde partie introduit une possible action de la part de
l'interlocuteur.
○ Supplication "va-t’en, au nom du ciel, va-t’en !" : La supplique est marquée par....
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