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Analyse des deux premiers sonnets des Regrets de Joachim Du Bellay

Publié le 06/09/2012

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Du Bellay perçoit le sonnet comme une forme aussi forte que l'est la pensée. Ce n'est donc pas un hasard si ses Regrets commencent par deux sonnets. Cette forme est la seule qui lui permet de transmettre aussi bien et aussi limpidement son propos. Chaque verset n'est composé que d'une seule phrase. Ce n'est évidemment pas un hasard. La voix lyrique de Du Bellay retient son souffle, il met de l'ampleur dans son discours. Le dernier tercet du second sonnet, la pointe, si chère à Du Bellay dans Les Regrets, propose un retournement de situation favorable à son auteur. Encore une fois, l'usage du distique en cc provoque cet effet d'attente, pour mieux mettre en valeur le dernier vers. On y trouve pour la première fois la notion de "travail", que le poète de renie pas. L'écriture est peut-être perçue comme "habile" (sonnet 2, v.12) et "facile"(sonnet 2, v.13). Le poète se reconnait comme étant un poète mineur certes, mais poète tout de même. Du Bellay se positionne sans complexe comme un poète "mineur". Il assume ce statut et le revendique. Il se met naturellement au second rang. Il a presque honte de produire une poésie si modeste. Joachim Du Bellay s'éloigne définitivement des idéaux de la Pléiade. Il se pose en opposition avec la littérature majeure, celle reconnue par l'état, par ses pairs. Il lui préfère sa poétique mineure, sans prétention, mais qu'il préfère finalement. Le fait que Du Bellay expose ainsi la modestie de sa propre poésie aux idéaux qui sont restés ceux de Ronsard, ne doit pas faire croire à une désapprobation de sa part, ni à une mésentente. C'est surtout pour Du Bellay une façon de se démarquer de ses amis, de montrer qu'il a décidé de prendre un autre chemin. 

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« quatrain et premier tercet).

De plus, les vers 7, 8, 9 et 10 montrent de nombreuses coupes.

Cela laisse à penser que sa conception de la poétique est plus naturelle, plusintuitive, et surtout plus libre. Le travail de création poétique est perçu comme allant de soi, dans une démarche très personnelle.

La source de son écriture, c'est lui-même.

La création estpersonnifiée, Du Bellay "échange" avec lui-même dans son processus créatif :"Je me plains à mes vers, si j'ai quelque regret :Je me ris avec eux, je leur dis mon secret" (sonnet 1, v.10 et 11)Les vers 10 et 11 sont inclus dans un jeu de parallélismes propres à la forme du sonnet : ils sont à mettre en parallèle avec les vers 1, 2 et 3 : d'un côté Du Bellayexplique ce qu'il reprouve, de l'autre, il prend le temps d'expliquer son projet.

L'usage de ce distique cc en attaque du sizain produit un effet d'attente, qui met envaleur le vers 12.

Vers 12 qui permet à Du Bellay d'avouer enfin quel est son processus créatif : toute son inspiration vient de son cœur, de son moi, de son intime.

Lafin du vers "secrétaires" (sonnet 1, v.

11) reprend comme un écho le vers précédent "secret" (sonnet 1, v.10), donnant plus de relief à l'aveu de Du Bellay.Du Bellay perçoit le sonnet comme une forme aussi forte que l'est la pensée.

Ce n'est donc pas un hasard si ses Regrets commencent par deux sonnets.

Cette forme estla seule qui lui permet de transmettre aussi bien et aussi limpidement son propos.

Chaque verset n'est composé que d'une seule phrase.

Ce n'est évidemment pas unhasard.

La voix lyrique de Du Bellay retient son souffle, il met de l'ampleur dans son discours.Le dernier tercet du second sonnet, la pointe, si chère à Du Bellay dans Les Regrets, propose un retournement de situation favorable à son auteur.

Encore une fois,l'usage du distique en cc provoque cet effet d'attente, pour mieux mettre en valeur le dernier vers.

On y trouve pour la première fois la notion de "travail", que le poètede renie pas.

L'écriture est peut-être perçue comme "habile" (sonnet 2, v.12) et "facile"(sonnet 2, v.13).

Le poète se reconnait comme étant un poète mineur certes,mais poète tout de même. Du Bellay se positionne sans complexe comme un poète "mineur".

Il assume ce statut et le revendique.

Il se met naturellement au second rang.

Il a presque honte deproduire une poésie si modeste. Joachim Du Bellay s'éloigne définitivement des idéaux de la Pléiade.

Il se pose en opposition avec la littérature majeure, celle reconnue par l'état, par ses pairs.

Il luipréfère sa poétique mineure, sans prétention, mais qu'il préfère finalement.

Le fait que Du Bellay expose ainsi la modestie de sa propre poésie aux idéaux qui sontrestés ceux de Ronsard, ne doit pas faire croire à une désapprobation de sa part, ni à une mésentente.

C'est surtout pour Du Bellay une façon de se démarquer de sesamis, de montrer qu'il a décidé de prendre un autre chemin.Mais à l'origine de ce revirement, peut-être peut-on voir chez Du Bellay, cet être qui jamais ne s'est mis en valeur, un aveu de son incapacité à dépasser les anciens.Les grands objectifs qu'il s'était fixés, très jeune, il n'a finalement jamais réussi à les atteindre.

Et c'est à la fin de sa vie, qu'il regrette de s'être fourvoyé dans une voiequi n'était peut-être pas la sienne.. »

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