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analyse de la lettre 62 des lettres persanes

Publié le 01/12/2018

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Introduction Situation du passage : Il s’agit de la 17ème lettre dans les correspondances consacrées au sérail et la 2ème de Zélis parmi ses 5 lettres en tout. Objet du texte :. Elle a comme objet la subordination « heureuse » des femmes où Zélis pense qu’il vaut mieux confier la fille d’Usbek âgée de sept ans aux eunuques noirs du sérail le plus tôt possible. Il faut l’habituer à la subordination avant que les passions la pousse à l’indépendance. Elle justifie cette idée par le fait que la phallocratie est un ordre naturel. A la fin, Zélis affirme qu’elle n’est pas moins heureuse qu’Usbek et que dans sa prison, elle est plus libre que lui. Mouvement : Le texte obéit à un plan tripartite 1) L’institution orientale : du début jusqu’à la douceur de l'habitude ? 2) La violence de la phallocratie : C'est en vain jusqu’à nous les mettons. 3) L’ironie : la fin Développement 1) Zélis entame sa lettre par la description de l’éducation au sein du sérail, dont la fille qu’elle a eue avec Usbek est un exemple. De là , se dessine une sacralisation de cette éducation à travers le champ lexical du sacré «  sainte », « sacré », « pudeur »,.. En effet, la réception d'une nouvelle jeune fille donne lieu à un vrai rite religieux, « une éducation sainte dans le sacrés murs ». Par conséquent, nous pouvons déceler la structure carcérale et r&ea...

« de la femme une esclave et la dépouille de son caractère humain.

Les adjectifs et les ve rbes qui relèvent de l’esclavage le montrent : « attachés », « entrainées », « donnent ».

Dans le dernier paragraphe , Zélis souligne l’injustice de la Nature qui n’a pas uniquement emprisonné les femmes « en faveur des hommes » mais elle les a dédiées à ap aiser continuellement l’appétit sexuel démesuré de leurs maitres.

C’est une fonction qui relève d’un ordre purement phallocratique et tyrannique dont le but est la réification de la femme et son instrumentalisation. Le paroxysme de cette tyrannie se voit dans le fait de priver cette esclave de la jouissance des plaisirs qu’elle a procurés par elle -même : « sans que nous puissions jamais gouter cet heureux état où nous les mettons » Nous pouvons ainsi même parler d’un cruel masochisme.

Partant de cette image, Montesquieu élabore toute une réflexion sur la position de la femme dans la société, accusant leur acceptation de la supérior ité des hommes et donc de la phallocratie.

Même si Zélis développe l’image de la servitude féminine, qu’elle accepte, elle semble pourtant se moquer de son maître, se déclarant plus libre que lui dans cette prison .

3) L’adverbe « Cependant » qui débouche l a dernière partie nous dévoile le changement du ton qui bascule en une ironie élaborée dans un discours fort provocateur .

l’opposition je esclave et tu du maitre revient ici mais renversée : Je maitre et tu esclave.

c’est ce qui fonde l’ironie de Zélis.

Cette idée se trouve encore renforcée par l a négation « ne connais pas » et « n’a fait que languir » affirmant l’ ignorance d’U sbek de la vraie liberté, la vraie vie.

En effet, Zélis avoue que la liberté d’esprit vaut beaucoup plus que la liberté du corps à travers l’hyperbole : « j’ai gouté ici mille plaisirs », « mon imagination a travaillé sans cesse ».

Donc elle jouit d’une prison heureuse quine l’a pas anéantie moralement puisqu’elle a «vécu »malgré son immobilité physique.

Par conséquent Usbek est dans le véritable enfermement : ses inquiétudes.

Et comme pour le martyriser encore plus, la femme lui énumère les tournements et les marques de la dépendance dont il souffre énormément « tes soupçons, ta jalousie, tes chagrins, sont autant de marque s de ta dépendance » L’ironie se lit aussi dans la série des impératifs : « continue », « fais veiller », « «ne te fie pas », « augmente » qui montrent sa capacité de vivre heureuse derrière les verrous qu’il lui a imposés par lui -même.

C’est ainsi que le s rôles se trouvent inversés afin de montrer que la dépendance psychologique est plus contraignante que les murs du sérail.

C’est à travers de cette ironie que la voix auctoriale d’impose .

Montesquieu est occulté derrière une voix féminine pour faire la satire de la phallocratie et la tyrannie dans le sérail qui n’est qu’une illustration du despotisme occidental .

Conclusion Voilà une lettre qui préfigure le dénouement tragique des lettres persanes dont laquelle Zélis explique l’ordre phallocrat ique naturel et la cruauté de l’éducation orientale , et finit par se moqu er de son maitre.

Cette ironie nous dévoile la posture d’un auteur satirique qui opte pour cette figure féminine afin de se moquer de la phallocratie et symboliquement du despotisme o ccidental.

Cette caricature est une constante dans les Lettres Persanes (présente dans les 38 lettres du consacrés au sérail) Plan du commentaire 1) L’institution orientale a.

le sérail : un espace clos et sacré b.

La subordination de la femme c.

La prison heureuse 2) La satire auctoriale a.

de la position de la femme b.

la phallocratie c.

le despotisme occidental. »

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