Devoir de Philosophie

Analyse linéaire 2 : Verlaine, « Charleroi », Romances sans paroles, 1874

Publié le 24/10/2023

Extrait du document

« Analyse linéaire 2 : Verlaine, « Charleroi », Romances sans paroles, 1874     La section « Paysages belges », ds le recueil Romances sans paroles décrit des paysages qui saisissent la fugacité de l’instant, une atmosphère. Ce poème de 7 quatrains de tétrasyllabes, décrit un paysage vu et perçu depuis un train, vers Charleroi, ville industrielle de Belgique, située dans une région minière, industrielle et métallurgique surnommée “paysage noir”.

Mais, de même qu’il fuit le confort bourgeois parisien pour fuguer avec Rimbaud, Verlaine prend aussi ses distances avec le lyrisme traditionnel. Problématique : En quoi ce voyage (en train) dans un paysage industriel illustre-t-il la modernité poétique ? (NB : modernité liée au mouvement, aux sujets évoqués et au langage) Annoncer le plan en 4 parties en précisant que la structure suit le parcours du train I ) strophes 1 et 2 : Un paysage fantastique et indéterminé Dans l'herbe noire Les Kobolds vont. - ambiance fantastique dès les 1ers vers - avec un visuel surprenant avec adj « noir » inattendu pour qualifier l’herbe; - + Kobolds : Créatures du folklore germanique, qui vivent ds les mines Le vent profond Pleure, on veut croire. - Personnification du vent, avec le rejet du verbe « pleure » pour mettre en valeur l’émotion négative, l’effet pathétique qui crée un malaise chez le lecteur - sensation auditive qui s’ajoute au visuel du vers 1 : allitérations en V et en R : impression de dureté, bruit du vent, mouvement. - adjectif « profond » inattendu lui aussi pour qualifier le vent ; sensation oppressante ? « on » : pronom indéfini, qui renvoie à qui ? contribue à l’atmosphère énigmatique. - Longueur de vers inhabituelle : 4 syllabes.

Rythme mécanique : mouvement du train ? Quoi donc se sent ? - Question incorrecte sur le plan syntaxique, comme à l’oral, comme si l’on nous rapportait directement les voix ds le train ; mais confusion : qui parle ? le poète ? qqn ds le train ? pas de sujet humain dans « quoi donc se sent », pas de JE du poète ici, ms on devine sa présence ds le regard subjectif porté sur les choses - Ambiguïté, confusion des sensations : « se sent » renvoie à la fois à l’odorat (= olfactif) ou toucher (= tactile)? - Allitérations en « s » : effet sonore peu agréable,, confirmée par les vers suivants L'avoine siffle, Un buisson gifle - Allitérations en S/F, qui miment la vitesse et l’agressivité de l’atmosphère - Personnification de l'avoine et du buisson, actions désagréables, sensations tactiles et auditives négatives.

Nature hostile, agressive 1 L’oeil au passant.

« au passant » : qui ? passager du train ou dehors ? indétermination, contribue au caractère fantastique De +, idée de mouvement avec le vb passer II) Une vision infernale de la ville industrielle (str 3-4) 3ème strophe : phrases nominales, juxtaposition d’éléments du décor, comme si la vitesse du train empêchait la formulation d’une phrase complète.

Impressions prises sur le vif, effet naturel et spontané Plutôt des bouges Que des maisons. « bouges » : terme péjoratif, un taudis ; pauvreté et insalubrité, décor peu accueillant Quels horizons De forges rouges ! - Tournure exclamative qui exprime la peur ? ou admiration ?dégoût ? - Apparition du motif de la ville industrielle avec les forges. - La forge renvoie au feu, qualifié ici de la couleur « rouge » : vision infernale ? On sent donc quoi ? - Echo de « quoi se sent » vers 5 : Fonctionnement en chiasme et tournure familière pour créer + de spontanéité - De nouveau, ambiguïté sensorielle (odorat et toucher), et indétermination angoissante Des gares tonnent, - La gare : élément du paysage moderne (forges, gares // révolution industrielle) - confirmation que le poète est bien dans un train. - Violence des impressions sonores et désagréables avec le verbe « tonnent » Les yeux s'étonnent, Les yeux : métonymie, mais qui donne l’impression que les yeux sont détachés d'un corps, confirmation de l'indétermination de la présence humaine.

Pas de sujet animé des verbes Où Charleroi ? - Ellipse du verbe « être » : phrase elliptique - Indétermination spatiale.

Tournure interrogative : surprise effrayée ? curiosité ? impatience ? 3) Une inquiétude qui redouble d’intensité Toute la strophe : conjugaison d'allitérations en « r » et en « s » : violence, sifflements : vent, bruit des machines, du train Assonances en « i » : stridence. Parfums sinistres ! expression oxymore (« parfum » est mélioratif, positif ; « sinistre » péjoratif .

De +, adjectif fort car étymologiquement, sinistres = qui apportent le malheur. Qu'est-ce que c'est ? Assonances en (K) : bruits mécaniques du train Confusion des impressions : tout apparaît l'impressionnisme ? flou, indéterminé : influence de Quoi bruissait diérèse bru/i/ssait peu agréable à l’oreille: dysharmonie 2 Comme des sistres ? - Syntaxe incorrecte de la question, traduction du malaise.

« Quoi » : indétermination des sensations. - Comparaison incongrue, dissonante dans ce paysage car les sistres sont des instruments de l’Egypte antique // Kobolds : éléments surprenants, dissonants, mais qui contribuent à l’atmosphère fantastique, mystérieuse, surnaturelle Sites brutaux ! Oh ! votre haleine, Sueur humaine, Cris des métaux ! - - Sonorités : poursuite des allitérations en « r » et en « s ». Syntaxe fragmentée: phrases nominales, absence de verbes.

Impressions brutes, confuses, traduites par la syntaxe.

Phrases exclamatives, avec l’interjection « oh », pour traduire le malaise et une forme d'effroi. Personnification des objets.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles