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ACTE II - DIVISION 2 (PAGES 96 À 108) - En attendant Godot de Samuel Beckett

Publié le 14/09/2018

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godot

Mais il y a pire : à la réitération du même à l'intérieur de l'acte se superpose la répétition des occupations de la veille. Il n'y a pas plus de progression à l'intérieur de l'acte que d'un acte à l'autre, d'un jour à l'autre.

 

Ainsi reparaissent l'épisode bouffon de la carotte et du navet, les disputes relatives aux activités du jour précédent, les querelles suivies de réconciliations. Les mêmes paroles sont prononcées presque identiquement; Vladimir accueille le retour d'Estragon dans les mêmes termes qu'à l'ouverture de la pièce : «te revoilà enfin... Je t'ai cru parti pour toujours. » «Alors te revoilà toi... Je te croyais parti pour toujours » (page 9).

 

Estragon «va se rasseoir là où il était assis au début du premier acte», puis, comme la veille, il s'endort. Le passage présente un intérêt particulier: Gogo prend «une posture utérine», image qui exprime la tentative symbolique d'un retour à l'état prénatal. Mais cette image où se reconnaît la nostalgie de l'origine perdue s'achève dans la terreur. Un cauchemar arrache Estragon à son sommeil. Le piétinement des heures et des jours, la stagnation, n'autorisent aucun progrès; le retour à l'origine est interdit : le temps a passé mais il ne s'est rien passé. Ce temps immobile est une chute irréversible qui entraîne de la naissance à la mort :

 

«Je tombais» (page 99).

 

Accélération

 

Lors de la deuxième pantomime de Vladimir, les va-et-vient qui le ramenaient aux mêmes postes (qui étaient d'ailleurs les objets qui nourrissent les motifs principaux de l'acte) que ceux de la première s'étaient accélérés. La cadence du renouvellement des épisodes de l'acte entier est affectée d'un mouvement identique, corrélatif au rétrécissement des ressources de l'action.

 

Pénurie et rétrécissement

 

Dans le monologue détraqué de Lucky, il était mystérieusement question de l'amaigrissement et du rapetissement de l'humanité. L'action de ces deux formes d'amenuisement dont les effets ne peuvent se constater que par comparaison ne devient perceptible qu'au second acte. Concrètement, elle affecte les éléments physiques de la représentation. La moins équivoque des déperditions apparaît avec l’épisode cocasse de la carotte. Le choix offert à Vladimir lors du premier acte s'est comi-

godot

« laire, comme les trois chapeaux, lors de la pantomime (page 101 ), qu'une ronde fait défiler des mains aux têtes de Vladimir et d'Estragon.

Mais il y a pire : à la réitération du même à l'intérieur de l'acte se super­ pose la répétition des occupations de la veille.

Il n'y a pas plus de pro­ gression à l'intérieur de l'acte que d'un acte à l'autre, d'un jour à l'a utre.

Ainsi reparaissent l'épisode bouffon de la carotte et du navet, les dis­ putes relatives aux activités du jour précédent, les querelles suivies de réconcilia tions.

Les mêmes paroles sont prononcées presque identique­ ment ; Vladimir accueille le retour d'Estragon dans les mêmes termes qu'à l'ouverture de la pièce : «t e revoilà enfin ...

Je t'ai cru parti pour tou­ jour s." «A lors te revoilà toi ...

Je te croyais parti pour toujour s " (page 9).

Estragon "va se rasseoir là où il était assis au début du premier acte>>, puis, comme la veille, il s'endort.

Le passage présente un intérêt particu­ lier : Gogo prend "une posture utérine», image qui exprime la tentative symbolique d'un retour à l'état prénatal.

Mais cette image où se recon­ naît la nostalgie de l'origine perdue s'achève dans la terreur.

Un cauche­ mar arrache Estragon à son sommeil.

Le piétinement des heures et des jours, la stagna tion, n'autorisent aucun progrès ; le retour à l'origine est interdit : le temps a passé mais il ne s'est rien passé.

Ce temps immobile est une chute irréversible qui entra îne de la naissance à la mort : «Je tombais•• (page 99).

Accélération Lors de la deuxième pantomime de Vladimir , les va-et-vient qui le ramenaient aux mêmes postes (qui étaient d'ailleurs les objets qui nour­ rissent les motifs principaux de l'acte) que ceux de la premièr e s'étaient accélérés.

La cadence du renouvellement des épisodes de l'acte entier est affectée d'un mouvement identique, corrélatif au rétrécissement des ressources de 1' acti on.

Pé nurie et rétr écissement Dans le monologue détraqué de Lucky, il était mystérieusement ques­ tion de l'amaigrissement et du rapetissement de l'humanité.

L'action de ces deux formes d'amenuisement dont les effets ne peuvent se consta­ ter que par comparaison ne devient perceptible qu'au second acte.

Concrètement, elle affecte les éléments physiques de la représentation.

La moins équivoque des déperditions apparaît avec l'épisode cocasse de la carotte.

Le choix offert à Vladimir lors du premier acte s'est comi-. »

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