analyse lecture linéaire LL3 – Colette, Sido (1930) p. 49-50 - Aube
Publié le 09/12/2022
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«
LL3 – Colette, Sido (1930) p.
49-50 - Aube
Préparation à la maison : 5 copies ramassées et évaluées (travail non fait, oublié=0/20) Vous
pouvez faire ce travail sur ordinateur, à condition de l’imprimer.
1.
Relire le texte SIDO dans son intégralité, pages 37 à 73.
2.
Préparer la LL3 sur une feuille , en indiquant en rouge LL3 – pages 49 à 50 : l’aube,
puis travail préparatoire :
Eclosion : que vous évoque ce terme ? Notez 10 mots qui vous viennent à
l’esprit (connotations)
Commentez cet extrait du Blé en herbe (1923):
« Plus que sur toute autre manifestation vitale, je me suis penchée, toute mon existence, sur
les éclosions.
C’est là pour moi que réside le drame essentiel, mieux que dans la mort qui
n’est qu’une banale défaite.
Tout ce qui m’a étonnée dans mon âge tendre m’étonne
aujourd’hui bien davantage.
L’heure de la fin des découvertes ne sonne jamais.
Le monde
m’est nouveau chaque matin à mon réveil et je ne cesserai d’éclore que pour cesser de vivre.
»
Recherchez et notez le sens de éclosion et grâce (CNRTL) .
Indiquez des mots de la
même famille et des synonymes.
Pourquoi , selon vous, Colette aime-t-elle tant les « éclosions » ? En quoi sont-elles
liées à l’aube ? à « l’état de grâce » ?
Lisez l’extrait qui suit (pj) et cherchez un tableau impressionniste qui puisse l’illustrer
(copier le lien)
Étés réverbérés par le gravier jaune et chaud, étés traversant le jonc tressé de mes grands
chapeaux, étés presque sans nuits… Car j’aimais tant l’aube, déjà, que ma mère me l’accordait en
récompense.
J’obtenais qu’elle m’éveillât à trois heures et demie, et je m’en allais, un panier vide
à chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers
les fraises, les cassis et les groseilles barbues.
À trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je
descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par son poids baignait d’abord mes jambes,
puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que
tout le reste de mon corps… J’allais seule, ce pays mal pensant était sans dangers.
C’est sur ce
chemin, c’est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d’un état de grâce indicible et
de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale,
déformé par son éclosion…
Ma mère me laissait partir, après m’avoir nommée « Beauté, Joyau-tout-en-or » ; elle
regardait courir et décroître sur la pente son œuvre, – « chef-d’œuvre » disait-elle.
J’étais peutêtre jolie ; ma mère et mes portraits de ce temps-là ne sont pas toujours d’accord… Je l’étais, à
cause de mon âge et du lever du jour, à cause des yeux bleus assombris par la verdure, des
cheveux blonds qui ne seraient lissés qu’à mon retour, et de ma supériorité d’enfant éveillée sur
les autres enfants endormis.
Je revenais à la cloche de la première messe.
Mais pas avant d’avoir mangé mon saoul,
pas avant d’avoir, dans les bois, décrit un grand circuit de chien qui chasse seul, et goûté l’eau de
deux sources perdues, que je révérais.
Intro
« Le monde m’est nouveau chaque matin à mon réveil et je ne cesserai d’éclore que pour cesser
de vivre.
» Le Blé en herbe (1923).
Colette accorde une grande importance au début de la vie, au début
du jour et à leur mystère : cela révèle son esprit curieux et positif.
Elle écrit Sido en 1929, à 56 ans : elle y célèbre sa mère Sidonie (1835-1912), reine toute puissante de son
jardin.
L’extrait étudié présente un moment de complicité avec sa mère et le monde : l’aube ou l’éclosion du jour.
LECTURE EXPRESSIVE ET ADRESSEE
Comment l’aube est-elle célébrée ?
Mouvement du texte, selon les paragraphes :
1.
Un souvenir d’enfance
a.
L’amour de l’aube
b.
Le chemin à l’aube / bain de brume
2.
Portrait d’une petite fille exceptionnelle
3.
La communion avec la nature
1.
Un souvenir d’enfance
a.
L’amour de l’aube
L.1 à 2 : apostrophe lyrique qui reprend le passage page précédente « ô géraniums » / rythme
ternaire / anaphore de « étés » au pluriel (= tous les étés de son enfance, souvenir qui n’est pas
défini dans le temps) /assonance en [é] = un chant pour célébré l’été / sensations visuelles
(gravier jaune) auditives (gravier = petits cailloux qui crissent sous les pieds) , tactiles(chaud) /
mise en relief de la lumière :le « jaune » renvoie la lumière, la lumière traverse le jonc du
chapeau, absence de nuits.
L’été est donc lié à des souvenirs sensoriels, qui font renaître le passé avec des images, des
tableaux , sans précision de date : une autofiction.
Ces deux tableaux peuvent faire penser à des
toiles impressionnistes de Renoir .
Les points de suspension peuvent dire son émerveillement : elle savoure ce souvenir heureux.
Le
passé semble reconstruit, magnifié pour dire le bonheur de l’enfance.
l.
2 -3 « car » introduit une explication : les nuits sont courtes car elle ne dort presque pas .
« Car j’aimais tant l’aube, déjà, que ma mère me l’accordait en récompense ».
-prop sub circ de conséquence, corrélative.
Tant a valeur d’intensif.
-l’adverbe « déjà » nous dévoile son amour pour l’aube qui perdure au moment où elle écrit.
L’auteur (57 ans ) rejoint la petite fille dans le même goût pour l’aurore.
-« ma mère me l’accordait en récompense » = un don, un cadeau qui se mérite par son amour de
l’aube/ imparfait itératif (répétition, chaque été) dévoile son éducation.
La mère est
anticonformiste, laisse partir sa fille seule à 3h30 .
« J’obtenais qu’elle m’éveillât à trois heures et demie, et je m’en allais, un panier vide à
chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la
rivière, vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues.
» ass en [è]
-« éveillât » (subjonctif imparfait) est à prendre dans les 2 sens : Sido la réveille tôt mais aussi
l’éveille à la vie , lui accorde la liberté de découvrir le monde (portrait en creux de Sido et de sa
générosité, de sa confiance en sa fille ).
-les paniers évoquent une chasse au trésor : elle se dirige vers les terres maraîchères, fertiles et
généreuses.
On peut aussi penser à la....
»
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