Analyse comparative de trois mise en scène : Quelles mises en scène privilégient la dimension tragique ?

Le deuxième extrait, celui sur ina.fr me semble le proche de l’esprit de Beckett. En effet, on y retrouve bien sa vision absurde du monde, avec des personnages dépourvus de caractère, d’énergie et de ‘’vie’’. Ils paraissent fatigués, attristés, et parlent sur un ton souvent monotone avec peu d’intonation. Les obsessions des personnages sont "cultivées" par des monologues confus ou des dialogues illusoires. Leurs gestes et paroles sont dérisoires et n’expriment finalement rien d’autre qu’un rythme vocal qui empêche le silence, repousse la fin. Ils sont souvent immobiles, inertes et lorsque Clov bouge il revient systématiquement à sa place, au point de départ. On retrouve donc la encore l’idée d’un cercle vicieux impliquant toujours un retour à la case départ, démontrant ainsi la pensée que le monde n’a pas de sens. Pensée prépondérante dans l’esprit de Beckett ; Puisque l’on sait que Beckett a été profondément inspiré par les philosophes de l’absurde, comme Camus et Sartre, dont il tire sa pensée d’un monde dépourvu de sens. Cette mise en scène austère et minimaliste de Fin de Partie par Roger Blin, illustre donc très bien son point de vue.