Analyse de l'essai Des Cannibales, Montaigne.

« Montaigne, Essais, « Des Cannibales » (extrait) L’essai « Des Cannibales » fait partie d’une compilation de textes écrits par Montaigne et publié en 1580.

La période historique correspondante à l’ouvrage est fortement liée à la découverte récente du continent américain.

L'exploration du nouveau monde a marqué le début d'une nouvelle étape de restructuration, non seulement cartographique, mais également philosophique. Du point de vue littéraire, cette époque se caractérise par le genre du récit de voyage et par la chronique de conquête.

Pour des écrivains tels que Montaigne, elle est inséparable de la conception humaniste de La Renaissance.

À savoir, cet humanisme a comme but la revendication des valeurs philosophiques et des connaissances de l’antiquité. Enrichi par la valeur narrative de l’auteur, l’essai « Des Cannibales » est constitué d’une série de réflexions personnelles par rapport à l’altérité culturelle et à la relativisation du concept de la sauvagerie.

Afin d’illustrer cette remise en question du terme, Montaigne reprend plusieurs faits historiques où le jugement de l’autrui a été corrigé par la rencontre de deux peuples traditionnellement distants.

De plus, l’ouvrage comprend une vaste reprise des chroniques écrites par André Thevet et Jean de Léry pour décrire la culture tupinamba, originaire du territoire actuel du Brésil.

La représentation des tabous occidentaux, notamment l’anthropophagie pratiquée par les natifs, est instrumentalisée afin d’approfondir la comparaison entre les communautés amérindiennes et la civilisation européenne. Comme mentionné ci-dessus, Michel Eyquem de Montaigne est intimement influencé par l’humanisme ; son style d’écriture intègre l’utilisation de la première personne pour révéler sa nature et celle de l’être humain.

En outre, ses réflexions sont dotées d’une ouverture divagante qui peut même se permettre d’orienter son discours à des auteurs anciens dans des situations hypothétiques : « C’est une nation, dirais-je à Platon… » (Montaigne.

Des Cannibales p.361). Dans la présente analyse, nous approfondirons les trois dernières pages du chapitre numéro XXX (p.373,375) de l’essai de Montaigne.

Comme nous le verrons plus loin, l’extrait joue un rôle récapitulatif qui reprend plusieurs sujets déjà abordés dans le développement de l’ouvrage.

L’auteur passe en revue la comparaison entre deux cultures et réaffirme son favoritisme envers la culture amérindienne. L’essai commence par nommer un antécédent historique où le fait de juger une autre nation d’être barbare est corrigé par la rencontre avec l’altérité.

Dans ces conditions, l’hégémonie humaniste de l’auteur invite le lecteur à penser par sa propre raison.

Cette tendance à mettre Michel de Montaigne, 'Essais'.

Livre Premier, éd.

J.

Céard, Paris, LGF, Le Livre de Poche, 2002.. »