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Acte IV, scène 6 : La puissance de cette scène tient à la violence des sentiments de Phèdre et à l'art de Racine.

Publié le 09/11/2018

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racine

il évoque le monde surnaturel des dieux, des Enfers, de la famille de Phèdre à qui il fait imaginer une scène dramatique dans les enfers (« Je crois voir de ta main tomber l'urne terrible / Je crois te voir, cherchant un supplice nouveau / Toi-même de ton sang devenir le bourreau ») ;

 

il rappelle le monde extérieur (Thésée) qui semblait avoir été

 

presque oublié depuis l'acte I ;

 

il harmonise la composition logique et la spontanéité de la passion ;

 

il peint le regret (« Aricie a trouvé le chemin de son coeur »), la douleur, la passion (« Tout ce que j'ai souffert, mes craintes, mes transports / La fureur de mes feux, l'horreur de mes remords »), l'amour idyllique (les vers 12361240, la magie évocatrice du vers 1240, le vers 1256), la détermination (le rythme martelé du vers 1259), la furie, le délire (les vers 1264-1266), la folie (le vers 1268), le sentiment d'exclusion (« triste rebut de la nature entière »), le désespoir, en usant de toutes les ressources de la poésie : les hyperboles définissant Hippolyte, les inversions de « Et d'un refus cruel l'insupportable injure » et de « Jusqu'au dernier soupir de malheurs poursuivie », le chiasme de « Me nourrissant de fiel, de larmes abreuvées », l'image de la noyade dans les pleurs, l'hypallage des « homicides mains », l'efficacité des enjambements : « la vue / De ce sacré Soleil dont je suis descendue » - « d'un père insensé / Le sacrilège voeu ».

 

La scène 6 de l'acte IV de \"Phèdre\" nous montre que la jalousie est, pour une âme passionnée, un cruel supplice, d'autant plus que les héros raciniens peuvent avec lucidité scruter impitoyablement leurs coeurs pour y discerner toutes leurs raisons de souffrir, toutes les nuances de leur douleur.

racine

« tenue dans le style, joue de toute une palette : il évoque le monde surnaturel des dieux, des Enfers, de la famille de Phèdre à qui il fait imaginer une scène dramatique dans les enfers (« Je crois voir de ta main tomber l'urne terrible / Je crois te voir, cherchant un supplice nouveau / Toi-même de ton sang devenir le bourreau ») ; il rappelle le monde extérieur (Thésée) qui semblait avoir été presque oublié depuis l'acte I ; il harmonise la composition logique et la spontanéité de la passion ; il peint le regret (« Aricie a trouvé le chemin de son coeur »), la douleur, la passion (« Tout ce que j'ai souffert, mes craintes, mes transports / La fureur de mes feux, l'horreur de mes remords »), l'amour idyllique (les vers 1236- 1240, la magie évocatrice du vers 1240, le vers 1256), la détermination (le rythme martelé du vers 1259), la furie, le délire (les vers 1264-1266), la folie (le vers 1268), le sentiment d'exclusion (« triste rebut de la nature entière »), le désespoir, en usant de toutes les ressources de la poésie : les hyperboles définissant Hippolyte, les inversions de « Et d'un refus cruel l'insupportable injure » et de « Jusqu'au dernier soupir de malheurs poursuivie », le chiasme de « Me nourrissant de fiel, de larmes abreuvées », l'image de la noyade dans les pleurs, l'hypallage des « homicides mains », l'efficacité des enjambements : « la vue / De ce sacré Soleil dont je suis descendue » - « d'un père insensé / Le sacrilège voeu ».

La scène 6 de l'acte IV de "Phèdre" nous montre que la jalousie est, pour une âme passionnée, un cruel supplice, d'autant plus que les héros raciniens peuvent avec lucidité scruter impitoyablement leurs coeurs pour y discerner toutes leurs raisons de souffrir, toutes les nuances de leur douleur.. »

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