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Adieu, Guillaume APOLLINAIRE

Publié le 12/09/2006

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apollinaire
Comment le poète montre-t-il son amour à Lou ?  I- Une Lettre – Poème  a) Les caractéristiques formelles d’une lettre  Le poème présente en effet la forme d’une lettre :  - La date « 4 février 1915 « et le lieu « de Nîmes dans le Gard « - La destinataire « Lou « est mentionnée à chaque strophe et apostrophée - La formule de prise de congé très sobre et presque télégraphique « adieu « ⇨ Les éléments inscrivent le poème dans le registre de l’épistolaire, le ton et les éléments constitutifs de la lettre également.  b) Un ton familier et un canevas habituel à une lettre  - Le tutoiement « te suit «, « je t’en prie «, « ton départ « - L’apostrophe par le pronom « O Lou « - Expression amoureuse « ma chérie « - Pronom « on « plutôt que le « nous « - La prière « je t’en prie « ⇨ Le ton familier est celui habituellement utilisé dans une lettre à un intime. Le poète ne s’embarrasse pas de phrases compliquées, la syntaxe est simple pour formuler ce qui lui tient à cœur.  - « lettres «, « envoie aussi des lettres «, « on aime en recevoir « ⇨ Il écrit une lettre et en demande en retour. Cette demande lui tient à cœur si bien qu’il l’écrit par une phrase nominale.  - « la nuit noire est tombée «, « le ciel est pur aujourd’hui « - « on va rentrer après avoir acquis du zan «, « on va rentrer. Il est 9h moins le quart « ⇨ Cette lettre pleine d’informations est un peu prosaïque et sans réel intérêt, il donne des nouvelles de sa vie quotidienne comme celle de son passage à la confiserie pour s’acheter du zan… pour adoucir sa peine et son quotidien comme un enfant triste.  - « ton voyage au Nord « ⇨ Signale l’endroit où se trouve Lou. Cette lettre est donc porteuse d’informations personnelles et nous plonge dans l’intimité d’un couple séparé. Cependant elle présente les caractères formels habituels de la poésie…  c) Une lettre en poésie  - Alexandrins en tercets aux rimes suivies - Principe de l’acrostiche, forme poétique de la tradition médiévale « Lou « x5 - Un surnom calligramme qui représenterait le visage de Lou de manière un peu cubique : L pour le front, O pour les yeux et U pour la bouche. ⇨ Cette lettre est donc aussi l’œuvre d’un poète, habitué à la peinture et aux calligrammes (Apollinaire en a écrit tout un recueil) et par cette forme (acrostiche et calligramme) il souligne à la fois son obsession de l’absente et l’amour qu’il lui porte.  II- Une Lettre d’Amour  a) Une déclaration en acrostiche  - Invocation « O Lou « - Le surnom « Lou « répété 5 fois ⇨ Une répétition fervente du nom de Lou comme une invocation, pleine de vénération. Le procédé de l’acrostiche permet d’assurer visuellement l’omniprésence de la femme aimée. Il dit également l’obsession et l’amour.  b) Un poème d’amour  - « ma chérie « - Synecdoque « mon cœur «, « un cœur le mien « - Hyperbole + personnification « un cœur… te suit jusqu’au bout du monde « ⇨ Multiplication des mots de tendresse, synecdoque habituelle aux amants « mon cœur « mais il renouvelle l’expression puisque le cœur est également personnifié comme un compagnon de voyage fidèle qui suivra Lou dans ses voyages alors que lui mènera une vie solitaire. - La tournure de vérité générale « l’amour est libre « - Adverbe « jamais « - Le rapprochement des 1ère et 2ème personne « toi «, « mon « dans la double exclamation « A toi ma vie ! A toi mon sang !« ⇨ Tous ces éléments font du poème une déclaration d’amour dès le 1er vers comme le postulat puis le poète continue par des serments solennels et proclame ainsi son amour et l’union indéfectibles des amants. Mais la lettre poème va plus loin dans un portrait poétique de la femme aimée.  c) Un portrait poétique de la femme aimée  - « la lune noire « se personnifie en « très douce et très blonde « - Comparaison du ciel pur « comme une onde « - Un poème en rime féminine et aux sonorités douces et assourdies « blonde «, « onde «, « monde « ⇨ Lorsque le poète pense à la jeune femme la nuit se personnifie en créature féminine et le poète suggère la fusion des éléments par la comparaison du ciel et de l’eau (principe féminin). Tout est ramené à Lou qui irradie sur la nature qu’elle métamorphose et imprègne de sa grâce par un pouvoir quasi magique… Ecrire à Lou est une sorte de trêve dans un quotidien angoissé, celui de la guerre.  III- Un Amour Menacé Par La Guerre  a) Une réalité : la guerre  - « notre artillerie « - « une…deux…trois… qui rappelle la marche militaire - « on va rentrer «, « on aime à en recevoir « ⇨ Le poète évoque discrètement sa situation de simple soldat en mentionnant l’arme à laquelle il appartient, les ordres pour la marche ou le rappel de la caserne. Le recours à la 1ère personne du pluriel « notre « et le recours à l’indéfini montrent qu’il se fond anonymement dans la foule ses camarades qui attendent eux aussi des nouvelles de leur famille ou de leur femme. Mais le poème dit aussi l’angoisse de sa situation.  b) Une inquiétude omniprésente  - La comparaison « le mien est plus fort encor que la mort « - « A toi ma vie ! A toi mon sang ! « tel une offrande - La reprise de « Adieu « - « une… deux…trois… « ⇨ C’est pour conjurer « le sort « qu’est sa destinée qu’il revendique sa liberté et sa supériorité de l’amour. Penser à sa maîtresse lui fait oublier une réalité angoissante et quand il offre à Lou « sa vie « et « son sang « les mots prennent un relief prémonitoire puisqu’il sera blessé quelques temps plus tard et succombera à la grippe espagnole. Enfin le rythme de la marche présent au vers 9 et 15 ressemble à un pas au ralentit qui pourrait évoquer un retour lourd de tristesse du poète vers sa caserne pour ne pas être en retard à l’appel du soir et souligner aussi la marche inexorable de la fatalité d’où cet « adieu « plein de tristesse et d’angoisse.  CONCLUSION  Dans sa lettre-poème, Apollinaire redit à Lou tout son amour et son angoisse à peine voilée. Il évoque avec délicatesse des thèmes humains universels tels que l’amour et la guerre mais aussi la séparation et fait de Lou sa muse pour oublier l’angoisse de son quotidien. Lui écrire est un prétexte pour oublier la réalité et en pensant à celle qu’il aime, il la métamorphose pour s’en échapper. Lou est aimée, vénérée et invoquée par-delà la guerre. Les surréalistes, notamment Aragon dans Les yeux d’Elsa, reprendront cette image de la femme guide du poète au milieu de la tempête et dont l’amour est un repère qui permet de tout surmonter.

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« b) Un poème d'amour - « ma chérie »- Synecdoque « mon cœur », « un cœur le mien »- Hyperbole + personnification « un cœur… te suit jusqu'au bout du monde » Multiplication des mots de tendresse, synecdoque habituelle aux amants « mon cœur » mais il renouvelle l'expression puisque lecœur est également personnifié comme un compagnon de voyage fidèle qui suivra Lou dans ses voyages alors que lui mènera unevie solitaire.- La tournure de vérité générale « l'amour est libre »- Adverbe « jamais »- Le rapprochement des 1ère et 2ème personne « toi », « mon » dans la double exclamation « A toi ma vie ! A toi mon sang !» Tous ces éléments font du poème une déclaration d'amour dès le 1er vers comme le postulat puis le poète continue par desserments solennels et proclame ainsi son amour et l'union indéfectibles des amants.

Mais la lettre poème va plus loin dans unportrait poétique de la femme aimée. c) Un portrait poétique de la femme aimée - « la lune noire » se personnifie en « très douce et très blonde »- Comparaison du ciel pur « comme une onde »- Un poème en rime féminine et aux sonorités douces et assourdies « blonde », « onde », « monde » Lorsque le poète pense à la jeune femme la nuit se personnifie en créature féminine et le poète suggère la fusion des élémentspar la comparaison du ciel et de l'eau (principe féminin).

Tout est ramené à Lou qui irradie sur la nature qu'elle métamorphose etimprègne de sa grâce par un pouvoir quasi magique… Ecrire à Lou est une sorte de trêve dans un quotidien angoissé, celui de laguerre. III- Un Amour Menacé Par La Guerre a) Une réalité : la guerre - « notre artillerie »- « une…deux…trois… qui rappelle la marche militaire- « on va rentrer », « on aime à en recevoir » Le poète évoque discrètement sa situation de simple soldat en mentionnant l'arme à laquelle il appartient, les ordres pour lamarche ou le rappel de la caserne.

Le recours à la 1ère personne du pluriel « notre » et le recours à l'indéfini montrent qu'il sefond anonymement dans la foule ses camarades qui attendent eux aussi des nouvelles de leur famille ou de leur femme.

Mais lepoème dit aussi l'angoisse de sa situation. b) Une inquiétude omniprésente - La comparaison « le mien est plus fort encor que la mort »- « A toi ma vie ! A toi mon sang ! » tel une offrande- La reprise de « Adieu »- « une… deux…trois… » C'est pour conjurer « le sort » qu'est sa destinée qu'il revendique sa liberté et sa supériorité de l'amour.

Penser à sa maîtresselui fait oublier une réalité angoissante et quand il offre à Lou « sa vie » et « son sang » les mots prennent un relief prémonitoirepuisqu'il sera blessé quelques temps plus tard et succombera à la grippe espagnole.

Enfin le rythme de la marche présent au vers9 et 15 ressemble à un pas au ralentit qui pourrait évoquer un retour lourd de tristesse du poète vers sa caserne pour ne pas êtreen retard à l'appel du soir et souligner aussi la marche inexorable de la fatalité d'où cet « adieu » plein de tristesse et d'angoisse. CONCLUSION Dans sa lettre-poème, Apollinaire redit à Lou tout son amour et son angoisse à peine voilée.

Il évoque avec délicatesse desthèmes humains universels tels que l'amour et la guerre mais aussi la séparation et fait de Lou sa muse pour oublier l'angoisse deson quotidien.

Lui écrire est un prétexte pour oublier la réalité et en pensant à celle qu'il aime, il la métamorphose pour s'enéchapper.

Lou est aimée, vénérée et invoquée par-delà la guerre.

Les surréalistes, notamment Aragon dans Les yeux d'Elsa,. »

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