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Acte I, scène 3 de Phèdre de Jean Racine (résumé et commentaire)

Publié le 13/09/2018

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À peine entrée, Phèdre doit s'asseoir, défaillante. Elle se plaint: sa parure lui pèse, tout lui est insupportable. Ignorant les tendres reproches de sa nourrice, la jeune femme adresse ses adieux au Soleil, son divin aïeul; puis elle rêve à voix haute : comme elle aimerait suivre des yeux, à l'ombre des forêts, la course d'un char! Œnone s'étonne et presse sa maîtresse de lui confier enfin le funeste secret qui la pousse à se laisser mourir, en refusant toute nourriture. Venu sur les lèvres de la nourrice, le nom d'Hippolyte fait violemment sursauter la reine, et Œnone se réjouit de ce mouvement de colère : que Phèdre vive, pour empêcher son odieux beau-fils de ravir le pouvoir à ses enfants ! Mais la reine se dit coupable et résolue à mourir. Œnone pleure, tombe aux genoux de sa maîtresse bien-aimée, qui la relève et s'apprête à parler. L'aveu ne vient pas. La reine s'égare; elle évoque la haine de Vénus envers sa famille, les amours monstrueuses de sa mère, Pasiphaé, la passion fatale de sa sœur Ariane. Œnone insiste: Phèdre aime-t-elle? Qui? La malheureuse hésite, tremble et finit par avouer l'horrible vérité: elle aime... le « fils de l'Amazone»... Hippolyte. Atterrée, la nourrice se répand en lamentations. Et Phèdre, comme perdue en elle-même, déroule devant sa confidente toute l'histoire de son amour criminel.

 

La jeune femme s'est éprise de son beau-fils dès les débuts de son mariage avec Thésée. La première rencontre a suffi pour allumer cette flamme torturante. Ainsi Vénus

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« n' a-t-elle guère tardé à frapper à son tour la fille de Pasi­ phaé.

La reine a tout fait pour fléchir la cruelle déesse ; elle lui a construit un temple et s'est abîmée en prièr es au pied de ses autels.

Mais partout, à toute heure, l'im age d'Hipp olyte han tait l'amour euse.

Celle-ci ava it bea u fu ir le jeune homme , elle le retrouvait dans les traits de Thé­ sée.

Le seul remède était de feindr e la hain e « d'un e inj uste ma râtre » et de réclamer à gr ands cris l'e xil du prince.

Ce fut alors un répit.

Vaines précautions ! Le roi d'Athène s ayant amené Phèdre à Trézè ne, le suppl ice aussitôt a recommencé, la blessure s'est remise à sa igner ; Vé nus à nouv eau s'est « toute entière à sa proie attachée ».

Détes­ tant son crime et soucieuse de conser ver sa gloire, la reine n'avait plus qu'à prendr e la vie en horreur et dérober au jour sa «flamme si noir e».

Œnone l'a forcée à avouer ; qu'elle cesse maintenant de l'imp ortuner et la laisse entrer dans la mort ! La scène de Phèdre On croit souvent que le rôle de Phèdre occupe presque toute la tragédie qui porte son nom : or, sur les trente scènes de la pièce, l'héroïne n'a droit qu'à douze ! C'est qu'elle fait partie non de la catégorie des héros prodigués mais de celle des >, dont les apparitions, parce que peu nombreuses, sont impatiemment attendues.

L'entrée de Phèdre, habilement pré­ parée par les scènes précédentes, est inoubliable.. »

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