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AMYOT Jacques : sa vie et son oeuvre

Publié le 14/11/2018

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AMYOT Jacques (1513-1593). «L’un des meilleurs écrivains de son temps, le plus grand vulgarisateur des idées antiques » (R. Aulotte), Amyot, dont toute la réputation repose sur des traductions, est une figure typique du xvie siècle, dont l’existence épouse les aspects sinueux.

Une brillante carrière

Seule une réussite sociale exceptionnelle a pu permettre au traducteur de travailler dans les conditions de sérénité qui sont celles des chercheurs modernes. Issu sinon « de fort petit lieu » — comme l’insinuaient ses ennemis —, du moins d’une famille médiocre de mégis-siers, il sympathise tout d’abord, au cours de ses années d’études parisiennes, avec la Réforme. Après l’affaire des Placards, on le voit protégé de Jacques Colin, évêque et traducteur; puis, après un bref passage à l’université de Bourges en qualité de lecteur (1536?), employé comme précepteur chez les Bochetel, famille de grands commis humanistes aux idées religieuses libérales (1540-1541). Déjà il songe à Plutarque. La mort de Georges de Selve fait de lui le traducteur chargé par François Ier de mettre les Vies en français. Dès 1547, il est abbé de Bellozane. Quelques mois plus tard, il publie sa version — ouvrage de circonstance et de commande — de l’Histoire éthiopi-que d’Héliodore (1548), suivie, en 1554, de celle de sept des livres de Diodore de Sicile. Entre-temps, il profite d’un voyage en Italie pour collationner plusieurs manuscrits grecs des Vies. Il est précepteur des Enfants de France en 1557, et sa vie se partage entre l’éducation de ses élèves, la poursuite de ses recherches et les nombreuses interventions sociales que son rang, la faveur dont il est l’objet appellent. Les Vies voient le jour en 1559, et l’on aperçoit à peine, dans l’ombre de ces gros volumes, les Amours pastorales de Daphnis et Chloé, traduites de Longus, que Paul-Louis Courier tirera au xixe siècle de l’oubli auquel Amyot les avait vouées. Les Morales ne seront publiées qu'en 1572. Pendant l’impression, Amyot, qui était grand aumônier de France depuis 1560, sera nommé évêque d’Auxerre (1570).

L'applaudissement des doctes et celui des lecteurs

A lui tout seul, l’immense succès qui accueillit le « Plutarque » d’Amyot mérite attention. La scrupuleuse méthode philologique avait favorablement prévenu les doctes; les qualités de style ravirent les lecteurs. Notre opinion n’a guère changé : c’est dans la version d’Amyot que la « Bibliothèque de la Pléiade » a publié les Vies. Ordonnée par un souci constant d’exactitude, de clarté, mais aussi de pittoresque, sensible au rythme musical, la langue d’Amyot s’inspire des tours entendus « plus coustumierement en la bouche des bien-parlans ». Mais les qualités de forme eussent été sans écho si le public n’avait pas été disposé à lire Plutarque.

« doctes; les qualités de style ravirent les lecteurs.

Notre opinion n'a guère changé : c'est dans la version d'Amyot que la « Bibliothèque de la Pléiade» a publié les Vies.

Ordonnée par un souci constant d'exactitude, de clarté, mais aussi de pittoresque, sensible au rythme musical, la langue d'Amyot s'inspire des tours entendus «plus coustumierement en la bouche des bien-parians ».

Mais les qualités de forme eussent été sans écho si le public n'avait pas été disposé à lire Plutarque.

Or, depuis le xve siècle, les humanistes ne cessent d'y recourir; Amyot le met à portée de tous les candidats à l'écriture- c'est lui qui, selon l'expression de Lanson, «a rendu Montaigne possible >>.Aux Vies et aux Morales on empruntera sujets de pièces et de romans, mais aussi anecdotes, dissertations, proverbes qui multiplieront les savants par brève étude.

Car ce savoir en miettes (ou aisément sécable) encourage l'idéal latent de. »

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