Analyse La révolte de Villiers de L'isle Adam
Publié le 31/10/2022
Extrait du document
«
Parcours crise personnelle, crise familiale
Lecture linéaire La Révolte de Villiers de L’isle Adam (1870)
Auteur faisant partie du mouvement romantique, Villiers de L’Isle Adam est un auteur rêveur,
qui s’intéresse au mysticisme et au monde de l’au-delà.
Il écrit de la poésie, des romans, des
cotes mais aussi du théâtre.
Il est ami avec Edgar Poe et Baudelaire et est fortement influencé
par les idées romantiques.
C’est un auteur idéaliste qui défend la Commune.
Cet épisode
historique l’a influencé pour sa pièce « La Révolte », dans laquelle il critique la bourgeoisie et
la pensée positiviste (croyance aveugle en la science.
Dans cette pièce, il dépeint la révolte
d’Elisabeth qui n’en peut plus de sa vie bourgeoise et qui rêve de liberté.
Face à ses idéaux,
son mari Félix reste hermétique et ne comprend pas les besoins de sa femme.
On peut se
demander en quoi cette scène de confrontation montre l’absence de communication entre les
deux personnages, mêlant tragédie et comédie.
Première partie : l’impossibilité de communication (Vous le voyez deux fois par
semaine !)
Deuxième partie : Un désir d’indépendance (Il est loin d’ici Vaudran te dit des
madrigaux ?)
Troisième partie : Une mort sociale (Je vais rouvrir fin)
L’impossibilité de communication
On part d’un constat « vous le voyez » : usage de la négation total « il n’est pas d’explication
possible ».
Paradoxe : l’explication est impossible et pourtant, elle s’apprête à donner des
explications.
C’est moins pour son mari que pour le spectateur.
Elisabeth apparaît ferme et
décidée, le constat ne souffre d’aucune réplique.
Usage d’une tournure hypothétique « Si vous pouviez vous rendre compte » sous-entendant
qu’il ne la comprendra pas.
Tournure hyperbolique qui ajoute à la gravité de la situation « le
remords empoisonnerait pour toujours » : Elisabeth le place en position d’accusé, mais un
accusé inconscient, presque limité intellectuellement.
Et c’est justement cette inconscience
qui est douloureux pour Elisabeth.
La quiétude inconsciente renvoie à son univers bourgeois.
Pas un hasard s’il s’appelle Félix : dimension de félicité.
A nouveau des négations totales « Vous ne pouvez pas le savoir ni le comprendre » : son
ignorance ne lui permet pas de le haïr.
Dimension tragique : Elisabeth ne peut lui en vouloir,
car c’est la situation, la fatalité qui a abouté à cette situation inextricable bâtie sur des années
d’incompréhension mutuelle.
Comparaison à la fois poétique qui donne une dimension romantique à Elisabeth : l’âme et le
cœur ont été abimés par des années passées dans une vie étriquée et bourgeoise.
Enfin, elle
pense à elle (insistance avec le « moi ») et veut se délivrer de cette vie comme une cage dorée.
Il y a alors l’annonce qui tombe comme une décision sans retour, particulièrement
grandiloquente « je vous quitte ! »appuyée sur une répétition « Et je m’en vais ! »
Dimension ironique avec l’antiphrase « grâce à vous » qui signifie « à cause de vous ».
Elle se
présente comme à bout de force, épuisée et san doute plus proche de l’âge que de la jeunesse
avec la métaphore « jouir e mes derniers rayons de soleil » soit de ses dernières années encore
jeune.
Félix ne comprend pas (usage de la didascalie sous forme d’hyperbole « ivre
d’étonnement ») : sa réponse a une dimension comique puisqu’il répond au pied de la lettre,
sans saisir la métaphore de sa femme « Puisque je te propose… » cette réponse confirme tout
ce qu’E.
a dit et surtout révèle une vision du monde étriquée et bourgeoise.
Un désir d’indépendance
Elisabeth parle désormais moins pour lui que pour elle : elle est déjà mentalement partie et ne
l’entend plus.
Sa révolte est avant tout un cri de liberté.
Elle énumère des pays lointains qui
sont porteurs de cet imaginaire de liberté, et surtout d’un sentiment de fuite.
(Islande, Sicile,
Norvège).
Son amour va vers des pays qui sont antéposés à celui où elle vit.
Mais surtout, elle
pose là une autre annonce, et de poids : elle possède sa propre maison.
Pour une époque où la
femme est toujours tributaire de son mari, Elisabeth sur pose comme une femme précurseur
en matière d’indépendance et de volonté.
On voit cette annonce comme une véritable victoire
« Je l’ai gagnée, je l’ai achetée de mes deniers ».
Elle use d’ailleurs d’un champ lexical de la prison « séquestrée /....
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