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ADAM Paul : sa vie et son oeuvre

Publié le 14/11/2018

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ADAM Paul (1862-1920). Romancier et publiciste, Paul Adam eut à son époque une célébrité réelle. Son premier livre est un roman naturaliste au titre révélateur, Chair molle (1885, publ. à Bruxelles), que la justice condamne. Mais Adam change bientôt de registre et de style en se tournant vers le symbolisme. Il fréquente G. Kahn, H. de Régnier, T. de Wyzewa, Mallarmé et surtout Moréas avec lequel il collabore pour le Thé chez Miranda et les Demoiselles Goubert (les deux en 1886). Adam écrit aussi dans les revues du mouvement et dirige même les Entretiens politiques et littéraires où il publie, par exemple, le Traité du Narcisse d'A. Gide. Durant ces années, Adam manifeste un goût certain pour l'expression précieuse, l'occultisme et les mystères : En décor (1891, rééd. plus tard sous le titre Jeunesse et amours de Manuel Héricourt, 1913) est symptomatique sur ce point d'une certaine littérature quintessenciée qu’Adam a pourtant satirisée lui-même dans son Petit Dictionnaire pour servir à l'histoire des auteurs décadents et symbolistes (1888, sous le pseudonyme de J. Plowert). Décidément insituable, Adam en vient aussi à s'intéresser à la politique, où ses options sont peu claires : il suit Barrés en Lorraine et se présente à ses côtés aux élections législatives; d’un autre côté cependant, le sens de la patrie et de l'enracinement historique se conjugue chez lui à des tendances anarchistes assez inattendues...


« Paul Adam, on l'a vu, est d'abord intéressant par les multiples incarnations littéraires qui sont les siennes, parcourant tout le spectre du naturalisme au barrésisme, en passant par le symbolisme : chacune de ces écoles.

de ces modes pourrait-on dire, Adam la pousse jusqu'à l'outrance, un peu à la manière de C.

Mendès dont la virtuosité littéraire était aussi déroutante.

L'unité cepen­ dant existe dans cette œuvre, au-delà des jeux formels successifs.

Elle se définit sans doute par ces thèmes de l'énergie et du mystère qu'on trouve déjà dans certains titres d'Adam: cherchées d'abord dans le secret d'une intimité narcissique, puis dans la nation, l'histoire et les grands hommes, il y a des « forces », des « puissances », des « volontés merveilleuses » (titre d'une série) qui sont au travail.

D'où, chez Adam, un grand intérêt pour l'oc­ cultisme, l'ésotérisme, les religions secrètes, pour la psy­ chologie des masses et des élites, pour l'utopie (Lettres de Malaisie, 1898: la Cité prochaine, 1908).

Le tout finit néanmoins par être souvent bien obscur, en raison même de cette superposition de prismes, de dogmes et de symboles.

Ces romans, dès lors, nous semblent surtout intéressants par le témoignage qu'ils offrent sur une mentalité d'époque, dans sa richesse et ses contra­ dictions.

BIBLIOGRAPHIE C.

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Sheen, l'Évo­ lution des idées dans les romans de Paul Adam, thèse, Londres, 1935; T.

Fogelberg.

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Droz, 1939; J .A.

Duncan, les Romans de Paul Adam : du symbo­ lisme littéraire au symbolisme cabalistique, Berne, P.U.

Europ.

n° XTII, 47, 1977.

et l'Époque symboliste et le monde proustien.

Corres pondance de Paul Adam (1884-1920}, Nizet.

19 82 .

A.

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