Analyse historique de l'Education Sentimentale de Flaubert
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
sous le nom de « révolution industrielle ».
Le développement industriel a lieu à l'intérieur desgrandes villes (et notamment Paris) qui s'accroissent et portent des aspirations d'ascensionsociale illustrées par le roman.
Une nouvelle distribution des richesses se met ainsi en place :la bourgeoisie d'affaires devient la classe dirigeante.
® Le monde de la « fabrique » en opposition à la haute société parisienne
A cette époque, de profondes mutations adviennent: le travail passe de l'atelier à la« fabrique » (à l'usine) où les conditions rudes.
Se développe un « despotisme moderne » qui neconsidère que les masses et se montre impitoyable pour les individus, despotisme dont Flaubertcraint la montée en puissance.
Ainsi dans la faïencerie d'Arnoux, il est incarné par lepersonnage de Sénécal, qui gouverne sévèrement les travailleurs ( « La Démocratie n'est pas le dévergondage de l'individualisme.
C'est le niveau commun sous la loi, la répartition du travail,l'ordre ! » Partie II, Chap.III).
Les « ouvriers en blouse » seront les acteurs des évènements révolutionnaires qui vont faire basculer l'histoire au moment des évènements de 1848.
D'un autre côté, une nouvelle bourgeoisie se développe : c'est la haute société parisienne qui sepromène sur les Champs-Elysées (Partie I, Chap.III), assiste aux courses du Champ-de-Mars etfréquente le salon des Dambreuse.
® L'émergence d'un socialisme utopique
Au début de l'ère industrielle, un « socialisme utopique » fait son apparition.
Il estcaractérisé par une volonté de transformer la société et de mettre en place une « cité idéale ».Il faudrait que les citoyens instaurent une contre-société socialiste à l'intérieur même dusystème capitaliste.
Sénécal est le personnage qui incarne le plus la figure du socialiste, maislorsqu'il présente son idéologie le lecteur se rend compte que les auteurs auxquels il voue unculte organique et sans réserve développent des systèmes incompatibles, ce qui témoigne del'incohérence et de la bêtise du socialisme utopique.
Deslauriers en revanche, qui pour denombreux aspects représente le mode de penser de Flaubert, critique les socialistes en mettant enévidence leur côté irréaliste et utopique : « Les réformateurs modernes (je peux le prouver) croient tous à la Révélation biblique » (Partie II, Chap.
III).
D'un autre côté, on a la vision bourgeoise des socialistes : celle des invités du salon Dambreusequi se moquent des aspirations d'égalité sociale et du concept d'organisation du travaildéveloppé par Louis Blanc ; « Ils demandent l'organisation du travail ! Conçoit-on cela ? ». (Partie II, Chap.
II)
B/ Le contexte politique
® La situation politique dans les années 1840
Le jeu politique des années 1840-1850 opposait conservateurs et républicains.
Ces deux partissont incarnés par les différents personnages du roman.
Flaubert, qui ne s'engage pas, veut fairepercevoir aux lecteurs la bêtise de chacun des deux camps, qui profèrent toutes les idées reçuesde l'époque, sont intransigeants, creux et hypocrites.
Il veut mettre en évidence leurscontradictions politiques et ridiculise la cupidité de leurs actes et leur quête du pouvoir.
Ilmet en lumière le désenchantement politique de l'époque.
· Les conservateurs
Ce parti est essentiellement représenté dans le roman par le cercle de Dambreuse.
Martinon, lepère Roque à Nogent et Cisy, légitimiste de toujours, font aussi partie du parti.
Lesconservateurs auront de nouveaux alliés suite à la réaction de juin, parmi lesquels se trouventPellerin, Hussonet, futur censeur bonapartiste, et même Deslauriers au point culminant de sonaigreur.
On trouve parmi les conservateurs ceux du « centre gauche », groupe politique de Thiers,qui militait pour une conception purement formelle de l'autorité royale (« Le roi règne mais negouverne pas ») ; et ceux du « centre droit », au pouvoir et dirigé par Guizot, qui défendaientl'idée d'un véritable droit d'initiative monarchique (« Le trône n'est pas un fauteuil vide »)
Mais les personnages conservateurs du roman n'ont pas de véritables convictions politiques, c'estplutôt leur seul intérêt qui les guide, soulignant ainsi la vanité de leurs positions (« La plupart des hommes qui étaient là avaient servi, au moins, quatre gouvernements ; et ils auraientvendu la France ou le genre humain pour garantir leur fortune, s'épargner un malaise, unembarras, ou même par simple bassesse, adoration instinctive de la force » ; Partie II, Chap. IV).
La faiblesse de leurs convictions est nettement mise en lumière au moment des évènements defévrier 1848 et la victoire des républicains.
M.
Dambreuse, terrorisé par une éventuelle perte de.
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