ACTE V. MARTYRE ET CONVERSIONS. POLYEUCTE DE CORNEILLE
Publié le 07/07/2011
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IDÉE SOMMAIRE. — Félix ne voit qu'un piège dans les instances de Sévère. Il essaye une dernière fois, mais en vain, de faire abjurer Polyeucte. 11 l'envoie au supplice. Pauline, qui l'a vu mourir, se déclare chrétienne. Félix, subitement touché par la grâce, se convertit comme elle.
SCÈNES I et II. Sévère a prié Félix en faveur de Polyeucte ; mais sa démarche a eu un effet tout contraire à celui que Pauline espérait. Trop vil pour comprendre la grandeur d'âme, le soupçonneux Félix n'a vu qu'un piège dans la généreuse démarche du favori de l'empereur, et un motif de plus de hâter le supplice de Polyeucte. — Il essaye néanmoins, encore une fois, de ramener le chrétien au paganisme ; mais il le trouve aussi obstiné que jamais dans son désir de mourir.
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SCÈNES IV- VI.
Félix essaye de justifier sa conduite dans un entretien avec Albin.
— Pauline, qui a suivi Polyeucte et qui l'a vumourir, reparaît bientôt pour se déclarer chrétienne.
PAULINE.Père barbare, achève, achève ton ouvrage :Cette seconde hostie est digne de ta rage ;Joins ta fille à ton gendre ; ose : que tardes-tu ?Tu vois le même crime, ou la même vertu :Ta barbarie en elle a les mêmes matières.Mon époux en mourant m'a laissé ses lumières ;Son sang, dont tes bourreaux viennent de me couvrir,M'a dessillé les yeux, et me les vient d'ouvrir.Je vois, je sais, je crois, je suis désabusée :De ce bienheureux sang tu me vois baptisée ;Je suis chrétienne enfin, n'est-ce point assez dit ?Conserve en me perdant ton rang et ton crédit ;Redoute l'Empereur, appréhende Sévère :Si tu ne veux périr, ma perte est nécessaire ;Polyeucte m'appelle à cet heureux trépas ;Je vois Néarque et lui qui me tendent les bras.Mène, mène-moi voir tes dieux que je déteste :Ils n'en ont brisé qu'un, je briserai le reste ;On m'y verra braver tout ce (pue vous craignez,Ces foudres impuissants qu'en leurs mains vous peignez,Et saintement rebelle aux lois de la naissance,Une fois envers toi manquer d'obéissance.Ce n'est point ma douleur que par là je fais voir ;C'est la grâce qui parle, et non le désespoir.Le faut-il dire encor, Félix ? je suis chrétienne !Affermis par ma mort ta fortune et la mienne :Le coup à l'un et l'autre en sera précieux,Puisqu'il t'assure en terre en m'élevant aux deux.
Sévère survient, accable Félix de reproches et le menace de sa vengeance.
Félix l'interrompt en lui déclarant que luiaussi sent les effets de la grâce et qu'il est chrétien.
Touché du spectacle de la conversion de Pauline et de sonpère, Sévère rend une seconde fois hommage aux vertus des chrétiens, en faveur desquels il s'efforcera de fléchirl'empereur injustement courroucé.Félix termine la pièce par ces mots :
Allons à nos martyrs donner la sépulture,Baiser leurs corps sacrés, les mettre en digne lieu,Et faire retentir partout le nom de Dieu..
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