Alain-Fournier (Henri Alban Fournier, dit)

Alain-Fournier (Henri Alban Fournier, dit) écrivain français (La Chapelle-d'Angillon 1886 - Bois de Saint-Rémy, Hauts de Meuse, 1914). Saisie de loin et de haut, réduite à ses étapes décisives et, plus ou moins consciemment, lue à la lumière de la fiction romanesque du Grand Meaulnes, la vie d'Alain-Fournier tend irrésistiblement à s'écrire comme une hagiographie. De l'hagiographie elle comporte les éléments indispensables et contradictoires : retenue et fulgurance, quotidienneté et exemplarité. Retenue : l'enfance humble et douce en Sologne — les bois, les champs, les fleurs dans les jardins — auprès de parents instituteurs et d'une sœur beaucoup aimée, Isabelle ; les études sans surprise qui devraient conduire à l'École normale supérieure ; l'amitié parfaite avec Jacques Rivière, devenu son beau-frère, et qu'une volumineuse Correspondance (1926-1928) a fixée pour toujours ; la passion pour tout ce qui se passait alors du côté de l'esprit — le symbolisme, Maeterlinck et Debussy, Péguy et Claudel. Fulgurance : « l'aventure capitale de sa vie et ce qui l'alimenta jusqu'au bout de ferveur, de tristesse et d'extase » (Jacques Rivière), la rencontre, le 1er juin 1905, jour de l'Ascension, d'une jeune fille, Yvonne de Quiévrecourt, qu'il aime aussitôt et absolument ( « Je voudrais simplement qu'on me croie lorsque je dis qu'elle était si belle qu'il ne doit pas y en avoir de plus belle au monde »). Il la revoit le jour de la Pentecôte et lui parle, de Saint-Germain-des-Prés au pont des Invalides. Il note tout de suite tout ce qu'il a gardé