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ACTE III, SCÈNE 1 - DOM JUAN de Molière

Publié le 17/01/2022

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Le Médecin volant, La Jalousie du Barbouillé : saynètes en forme de farces, écrites à des dates indéterminées. L'Étourdi (1655), Le Dépit amoureux (1658) : comédies romanesques en cinq actes et en vers, imitées de modèles italiens. Les Précieuses ridicules (1659). Cette courte comédie en prose fut jouée en fin de spectacle après une représentation de Cinna. Deux précieuses, Cathos et Madelon, venues de province à Paris, sont courtisées par d'honnêtes gentilshommes, qu'elles repoussent, les trouvant vulgaires. Les galants éconduits envoient chez elles leurs valets, Mascarille et Jodelet, qui réussissent à les éblouir. Les maîtres reviennent et rétablissent la vérité, à la confusion des deux sottes. L'École des maris (1661) : trois actes en vers.

« Une journée bien remplie Du point de vue de l'unité de temps, il sembleque nous soyons en fin d'après-midi.

Maiscomment, depuis le matin, Don Juan a-t-il pufuir Done Elvire, faire des plans d'enlèvement,échapper à un naufrage, passer un momentchez Pierrot, courtiser Charlotte et Mathurine,tandis que Sganarelle trouvait chez un fripier uncostume de médecin et délivrait desordonnances, avant de reprendre son voyageavec son maître ? Quoi qu'il en soit, la marche ininterrompue deDon Juan et Sganarelle a une valeur essentielle: Don Juan est quelqu'un qui ne s'arrête jamais,qui va droit à la catastrophe finale, et cettemarche, sur le plan dramatique, permet unesérie de rencontres.

La pièce est conçue commeun défilé de personnages successifs, techniquefréquente dans les premières oeuvres deMolière, comme Les Fâcheux. La satire de la médecine Elle n'est pas en situation comme dans les pièces suivantes de l'auteur : Le Médecin malgré lui, L'Amour médecin, Le Malade imaginaire.

C'est un pur divertissement, amené...

par un costume ! Mais elle a une fonction de contraste. À cette époque, la médecine, qui repose davantage sur les oeuvres des grands médecins de l'Antiquité (Hippocrate,vo siècle av.

J.-C, et Gallien, no siècle ap.

J.-C), que sur l'expérimentation, est encouragée par l'Église.

Ainsi, lamédecine, considérée comme article de foi, faute de recherche expérimentale et d'efficacité, est mise par Sganarellesur le même plan que la religion.

Le vocabulaire de la discussion les assimile plaisamment.

Pour Don Juan, la méde-cine est une des « grandes erreurs » humaines ; pour Sganarelle, Don Juan a l'âme mécréante, parce qu'il ne croit pas au séné ou au vin émétique.

« Ses miracles ont converti les plus incrédules esprits », et Sganarelle en a vu des effets merveilleux.

On connaît les démêlés de Molière avec les médecins, qui croient encore, à la suite d'Hippocrateet Galien, à la théorie des humeurs : bile, atrabile, pituite et sang, dont l'équilibre conditionne la santé.

Les saignéeset les purgations, qui sont censées rétablir cet équilibre, sont les grands remèdes du temps (cf.

le ballet desclystères dans Monsieur de Pourceaugnac, et le dernier acte du Malade imaginaire).

Enfin, la description par Sganarelle de cette merveilleuse « machine » qu'est l'homme renvoie aux premières dissections. La profession de foi de Sganarelle Il est remarquable que, dans cette scène, le personnage éponyme* de la pièce ne soit que le faire-valoir de sonvalet, un peu comme dans Jacques le Fataliste et son maître, de Diderot.

Or Sganarelle exprime ici une forme de religion populaire, qui n'est pourtant pas sans rapport avec celle des grands esprits du temps.

Certes, il estsuperstitieux : il croit au Moine bourru, au Loup garou.

Mais, plus fondamentalement, l'absence de croyance est pourlui incompréhensible.

Sans être allé aux « écoles », il défend, comme le philosophe Gassendi 11592-1655), l'argumentdes causes finales, qui consiste à « expliquer un fait en le faisant connaître comme moyen d'une fin », enl'occurrence à inférer des merveilles de la création l'idée du Créateur.

Face à cette foi naïve et inébranlable, DonJuan se présente comme un matérialiste qui ne croit qu'aux valeurs de la raison et de la science, presque un disciplede Descartes !. »

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