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ACTE II : La colère et la faiblesse de Chrysale (Les Femmes Savantes de Molière) - Commentaire

Publié le 07/03/2011

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     Ce second acte semble avoir été réservé particulièrement à Chrysale : il y est presque toujours au premier plan.    Nous le voyons d'abord en grande conférence avec son frère Ariste. Leur entretien est interrompu, à un certain moment, par une nouvelle entrée de Bélise qui vient faire constater encore sa folie ; mais il reprend aussitôt. Il s'agit du mariage d'Henriette.    N'osant pas adresser sa requête à Philaminte, qu'il sait mal disposée pour lui, Clitandre a supplié Ariste de lui prêter assistance. Ariste aime sa nièce, il serait content de la voir mariée à ce jeune homme, qu'il connaît depuis longtemps, et de faire entrer ainsi un peu plus de sagesse dans une maison où trop de têtes s'égarent. Il n'essaie même pas de gagner sa belle-sœur, qui n'accepte les conseils de personne, et qui est toujours d'un avis contraire au sien. Tout ce qu'il peut faire, c'est de recommander son candidat à Chrysale.

« Non, vous demeurerez ; je suis content de vous. Ma femme bien souvent a la tête un peu chaude ; Et je ne veux pas, moi... Il ne veut pas : mais à l'instant Philaminte se montre, accompagnée de Bélise.

C'est la première fois que nousapercevons la terrible femme. philaminte Quoi ! je vous vois, maraude Vite, sortez, friponne, allons, quittez ces lieux, Et ne vous présentez jamais devantmes yeux. chrysale Tout doux. philaminte Non, ç'en est fait. chrysale Eh ! philaminte Je veux qu'elle sorte. chrysale Mais qu'a-t-elle commis pour vouloir de la sorte... philaminte Quoi ! vous la soutenez ? chrysale En aucune façon. Il plie déjà, il accepte la décision de Philaminte, et bientôt il va l'approuver. philaminte Et vous devez, en raisonnable époux, Etre pour moi contre elle, et prendre mon courroux. chrysale, se tournant vers Martine Aussi fais-je.

Oui, ma femme avec raison vous chasse; Coquine, et votre crimeest indigne de grâce.

martine Qu'est-ce donc que j'ai fait ? chrysale Ma foi ! je ne sais pas. La résistance du pauvre homme n'a pas été longue : un regard irrité de sa femme a suffi à le mater.

Il est prêt àsacrifier sa servante, et nous nous demandons maintenant si, à l'occasion, il ne sacrifierait pas aussi vite sa fille. Ce lâche abandon nous attriste ; mais voici aussitôt, pour compenser, un épisode plaisant.

Chrysale ose demanderla raison de l'expulsion de Martine : A-t-elle, pour donner matière à votre haine, Cassé quelque miroir ou quelque porcelaine ? philaminte. »

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